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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

lundi 23 septembre 2019

383: 'Yeruldelgger' de Ian Manook

Genre : polar en Mongolie

Histoire
Yeruldelgger Khaltar Guichyguinnnkhen, commissaire de Police à Oulan-Bator, enquête sur la découverte du cadavre d'un enfant dans la steppe et sur l'homicide de chinois. Son assistante Oyun, la médecin légiste Solongo et l'enfant de la rue Gantulga l'assistent dans ces enquêtes en terres mongoles.

Impressions
Un roman au profil 'pot-pourri', au Yin et Yang qui s'entremêlent.

Tradition et modernité.
Yourtes et isbas.

Gentils et pourris.
Violence et sagesse

"C'est de ton ignorance que se nourrit ta peur.

Steppes balayées par le vent et égouts putrides des entrailles d'Oulan-Bator.

"Il y eut pourtant un instant de grâce, au crépuscule, quand une ombre mauve coula sur la région de Sanzai. Les collines érodées et douces ondulèrent dans le couchant, plantées de pins et de mélèzes bleus espacés, et parsemées de vastes prairies argentées immobiles. Le ciel, au-dessus du camp, s'enflamma de rose et de pourpre, courut en longues traînées obliques de petits nuages violets. Le feu de bois embrasait le centre de la clairière et chacun écoutait descendre le soir dans le crépitement des flammes et le sifflement des braises."

Très vite on connaît les coupables, les rebondissements sont tirés par les cheveux et désordonnés (le coup de la plaque d'immatriculation qui arrête la balle par ex), et la violence est omniprésente: on scalpe, on émascule, on enterre, on ment, on viole...
En synthèse, la dimension thriller est à mon goût trop caricaturale.

Mais -il y a un grand Mais- une certaine magie opère; l'auteur nous peint les traditions mongoles, ses paysages, les plats traditionnels (les marmottes farcies aux galets chauds, des ravioles de mouton gras...). 
Et il illustre la richesse offerte par le respect de la tradition dans une société qui perd toute valeur, toute boussole.

"Quand tu seras là-bas, offre-lui un berceau décent. Fais tapisser le fond de vert pour qu'elle y repose comme sur la terre de la steppe, et l'intérieur du couvercle d'un tissu bleu comme le ciel sur la plaine. Et tu feras aussi coller sept petites boules de coton blanc sur le tissu bleu du ciel, au-dessus de sa tête, pour que les sept divinités de la Grande Ourse portent bonheur à son âme pendant son voyage. N'oublie pas : tu l'as arrachée à la terre, la tradition exige que tu la conduises au ciel."

Un polar à boire en savourant un thé salé au beurre rance, allongé auprès du foyer de la yourte. Avant un galop effréné dans les steppes sauvages.

Ian Manook, de son vrai nom Patrick Manoukian.

jeudi 12 septembre 2019

382: '1Q84' Livre 3 de Haruki Murakami

Genre : attente laborieuse du dénouement du conte onirique

Histoire
Aomamé et Tengo continuent de se chercher sans se trouver... Avec l'affreux, moche et méchant Ushikawa à leurs trousses...

Impressions
Même impression que pour le livre 2, c'est lent et répétitif. La magie n'opère plus, à mi-chemin de ce troisième opus Aomamé et Tengo ne se sont pas encore croisés..

Un bloggeur a poussé un cri:
'Maître de la redite dès le second tome, Murakami est élevé au grade de Grand Chevalier du délayage creux dans ce troisième volume.'
Et dans ce commentaire acerbe, sont cités quelques extraits qui -hélas pour moi fan de Murakami- sont assez confondants. Par exemple,

"Elle n'avait pas envie d'uriner. Elle sortit du réfrigérateur une bouteille d'eau minérale, en but deux verres. Mais l'envie n'était toujours pas là. Après tout, elle n'était pas pressée. Elle mit de côté les tests de grossesse, s'installa sur le canapé et se concentra sur sa lecture de Proust. L'envie d'uriner se manifesta trois heures plus tard. Ce qu'elle fit dans un récipient adéquat".

Et puis je ne comprends pas le 4ième de couverture qui dit
"Le Livre 3 fait entendre une nouvelle voix, celle d’Ushikawa."
C'est pourtant bien le même personnage qui a rendu visite à Tengo dans le 2ième livre (voire le premier, mais là je commence à avoir oublié, 1500 pages cumulées tout de même...) ?
Je ne comprends pas, j'ai du avoir un passage à vide pendant l'attente du dénouement.
Car Aomamé ne détient pas l'exclusivité de l'attente, le lecteur aussi attend que cela avance, et accessoirement que ce dernier tome s'achève.

Livre 3 qui permet de clore cette trilogie, mais rythme trop lent à mon goût. Ouf, fini...

“Aomamé” signifie “petits pois” en japonais.

lundi 2 septembre 2019

381: 'Judas' de Amos Oz

Genre :  de la trahison et de la loyauté

Histoire
Shmuel Asch répond à une annonce d'emploi. En échange du  logement et d'un maigre salaire, cet emploi consiste à tenir compagnie et de faire la conversation à un vieil érudit. 
Il est retenu et s'installe dans la vieille maison de Jérusalem du vieux monsieur, habitée également par Atalia, une très belle femme un peu plus âgée que lui.

Impressions
1959, Jérusalem. 11 ans après la création de l'Etat d'Israel et 8 ans avant la guerre des Six Jours. 
Les conversations entre Shmuel et le vieux Wald servent d'ossature à l'auteur à l'exposé de ses réflexions sur la création d'Israël, le rapport entre judaïsme et chrétienté.

"Mais dites-moi, vous, s'il existe un seul peuple au monde qui accepterait à bras ouverts l'invasion brutale de centaines de milliers d'étrangers, puis d'autres millions encore débarquant de lointains pays sous le curieux prétexte que les livres sacrés qu'ils ont transportés avec eux leur promettaient ce pays tout entier pour eux seuls ?"

L'auteur, homme de gauche soutient depuis les années 70 la cause palestinienne et fermement l'idée que la paix n'est possible qu'à la condition qu'Israel quitte les territoires occupés depuis 67 et qu'un nouvel état palestinien soit créé en Cisjordanie. 
Cet auteur est un "Judas" aux yeux de nombreux juifs israéliens.

En parallèle des échanges sur l'actualité, l'auteur joue sur un effet miroir quant au rôle de traître ou non de Judas, disciple de Jésus. Les deux hommes discutent de cette thèse selon laquelle les grands prêtres de Jérusalem confièrent comme pour mission à Judas l'Iscariote, d'infiltrer le groupe de ce Jésus, faux prophète ou escroc, susceptible de déranger l'ordre public. Mais Judas devient son serviteur le plus zélé et souhaita que les grands prêtres réfutent leurs soupçons. Lorsque le Christ fut mis à mort, Judas espéra qu'il accomplît un énième miracle et qu'il descendît de la croix. Comprenant qu'il avait provoqué de ses propres mains la perte de l'être qu'il aimait et admirait, il s'éloigna et alla se pendre.

Roman sur la trahison et la loyauté.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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