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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

mardi 26 décembre 2017

308: 'Article 353' de Tanguy Viel

Genre : appartement avec vue sur mer bretonne

Histoire
Martial Kermeur explique son geste devant un juge d'instruction. Il est accusé d'avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec.




Impressions
Plus qu'un face à face, c'est un roman confidence d'un accusé avec une écoute plutôt passive du juge, une séance de psy. Ce dernier prend la parole qu'à certains moments, la tension étant presque palpable.
"Peut-être même, la lumière, c'est vous, j'ai dit au juge, peut-être vous aimantez mes souvenirs et vous les faites tourner en moi comme des anneaux autour de Saturne."



Question fondamentale du doit-on se faire soi-même justice. Martial sali, volé, bafoué, ruiné, abandonné, une victime d'un homme malsain, immoral mais intouchable...

"Et quel cerveau......quel cerveau il nous faut, à nous autres les gens normaux, pour admettre qu’il existe sur terre une catégorie de personnes comme ça, dépourvues de cette chose que vous et moi, j’ai dit au juge, je suis sûr qu’on partage, quelque chose qui normalement nous empêche ou nous menace,quelque chose –une conscience peut-être, et qui naît assez vite pourvu qu’on ait dans la tête ce miroir mal fixé qui fait que même Adam s’est couvert d’une feuille de vigne, quelque chose qui nous entrave, oui, mais peut-être aussi, nous honore. Et le fait est que certains en sont dépourvus, de cette chose-là, comme d’autres naissent avec un bras en moins, certains naissent atrophiés de, je ne sais pas, de...
Et le juge a dit : D’humanité ? 
Oui, peut-être au fond c’est ça, d’humanité."

Les paroles sont justes, simples et elles peuvent peut-être changer le cours de l'avenir de l'inculpé...

Roman huit-clos récit-plaidoyer extrêmement bien construit. Histoire de vie bouleversante.

307: 'Marx et la poupée' de Maryam Madjidi

Genre : 3 naissances d'une iranienne en EXIL en France

Histoire
Maryam est dans le ventre de sa mère quand celle-ci participe aux mouvements communistes d'étudiants iraniens se battant contre les partisans de Khomeiny lors de la révolution de 1979. 

Impressions
Récit avec de tous les genres, découpé en 3 parties, 3 naissances:
- de la naissance à ses 6 ans en Iran, 
- l'exil en France pour rejoindre le père déjà parti,
- la réconciliation avec son pays d'accueil.

Du roman, de la fiction, du récit, de la poésie. C'est relevé comme un repas iranien.
Un témoignage fort auto-biographique. Qui m'a fait souvent penser à Persepolis, cette formidable bande dessinée de Marjane Satrapi.
Malgré la construction non linéaire et non chronologique du récit, l'auteure nous emporte dans ses inquiétudes, ses joies, dans le chemin de cette jeune femme exilée qui se construira progressivement.

" Je déterre les morts en écrivant. C'est donc ça mon écriture ? Le travail d'un fossoyeur à l'envers ? "

Très beau roman à la fois par la force de son témoignage mais aussi de son écriture. Un vrai talent de conteuse.

jeudi 21 décembre 2017

306: 'La Vie aux aguets' de William Boyd

Genre : ne faites confiance à personne ...

Histoire
La mère de Ruth Gilmartin annonce brutalement à sa fille qu'elle est une émigrée russe ex-espionne au compte ses Services Secrets Britanniques.

Impressions
Récit palpitant, par cette double intrigue qui se dénoue progressivement à la fois dans le passé de Eva Delectorskaya, et dans le présent de Ruth qui est sollicité par sa mère pour régler ses comptes avec un mystérieux Lucas. Alternance temporelle qui met beaucoup de piment dans l'intrigue. Les secrets d'Eva sont distillés au compte goutte, 
Cette histoire d'espionnage teintée d'amour et de trahison est tissée sur fond d'Histoire, celle où les Anglais derrière Churchill ont mis en oeuvre tous les moyens possibles de lobbying et manipulations pour faire entrer les Etats-Unis dans la guerre contre Hitler.

"- 'Ne faites confiance à personne', répliqua-t-il sans solennité mais avec une assurance et une sorte de certitude pratique, comme s'il déclarait : 'Aujourd'hui, c'est vendredi.' 'Ne faites confiance à personne, jamais', répéta-t-il en prenant une cigarette qu'il alluma, pensif, surpris lui-même de sa lucidité aurait-on dit. 'Peut-être est-ce la seule règle dont vous avez besoin. Peut-être que toutes les autres règles dont je vous parlerai ne sont-elles que les dérivés de celle-là. 'La seule et unique loi.' "

Roman d'espionnage, d'amour et de trahison. William Boyd est un excellent faiseur d'histoires.

