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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

dimanche 21 août 2011

75: « La Délicatesse » de David Foenkinos

Genre : carte du Tendre chez Ikea


Histoire
Une femme perd l'être aimé et recherche à reconquérir le bonheur.

Où en est mon ego ? (en référence à la dernière chronique...)
Bien que je ne vive pas aux confins de la Chartreuse dans le Vercors, ce roman est le premier de cet auteur que je lis, auteur semble-t-il à la mode et d’actualité: 'La Délicatesse' est adapté au cinéma en cette fin 2011 (réalisation par David Foenkinos lui-même et de son frère), avec à l'affiche Audrey Tautou et François Damiens, et son dernier ouvrage 'Les Souvenirs', est présenté à la rentrée littéraire par Gallimard. Cela chauffe pour cet auteur.



Selon le site « Evene », l'écrivain est apprécié pour ses textes empreints de légèreté et d'humour.
En effet ce sont là les qualités que je retiendrai de cette lecture, un agréable moment, porté par une écriture simple, rythmée, et en effet légère et humoristique (qui repose de l’ambiance noire et mortifère des ‘Oliviers du Négus ‘’). Ainsi j'ai par exemple apprécié ces chapitres "digression" où surgissent une liste d'actions ou une recette de cuisine. D’où semble-t-il un engouement contemporain pour ce roman (et ce romancier).
Y chercher plus expose le lecteur à la déception (à l'image de quelques critiques acerbes lues sur le Net). La tournure de cette histoire avec ce vilain canard made in IKEA est difficilement crédible. Pas de leçons profondes à retenir et à méditer sur les rapports humains et amoureux. Mais ce roman parvient à faire sourire et réfléchir sur l'amour avec des dialogues et des situations savoureuse et délicates.

74: « Tout à l’ego » de Tonino Benaquista

Genre : Recueil de 10 nouvelles à l’ego mis en question




Histoire
Ces dix nouvelles mettent en scène des personnages bien ordinaires, confrontés à des situations inattendues et souvent embarrassantes. Ainsi :

- Comment régir si un événement fortuit vous ouvre la boîte noire de l’inconscient, ce tout-à-l’égout de notre égo ?
« J’ai relu "Les Portes de La Perception" d’Aldous Huxley. Ce type-là devait être accro à la boîte noire, comme moi. »
« L’opium ne m’a procuré strictement aucun effet, la relecture de "Tintin et le lotus bleu" aurait été plus efficace. »

- Que faire quand Tonton casse sa pipe en léguant à son neveu une dernière volonté énigmatique : il veut être "enterré près de la volière. " ? Alors le neveu enquête…
« Et il répondait : « Vous savez bien que le vendredi c’est le jour de la volière. » Il devait être colombophile ou un truc comme ça, y a des amateurs, ça devait s’envoyer des messages dans les pattes des pigeons, allez savoir. »

- Et si un jour votre épouse que vous connaissez mieux qu’elle même depuis 12 ans (et que vous trompez …), se mettait à vous surprendre et à mettre en doute votre moral au point de vous pousser à faire une psychothérapie ? Un tel transfert de personnalité entraîne nécessairement des bouleversements majeurs au sein du couple… La chute est croustillante.

- Qui soupçonne les répercussions que peut engendrer une cassette coincée dans un magnétoscope ?
« C’est cette maudite cassette qui est à l’origine de tous nos malheurs. ».
(Voilà un thème qui certes vieillira mal dans les générations à venir qui devront consulter les archéologues pour savoir ce qu’est une cassette vidéo…)
Bobinages est un récit savoureux.

- Le long titre de la nouvelle Si par un jour d’été un sédentaire cache une courte histoire de jeu de chat et souris entre une call-girl et un paparazzo. Surprenant, surtout le cruel dénouement !

- Opportune est une nouvelle flash (10 pages) et efficace sur l’infidélité maladive…



Qu'en pense mon ego ?

Les événements qui viennent détraquer le quotidien des "héros" conduisent à une remise en question de soi, que les concernés gèrent le plus souvent maladroitement, et ainsi empirent leur position.

Certaines nouvelles sont inégales, et j’ai ainsi moins aimé La Pétition qui est une farce rocambolesque, au rythme –trop- échevelé, trop décousue. C’est justement une des plus longues.
Mais pour l'ensemble de ce recueil, l’écriture efficace favorise une lecture fluide et réjouissante.
Ces récits sont rythmés, légers, parfois burlesques, et souvent parsemés d’humour.

