Histoire
Viviane Craig, la « Greta Garbo du piano » voyage en métro londonien pour se rendre à la cérémonie des funérailles de James Fletcher, célèbre critique musical...
'[...] voilà la quintessence de ma vie, ce qu'il en reste maintenant qu'il est parti et que je n'en saurai jamais plus sur son enfance dans le Nord, ses études de musique et cette découverte de la félicité à s'immerger dans une eau claire au milieu d'un lac dans les Alpes, il était plutôt avare de mots, même si nos conclaves lui ont donné le goût de la parole malgré tout, et à chaque bribe de sa vie d'avant qu'il me confiait je l'aimais un peu plus, c'est sans doute idiot mais c'est ainsi.'
'[...] voilà la quintessence de ma vie, ce qu'il en reste maintenant qu'il est parti et que je n'en saurai jamais plus sur son enfance dans le Nord, ses études de musique et cette découverte de la félicité à s'immerger dans une eau claire au milieu d'un lac dans les Alpes, il était plutôt avare de mots, même si nos conclaves lui ont donné le goût de la parole malgré tout, et à chaque bribe de sa vie d'avant qu'il me confiait je l'aimais un peu plus, c'est sans doute idiot mais c'est ainsi.'
Annecy, Le lac bleu peint par Paul Cézanne en 1896
Impressions
Derrière cette apparence modeste, cet air de rien, ce format chétif d'à peine plus de 100 pages, avec une couverture pastel neutre caractéristique de cet éditeur (Sabine Wespieser), se cache un texte bouleversant, vibrant, un magnifique mouvement musical porté par une soliste qui monologue.
Un monologue sans pause, le temps d'un trajet amené à logiquement se clore par l'Intermezzo numéro 2 de Brahms.
Le flot de pensées est celui d'une femme douloureusement triste mais pas effondrée, oscillant entre la tentation de renoncer à jouer Brahms et celui d'au contraire faire ce dernier hommage à James...
[…] l'idée qu'on enferme définitivement ce visage dans le noir m'est insupportable, lui qui n'était que lumière […]
Elle livre ses pensées les plus profondes,l'attente et l'adoration, l'illicite, le sexe, le déchirement, ses amours, sa tristesse d'avoir aussi perdu sa fille Laura….
"... personne ne sera là pour décrire son visage quand il jouissait, cette main qu'il posait sur ma joue avec une tendresse infinie, une tendresse dont lui seul était capable, car elle n'était pas de ce monde."
En miroir de sa relation, elle évoque la liaison* de 13 ans débutées en 1947 entre Lady Edwina Mountbatten et le premier ministre indien Jawaharlal Nehru, le père de la nation indienne (''At the stroke of the midnight hour when the world sleeps, India will awake to life and freedom.')
"faute d'avoir le courage de mettre fin à notre relation, combien de tentatives avons-nous faites pour échapper à cet amour trop grand pour nous ? "
D'une traite, un faisceau de sensations et d'émotions, avec peu de points et encore moins de paragraphes.
Magnifique solo musical du verbe. De la complexité de sentiments. Avec subtilité mais sans minauderies. Avec émotion mais sans pathos.
Un monologue sans pause, le temps d'un trajet amené à logiquement se clore par l'Intermezzo numéro 2 de Brahms.
Le flot de pensées est celui d'une femme douloureusement triste mais pas effondrée, oscillant entre la tentation de renoncer à jouer Brahms et celui d'au contraire faire ce dernier hommage à James...
[…] l'idée qu'on enferme définitivement ce visage dans le noir m'est insupportable, lui qui n'était que lumière […]
Elle livre ses pensées les plus profondes,l'attente et l'adoration, l'illicite, le sexe, le déchirement, ses amours, sa tristesse d'avoir aussi perdu sa fille Laura….
"... personne ne sera là pour décrire son visage quand il jouissait, cette main qu'il posait sur ma joue avec une tendresse infinie, une tendresse dont lui seul était capable, car elle n'était pas de ce monde."
En miroir de sa relation, elle évoque la liaison* de 13 ans débutées en 1947 entre Lady Edwina Mountbatten et le premier ministre indien Jawaharlal Nehru, le père de la nation indienne (''At the stroke of the midnight hour when the world sleeps, India will awake to life and freedom.')
Lord and Lady Mountbatten with Indian Prime Minister Jawaharlal Nehru
"faute d'avoir le courage de mettre fin à notre relation, combien de tentatives avons-nous faites pour échapper à cet amour trop grand pour nous ? "
D'une traite, un faisceau de sensations et d'émotions, avec peu de points et encore moins de paragraphes.
Magnifique solo musical du verbe. De la complexité de sentiments. Avec subtilité mais sans minauderies. Avec émotion mais sans pathos.
* Film "Indian Summer", avec Hugh Grant & Cate Blanchett en tant que Lord et Lady Mountbatten.
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