305: 'Eloge des femmes mûres' de Stefan Wizinczey

Genre : simili de déclinaison Hongroise de Kundera ?

Histoire
Andras Vajda, professeur de philosophie dans le Michigan, retrace son initiation aux plaisirs charnels depuis ses expériences dans sa Hongrie natale, à ses séjours en Autriche  et Italie avant de rejoindre le continent américain. Avide de découvrir le corps féminin dès sa préadolescence, il témoigne de son attirance pour les femmes plus matures.

Impressions
Récit initiatique sur fond de chamboulements historiques.
Ce fut un grand succès public semble-t-il. 
Stephen Vizinczey s'inspire sans doute de sa propre vie, étant lui même un poète et philosophe hongrois émigré au Canada.

"Les jeunes garçons gâchent souvent leurs meilleures années-et leur personnalité-en croyant à tort qu'il faut être un dur dans sa prime jeunesse pour devenir un homme. Ils font partie d'une équipe de foot pour devenir adulte alors qu'en fait, une route de campagne déserte, le vide les aideraient davantage à appréhender le monde et leur propre personne."

Le ton est assez neutre, factuel, voire empreint d'auto-dérision que j'ai appréciée. Cette initiation érotico-sexuelle est décrite avec sensualité et souvent humour. Pas de vulgarité, un respect mutuel est de rigueur.
Certains épisodes du début enfreignent la moralité, son rôle de proxénète dans un camp américain jouxtant un camp de réfugié(e)s est discutable. La suite apporte à Andras plus de culture et de la maturité dans ses rapports aux femmes. Le récit tourne cependant à une sérialisation d'expériences sans liens évidents qui au bout d'une centaine de pages ont failli me lasser.

C'est le décor historique qui évite au roman de se transformer en un catalogue, nous transportant de l'arrivée en Hongrie des américains pendant la deuxième guerre mondiale à son exil de sa Hongrie natale pour fuir la dictature russe. Cette dimension politique donne de la profondeur à l'histoire et au personnage.
Et puis comme Milan Kundera, Stefan Wizinczey émaille son roman de réflexions d'ordre philosophique.

"Les citoyens des grandes nations ont tendance à croire que les victoires sont éternelles ; les Hongrois, eux, s'intéressent surtout au déclin du pouvoir, à la chute inévitable des vainqueurs et à la renaissance des vaincus. C'est pourquoi peu d'entre nous ont jamais imaginé que les Russes resteraient pour de bon ; on se demandait seulement quand ils partiraient et comment."

"La dictature est une leçon ininterrompue qui vous enseigne que vos sentiments,vos pensées et vos désirs n'ont pas le moindre poids,que vous n'avez pas d'existence propre,et que vous devez vivre comme d'autres en ont décidé à votre place."

Récit non édifiant mais un agréable moment de lecture, surtout pour cette fresque de la Hongrie que je connais très mal.

vendredi 15 décembre 2017

304: 'Jusqu'au dernier' de Deon Meyer

Genre : flic dans l'Afrique du Sud post-apartheid

Histoire
Mat Joubert, capitaine à la Brigade des Vols et des Homicides au Cap, doit composer avec sa reconstruction psychologique douloureuse suite au décès de sa femme il y a deux ans, et avec l'arrivée d'un nouveau chef, très directif... Sur 'fond' de 2 enquêtes criminelles d'envergure à résoudre sous la pression des dirigeants politiques.

Impressions
Profondeur du portrait psychologique de Mat, c'est le premier roman d'une longue série par cet auteur afrikaner. Et cette première expérience m'a donné envie de retrouver dans d'autres épisodes ce flic et son univers sud-africain.

Et pourtant au début le portrait de plus en plus classique d'un héros policier en détresse, dépressif, suite à une mort brutale de son entourage, m'avait un peu rebuté. Sans compter que son meilleur ami a plongé dans l'alcoolisme et qu'arrive un méchant supérieur qui leur donne un tour de vis en les menaçant de sanctions... N'en rajoutez plus !
Et puis on s'installe dans son fauteuil et dans le roman, car, après tout, des lueurs d'espoir se dessinent et les personnages sont attachants, humains, dans cette Afrique du Sud que l'auteur nous invite à découvrir au quotidien.
Et puis c'est le premier polar que je lis où le flic est sommé de faire un régime (15 kg à perdre !!), de faire du sport et de suivre une psychothérapie par son supérieur.
Et une fois le décors planté, le rythme s'accélère et j'ai bien eu du mal à lâcher ce bouquin qui finit par un dénouement inattendu.

