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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

mercredi 9 janvier 2013

113: "L'embrasure" de Douna Loup

Genre : liberté des 5 sens


Histoire

Un homme vit seul, travaille à l'usine pour gagner sa croûte et connait ses seuls instants de plaisir dans la chasse, ces traques où il communie avec la faune et la flore des sous-bois. Dans ces forêts, lui et un compagnon de chasse découvre un cadavre accompagné de mystérieux carnets...

"La forêt est grande, profonde, vibrante et vivifiante. Elle est quelque chose comme une femme qui voudrait l'homme sans lui dire."
(Premières phrases).

Impressions

L'écriture est soignée, dense, et terriblement sensuelle, tant au niveau des 5 sens que de son érotisme. L'auteure nous plonge dans l'humidité des branches, "les traces, les passages du gibier et la fraîcheur d'une pisse", le chant des "oiseaux qui paillent". Ce rapport sensuel entre la nature et le narrateur se trouve naturellement transposé quand il fait l'amour avec Eva dont le "corps est une eau débordante, une eau qui vient à ma rencontre".

Mais ces relations humaines intenses sont empreintes de retenue, de réserve, telles deux bêtes sauvages se toisant. Car les 2 personnages principaux de ce roman, le narrateur et Eva ont en commun un passé douloureux endeuillé qui les a rendu craintifs vis à vis des autres, réfugiés dans la solitude et farouchement attaché à leur liberté.
"Je veux être libre avec la conviction, être libre dans la montée des jours à l'horizon."

Le passé du narrateur reste énigmatique, laissant potentiellement sur sa faim le lecteur. C'est plus un sentiment de tristesse qui m'a accompagné à la fermeture du livre, et la sensation d'un fragile équilibre face au dénouement.

Beau roman intense, éloge à la nature, qui m'a troublé


Commentaire remarquable trouvé sur le Net:
Un roman comme trois coup frappés sur une scène en clair-obscur. Un homme fœtal, le corps d'un mystique et une femme maïeutique. Le décor, un dédale organique de forêt et de ville où peu à peu se dessinent les lignes de forces et les points de leviers d'un devenir.
L'écriture a quelque chose de radical, de dense. Comme un big bang dans cette densité de la langue. Une vraie découverte.

lundi 7 janvier 2013

111: "Trois médecins" de Martin Winkler

Genre : mousquetaires de la médecine

Histoire

Un amphithéâtre de faculté de médecine se remplit petit à petit en attendant l'intervention de Bruno Sachs. Par flash-back et voix multiples interposés, l'auteur narre les sept années de formation à la fois scientifique mais aussi humaine de quatre amis.

Impressions

La construction de ce roman épais est au premier abord assez déroutante, avec ses 3 volets narratifs. Le présent d'abord où monsieur Nestor décrit l'auditoire qui peuple progressivement les bancs de l’amphithéâtre. Puis les années de médecine de PCELM1 à la thèse, racontés par plusieurs voix et donc selon différents angles de vue. Et enfin des inserts, parfois extraits d'ouvrages scientifiques ou des témoignages.

Et puis je me suis laissé embarquer par ces personnages singuliers et sympathiques que constituent le héros Bruno Sachs et ses 3 amis, les 3 Zouaves, qui vivent des histoires d'amitié, d'amour et de combats pour plus d'humanité.
Car c'est là le sujet cœur de cet ouvrage. La dénonciation des mandarinats, des luttes de pouvoir, entre d'un côté les anticonformiste et partisans de l'IVG et d'une nouvelle médecine plus proche des malades et de l'autre côté les médecins surs de leur pouvoir.
La vie et la souffrance des autres au cœur des préoccupations des médecins.

La faiblesse de cet exposé réside dans son caractère manichéen trop simpliste, les bons contre les méchants, les innocents contre les puissants. Ces personnages stéréotypés lassent parfois et peuvent agacer à la longue.

En dépit de ce défaut, j'ai plané dans le tourbillon de cette histoire polyphonique rythmée, vivante, humaniste et cette description du panorama de la médecine et de son étude dans les années 70 m'a fortement intéressé. Et puis, pour lier la sauce de ce pavé, en fil conducteur, l'auteur s'inspire des 3 Mousquetaires, l'affaire du stylo n'étant pas sans rappeler celle des ferrets en Angleterre.

Un roman très instructif et attachant, entre rires et larmes, espoir et découragements.

Lectures conseillées par Pierre:
De Jean-Christophe RUFIN,  "Katiba" et "Le Grand Coeur"
D'Antoine Varenne, "Le Mur, le Kabyle et le Marin", un polar noir.

112: "L'Hypnotiseur" de Lars Kepler

Genre : hypnotique



Histoire

Depuis dix ans, le psychiatre Erik Maria Bark a abandonné  ses activités de recherche et de soin faisant usage de l'hypnose. Un drame (je laisse les lecteurs découvrir) l'a amené à promettre à ne plus pratiquer cette technique. Mais voilà, qu'un besoin urgent se manifeste: il s'agit d'interroger un témoin grièvement blessé et en état de choc afin d'obtenir des informations qui pourraient aider à sauver une personne menacée par un assassin...

 
Impressions

Efficace, très intelligent, l'intrigue est particulièrement bien construite avec cette double enquête, suivie séparément par la police et un parent des victimes qui est flic à la retraite, et cet enchevêtrement de fausses pistes. Le cocktail d'un bon polar est là.
Reste que j'ai préféré Millénium, les personnages de l'Hypnotiseur manquant de développement psychologique et donc d'épaisseur. En revanche le personnage Josef Ek est particulièrement réussi, transpirant la violence et la perversion à l'état pur.

Certains passages sont vraiment prenants, et j'avoue avoir eu les pires difficultés à m'échapper de ce roman dans les 150 dernières pages. Etais-je alors sous l'hypnose de cet auteur scandinave à 4 mains. (Lars Kepler est un pseudo pour un couple d'écrivains suédois, Alexander et Alexandra Abndoril).

Bon polar efficace.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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