Genre : cold case aveyronnais
Histoire
Noémie Chastain, capitaine en PJ parisienne, est défigurée par un coup de feu en pleine tête lors d'une intervention musclée avec l'équipe des Stups.
Après un rétablissement difficile, sa hiérarchie l'envoie au vert, dans un un village perdu de l'Averyon, un lieu paisible.
C'est sans compter sur ces futs qui remontent à la surface du lac d’Avalone...
Impressions
Bon polar.
Sa construction est habile, le suspens est bien géré avec un rythme qui donne envie de tourner la page.
Les procédures policières sont précises, rappelant que l'auteur a été sur le terrain en tant que lieutenant de police de la SDPJ du 93. Olivier Norek maîtrise le sujet.
Roman surfacique
- comme le visage meurtri de Noémie, une gueule cassée qui met à l'épreuve les amours et les amitiés.
- comme celle du lac d'Avalone, qui a englouti des anciens événements et démons mais les régurgite trente ans plus tard.
- comme le vernis qui couvre les secrets et les haines de ce monde rural. Mais un vernis cela se craquèle.
Le choix des villages engloutis comme fil conducteur m'a bien plu. En consultant le web, j'ai pu constater le nombre impressionnant de barrages qui ont entraîné la disparition sous les eaux de villages français, comme par exemple dans la vidéo ici en lien.
C'est par exemple le cas de Tréboul qui a été englouti pour le barrage de Sarrans, en Aveyron.
Construire un policier autour de ce thème est habile.
Le pont aux Anglais et le village de Tréboul lors de la vidange du lac artificiel en 2014.
J'ai été moins conquis par la fibre psychologique qui se veut très présente, en particulier à travers le personnage de superwoman Noémie. Le portrait de sa persévérance et de son courage face aux dangers et à son visage meurtri est assez caricatural. Il en est de même du béguin pour l'officier plongeur alors que son compagnon Adriel la délaisse.
Que dire de la chute de 1300 mètres de ravin à bord d'un Land Rover dont Noémie sort avec une simple estafilade a la joue gauche et un hématome dû à la ceinture de sécurité...
Un personnage sort du lot, Melchior, le psychiatre spécialiste des gueules cassées: il aide Noémie dans sa reconstruction.
"Avez-vous déjà réfléchi à la fonction du visage ? Avez-vous compris qu'il est le reflet de tous vos sentiments ? On y lit le chagrin, la joie, les peurs, les interrogations, la douleur comme la jouissance. Il parle, avant même les mots."
Certains blogueurs décèlent de l'humour, citant en particulier la mention aux noms " inventés " des morts au cimetière : Claire Favan, Jacques Saussey, qui sont tous les deux des auteur.es de roman policier. Bon, personnellement, je n'ai pas du tout ri à la lecture de ce polar.
Un polar pas révolutionnaire mais efficace, à l'intrigue bien ficelée et sans profusion d'hémoglobine.