Bon polar, le premier d'un série où on suit autant l'intrigue policière que le régime alimentaire que Mat doit respecter ! 

jeudi 14 décembre 2017

303: 'La conversation amoureuse' d'Alice Ferney


Genre : ambiguïté des rapports amoureux

Histoire
Les hommes se réunissent au club pour regarder un match de boxe tandis que les femmes se réunissent de leur côté pour discuter. Manquent Pauline et Gilles qui ont rendez-vous au restaurant...

Impressions
Autour de cette histoire de séduction entre Gilles et Pauline, gravitent les autres couples en écho.

Plume et peinture des sentiments extrêmement subtiles.

dimanche 10 décembre 2017

302: 'Le crime du comte Neville' d'Amélie NOTHOMB

Genre : tragico-burlesque, mythologie grecque chez les nobles belges

Histoire
La famille Neville est une famille des Ardennes belges, noble, respectable mais ruinée. Henri organise pour la dernière fois la grande réception dans le château familiale qui sera ensuite vendu. Une voyante lui prédit qu'il assassinera un(e) de ses invités...

Impressions
Plume efficace et agréable, la patte de Mme Nothomb.

Apparemment Amélie Nothomb s'inspire d'une nouvelle d'Oscar Wilde, rien que cela. Je ne connais pas l'"original" mais il y a fort à parier que cette version plus récente pâlira devant la comparaison... Et j'en suis déçu, je trouvais justement l'intrigue originale, plus que son développement assez superficiel.

Début original pour planter le décor et attraper le lecteur.
Un développement avec des situations assez déjantées et des dialogues parfois drôles et savoureux.
Une fin un peu télescopée et bâclée.

Recueil distrayant, vite lu, (vite oublié ??). Du Amélie Nothomb pur jus, millésime 2015.

301: 'Giboulées de soleil' de Lenka HORŇÁKOVÁ-CIVADE

Genre : lignée de femmes bâtardes qui assument et revendiquent leur liberté

Histoire
Trois générations de femmes de 1930 à 1980 en Tchécoslovaquie.
Magdalena, Libuse et Eva, mères en fille n'ayant pas de père reconnu.
On pourrait ajouter Marie, la mère de la première de ces femmes.
Face aux pages de l'Histoire qui se tournent, du nazisme, communisme à la chute du Mur, ces femmes font face au destin chacune avec leur personnalité.

"Il faut le préciser, on est des bâtardes de mère en fille, comme certains sont boulangers ou rois. Aujourd'hui, il n'existe plus de boulangers. Ils ont été remplacés par des boulangeries industrielles qui crachent du pain sans âme (...). Les rois n'existent plus non plus et ont été remplacés, eux, par le Parti communiste. Il faut maintenant être communiste de père en fils. L'avantage avec le communisme, c'est que chacun peut l'adopter, alors que normalement il n'y a qu'un seul roi par pays."

Impressions
Belle histoire sur un canevas que j'ai déjà trouvé dans de nombreux romans du concours InterCE...
Par exemple La Saison des Mangues, Les Déchaînés
Les hommes y ont le mauvais rôle, sans doute sûrement souvent mérité. Les seuls 'habilités' se pendent à un chêne ou sont massacrés par un Boiteux violent et détestable.
Et ces femmes que le destin sur fond d'Histoire agitée en Tchécoslovaquie malmène sont belles, déterminées et courageuses.

Le rêve les métamorphose.
"Rêver transforme une femme de presque soixante ans avec un derrière et un foulard sur la tête en une jeune femme belle, les yeux pleins d'étoiles qui s'illuminent plus fort que celles accrochées dans le ciel d'une nuit sans lune."

Elles savent capter les instants de grâce.
"Les moments de grâce sont de cette nature, furtifs, insaisissables. Il faut avoir foi en eux, et en leur existence, si brève qu'elle laisse une trace amère dans tout le corps. Cette sensation, cette nostalgie est bien la preuve de leur existence."

Ecrit en Français par une écrivaine d'origine tchèque (elle vit en France depuis 1991). L'écriture est poétique, fluide et agréable à lire mais est parfois trop simpliste. Cependant on ne peut qu'apprécier cette démarche très volontaire d'écrire son premier roman dans une langue non maternelle.

Un beau roman sur la filiation portée par de magnifiques voix de femmes. 

mardi 28 novembre 2017

300: 'Les soldats de Salamine' de Javier Cercas

Genre : autour du fratricide complexe de la guerre civile d'Espagne


D'abord, petite parenthèse, je note que c'est la 300ième chronique, et que franchement je ne pensais pas que ce projet de blog allait durer et accumuler autant de chroniques !
Belle plateforme en tout cas d'échanges pour moi avec les autres lecteurs, ce pense-bête me permet d'aller dénicher des conseils ou de remémorer mes impressions d'anciennes lectures.

