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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

vendredi 26 juillet 2019

377: 'Le Verger du diable' d'Alain Gerber

Genre :  âme torturée de culpabilité dans un monde de Torture

Histoire
Dans un village d'Amérique Latine, des cadavres sont exhumés en secret, des camions de la compagnie américaine foncent à travers les ruelles, le capitaine de la sécurité distille des discours tortueux, Rosamaria disparaît comme tant d'autres habitants, une énigmatique Luisa lui succède...

Impressions
Une telle lecture dans un été caniculaire, quel à-propos !!

"Ce pourrait être un mirage né de la chaleur. La route qui vibre là-bas. les façades qui ondulent. La lumière en fusion. L'air vitrifié. L'haleine brûlant des murs. La végétation pétrifiée, ou coulée dans le bronze; L'empreintes des mules et des attelages incrustée dans le sol pour l'éternité. Et cet immobile bourdonnement du silence."

Quelle écriture ! Je souffrais déjà de la chaleur pesante de cette fin de mois de juillet, cette introduction du roman me donne des ailes pour courir me rafraîchir d'une douche tiède voire froide !

J'ai choisi ce livre parce qu'il faisait partie des prix Interalliés, celui de 1989.
Le nom d'Alain Gerber me disait quelque chose, mais sur l'instant je séchais...
Il se trouve qu'Alain Gerber est le critique de jazz français dont la notoriété est aujourd’hui la mieux établie — nationalement, internationalement. Il est aussi journaliste et homme de radio, mais je ne lui connaissais pas cette qualité de romancier sur un tout autre thème que le jazz.

En dépit de cette canicule, le thème cœur de ce roman donnerait pourtant plus des frissons, du froid dans le dos. Quelle attitude tenir dans un monde arbitraire de dictature. Collaborer ou lutter ? Le narrateur Ernesto Ramon, désormais vieux et seul a tenté de naviguer dans la pseudo-neutralité. Mais force est de constater qu'il a échoué, n'a pas connu l'amour et gamberge sur ses fautes qui l'accablent. Un père autoritaire envers lequel il s'est vengé en dilapidant le patrimoine, un fils disparu qu'il s'est efforcé de ne pas aimer et de faire à une image autre que la sienne, son meilleur ami Alcibiade qu'il a trahi. Es-il encore temps pour lui d'essayer de vivre ?

De manière surprenante, ce roman est très peu critiqué, commenté sur le Net. Même sur Babelio, aucun commentaire... Une oeuvre caduque, démodée ??

Roman dénudé, à l'atmosphère caniculaire et pesante.

Prix interallié 1989
Le Prix Interallié était historiquement attribué par des journalistes à un journaliste ayant publié un roman dans l´année. C´est au Cercle de l´Union Interalliée, un prestigieux club parisien du 8ème arrondissement où déjeunaient des journalistes dans l´attente des résultats du prix Fémina, qu´est né le prix Interallié. Il a par le passé été controversé et appelé prix Intergrasset en raison de la surreprésentation historique des livres de la maison Grasset parmi les vainqueurs, même si cette tendance est plus contestable aujourd’hui avec seulement deux livres de la maison parmi lies 13 derniers vainqueurs. Le jury est toujours composé de dix journalistes et de l´auteur primé l´année précédente, mais la règle voulant que le prix soit attribué à un journaliste a été abandonnée depuis longtemps

376: 'L'année du Lion' de Deon Meyer

Genre :  L'homme est un animal

Histoire
Nico raconte son enfance chamboulée par l'épidémie d'un virus, la Fièvre, qui a décimé 90% de la population mondiale.

Impressions
Roman post-apocalyptique, un genre qui change clairement des polars sud-africains dont cet auteur est coutumier.

Expérience d'une démocratie balbutiante.
Une épidémie qui impose aux survivants de recréer une société autosuffisante, un thème déjà largement exploité comme par exemple dans la 'La Route', de Cormac McCarthy souvent cité. C'est 'Malevil' de Robert Merle que cet ouvrage m'a évoqué. Ici ce n'est pas une explosion nucléaire qui a tout ravagé mais un virus qui s'est propagé à une vitesse supérieure à celle des chercheurs d'antidotes.