En quatrième page de couverture,
« On a beau être notre pire ennemi, on se préfère, c’est toute l’histoire. »

lundi 8 août 2011

73: "La ballade de l'impossible" de Haruki Murakami

Genre : amours possibles et impossibles

Histoire

Avoir vingt ans en 1968 au Japon. Watanabe, étudiant à Kyoto croise Naoki, l’ancienne petite amie de Kizuki. Kizuki était aussi le meilleur ami de Watanabe avant de se suicider à 18 ans. Une histoire d’amour est-elle possible entre ces 2 adolescents alors que Naoki semble encore très fragilisée par la disparition de Kizuki ?

Impressions

Écriture aérienne, fluide, souvent poétique, parfois érotique. (Cette année, ce roman s’est vu retiré de la liste de lecture d’été du lycée de Williamston dans l’Etat du New Jersey aux USA, après que plusieurs parents se soient plaints de l’érotisme de l’histoire...)

Le temps s’écoule, coule, les personnages évoluent comme en apesanteur, détachés du réel quotidien, étrangers aux événements tels que les agitations estudiantines de ces années.

A l’image de Watanabe, étrange héros, qui étudie la dramaturgie sans semble-t-il être vraiment intéressé, et qui se réfugie dans la lecture et la solitude. L’environnement, le décor importe finalement peu, c’est plus dans la caverne des sentiments et de l’intellect, dans les profondeurs de soi que se déroule cette « ballade ».
        L’amitié, les blessures émotionnelles, la difficulté de vivre en société, l'impossible ou non communication entre les hommes, la fragilité mentale et la notion de normalité, la question de l’impasse de la vie qui conduirait au suicide… Une grande variété de thèmes est abordée. Une ballade initiatique, où se côtoient la mort et l’espoir, l’amour et la passion.

        Un roman déstabilisant, où le mal-être est là, sous-jacent, qui guette. Une atmosphère singulière règne, ambiance qui peut rebuter certains lecteurs.

Je me suis personnellement laissé entièrement entraîner par Murakami dans son univers singulier, teinté d’une mélancolie poignante, comme la chanson des Beatles « Norwegian song » (titre original). 

Un roman qu’un libraire de Vienne (en Isère, pas en Autriche !) m’a conseillé : il m’avait prévenu que ce roman plaisait ou pas. J’ai personnellement été complètement séduit. Un roman marquant que j'ajouterai peut-être à ma liste de coups de cœur.

Pour informations, (issues du Web) - 
- Ce roman est paru en 1987 au Japon et a été vendu à plus de 4 millions et demi, et 8 millions si l’on compte les éditions poche, exemplaires, traduit dans 36 langues. 
 - Né à Kôbe en 1949, Haruki Murakami étudia la tragédie grecque, ouvrit un club de jazz à Tôkyô avant de se consacrer à l'écriture. Ne supportant pas le conformisme de la société japonaise, il s'expatrie en Grèce, en Italie, puis aux États-Unis. Traducteur de Scott Fitzgerald et Raymond Carver, il rencontre le succès dès son premier roman Ecoute le chant du vent (1979, non encore traduit en français). Aujourd'hui, il enseigne la littérature japonaise à Princeton.

72: "Les Oliviers du Negus" de Laurent Gaudé

Genre : 4 contes tragiques sur la rencontre avec la mort


Histoire
4 récits de personnages confrontés à la mort sous des formes diverses, quatre nouvelles aux racines puisées dans des faits historiques.
- Zio Negus, un ancien combattant du corps expéditionnaire italien en Ethiopie hanté par le souvenir de Frédéric II meurt oublié des siens. On retrouve la région des Pouilles, cadre aride du "Soleil des Scorta". Frédéric II gouverna au XIIIe siècle le Saint-Empire romain-germanique dont cette région fait partie.
- Un légionnaire romain pourtant méritant envoyé aux confins de l’empire romain dans un fort du mur d’Hadrien.
- Pendant la « drôle de guerre », un paysan Artois terrorisé par un secret terrible lié à la souffrance de la terre, éventrée par les obus et la mitraille.
- Le jugé anti-mafia Paolo Borsellino égrenant le compte à rebours de son inéluctable destin.



Impressions
Ambiances pesantes, noires, lourdes des horreurs de la guerre, et teintées de fantastique, de magie.
Une écriture puissante, poétique, nuancée, profonde, qui vous enivre, vous emporte.

Une œuvre brève et pourtant grandiose, écrasante. Laurent Gaudé est décidément un conteur formidable.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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