Amanzi, cela signifie « eau » , en Xhosa, la langue de Nelson Mandela. L'eau est l'élément clé de la survie de la vie sur Terre, et la ville naissante d'Amanzi se situe près d'un barrage.
Question étroitement liée à celles de l'environnement et du dérèglement climatique.

"Elle démontra que dépenser des milliards de dollars - pour la plupart en vain - afin de sortir l'Afrique de son cycle de pauvreté revenait juste à changer les chaises longues de place sur le pont du Titanic qu'était la planète Terre. Cela ne servait à rien si l'on ne mettait pas fin au réchauffement global, et si l'on n'inversait pas la tendance."

L'auteur prend le temps de développer l'histoire avec des personnages épais, et de les faire parler comme dans ces reportages - interviews qui jalonnent ce roman.
Il prend de temps d'exposer des réflexions qui le tiennent à cœur, ce récit ne résumant pas à des scène de guerre à la Mad Max.

"Père dit que nous sommes les seuls organismes qui peuvent changer fondamentalement leur comportement parce que nous sommes capables de créer des fictions. Des fictions tellement grandes et décisives qu’elles rassemblent les humains en groupes de plus en plus importants, pour faire des choses de plus en plus impressionnantes. Yuval Noah Harari parle de réalités imaginaires, de constructions sociales et de mythes. Ces histoires, ces constructions sociales sont composées de concepts comme le nationalisme qui unit des personnes de langues, de cultures ou d’idéologies politiques différentes. Le communisme. Le capitalisme. La démocratie… Des réalités imaginaires, car elles n’existent que dans l’esprit des gens, elles n’ont pas de fondement scientifique.



Roman qui happe le lecteur, fiction assez sombre sur la politique, sur la violence profonde de l'humanité et son avenir possible. Dystopie réussie.

samedi 13 juillet 2019

375, BD roman: 'L'arabe du futur' de Riad Sattouf

La saga de Riad débute en 1988, à ses 10 ans.
Les 4 tomes déjà édités décrivent la jeunesse de Riad tiraillé entre la culture syrienne et française.
De la Libye de Khadafi à la Syrie d’Hafez Al Assad, en passant chez la grand mère maternelle en Bretagne.
Un plongeon dans l’histoire contemporaine par le biais de l’autobiographie, genre littéraire que la bande dessinée a adopté depuis longtemps (par exemple l'excellentissime BD de Marjane Satrapi "Persepolis").



La figure du père Abdel Razek domine, un personnage explosif entaché de paranoïa, mythomanie, mégalomanie, manipulation, intégrisme, racisme (les Juifs sont partout, les 'négros' (sic) vont envahir la France), négationnisme, machisme... Sympathique.
Mais il aime ses fils apparemment...

Clémentine, la mère de Riad, effacée voire trop transparente, aime de moins en moins ce père, au regard des querelles du couple dont la violence va crescendo.

Le crescendo est aussi présent dans le dramatique, et le Tome 5 est attendu avec impatience...

Un cycle de BDs autobiographiques qui a fait un carton mérité, car ce récit allie humour, ironie, perspicacité et une prise de recul impressionnante.

mercredi 10 juillet 2019

BD : 'Le goût du chlore' de Bastien Vivès



Roman graphique (2008)
La rencontre entre le narrateur qui doit rééduquer son dos et une jolie nageuse, femme-enfant
Un visuel efficace, quasiment sans texte, épurée, esthétique, liquide...
L'auteur réussit l'exploit d'illustrer la grâce féminine saisie par un trait, tout en nuances.
Et l'exploit de ne pas faire subir au lecteur-lectrice le goût acre du chlore, qui irrite les naseaux.

Pas de scénario complexe, juste une page de vie, dans un univers clos, la piscine, c'est le graphisme qui prime. Il se passe peu de choses, c'est le temps qui passe en toute simplicité qui anime le récit.
La piscine est celle de Pontoise, celle que Kieslowski a choisie pour y faire nager Juliette Binoche dans son magnifique film : « Bleu ».

Cinématographique, superbe.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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