Histoire
Journaliste et écrivain ('bon écrivain mineur' selon Cercas), Rafael Sanchez Mazas fut le leader fondateur de la Phalange, un mouvement d'extrême droite créé en Espagne avant la guerre d'Espagne. La Phalange est déclarée hors-la-loi par le gouvernement républicain en mars 1936: Mazas est arrêté et emprisonné à plusieurs reprises, il est libéré ou s'enfuit, et après de multiples rebondissements est transféré en janvier 1939 au Monastère Santa Maria de Collel (près de Girone) pour y être exécuté. La légende veut qu'il réussit à échapper aux balles du peloton d'exécution et est épargné par un des soldats qui le poursuivent.
Suite à la rencontre avec le fils de cet homme, le narrateur, écrivain et journaliste lui aussi,  se met en tête de recueillir des témoignages et des indices pour transformer cette histoire confuse en une fiction.

Impressions
Livre en 3 parties aux titres sibyllins, que j'ai ressenti comme une sorte de montée en puissance, de message, de personnages, de narration:
1- Les amis de la forêt
2- Les soldats de Salamine
3- Rendez-vous à Stockton

La première partie m'a paru un peu laborieuse, longues explications pour comprendre le chemin intellectuel et physique (le narrateur se déplace beaucoup pour retrouver les témoins) qui l'amène à écrire une version 'fiction-réalité'. C'est la genèse de la deuxième partie.


Le chapitre central constitue une reconstruction par le journaliste de l'histoire vécue par Sanchez, depuis son enfance jusqu'à la fin de sa vie, avec pour axe central évidemment cette rencontre mystérieuse entre le soldat républicain et Mazas.
Pourquoi 'La bataille de Salamine' ? Un épisode des guerres médiques, 480 avant J.C., où la flotte grecque l'emporta sur les Perses pourtant en surnombre. 'cristallisation de la douleur des vaincus qui voient la gloire de leur patrie s’abîmer dans un désastre irrémédiable, tandis qu’émerge la puissance athénienne', peut-on lire dans un texte d'analyse du roman de Cercas.

La dernière partie est plus entraînante avec la découverte de Miralles, un personnage beaucoup plus attachant et fréquentable témoin et acteur de ces épisodes de guerres et de violence. Cette rencontre apporte de l'humanité, de la tendresse.

"Il n'y a pas une seule personne parmi ces gens qui connaisse ce vieux à moitié borgne et arrivé au terme de sa vie, qui fume des cigarettes en cachette et qui à ce moment précis est en train de manger sans sel à quelques kilomètres d'ici; pourtant il n'en est pas une seule qui n'ait une dette envers lui."


L'auteur cherche le sauveur de Mazas, rêverait de le trouver en Miralles un héros romanesque.
"- C’est possible. Mais toutes les guerres sont pleines d’histoires romanesques, n’est-ce pas ?
- Seulement pour celui qui ne les vit pas. Miralles exhala une bouffée de fumée et cracha ce qui devait être un brin de tabac. - Seulement pour celui qui les raconte. Pour celui qui va à la guerre pour la raconter, et non pour la faire."

Le thème de ce roman m'est personnellement inconfortable, nauséeux, malsain, tant d'efforts dévoués à ce personnage à l'idéologie exécrable... Je nourris une haine viscérale des mouvements fascistes et rejoins de prime abord la réaction de la compagne du narrateur. "- Merde ! dit Conchi. Je t'ai déjà dit de ne pas écrire sur un facho. Ces gens foutent en l'air tout ce qu'ils touchent. Ce que tu dois faire, c'est oublier ce livre et en commencer un autre. Pourquoi pas sur Garcia Lorca ?"

Mais ce roman n'est pas une apologie des phalangistes, et de Mazas, mais plus un témoignage sur ces épisodes douloureux où aucun des camps n'a finalement été gagnant (et certainement pas Mazas qui sera rejeté par les siens après son ministère fantoche auprès de Franco). C'est aussi un livre qui veut honorer tous ces anonymes qui se sont battus contre le fascisme.

Et enfin c'est un ouvrage souvent analysé quant à sa structure narrative élaborant une fiction à partir de l'histoire. 

Roman sur les relations complexes entre Histoire, roman, fiction, légendes et mémoire. Témoignage d'années sombres et de la complexité des histoires humaines.
Très belle analyse sur : http://journals.openedition.org/labyrinthe/226 

jeudi 16 novembre 2017

299: 'La Bénédiction inattendue' de Yoko Ogawa

Genre : 7 ballades imaginaires

Histoire
Des errances d'une romancière au destin malheureux d'un champion de natation.

Impressions
Je ne suis pas fan des nouvelles, mais j'ai apprécié le rythme et le style de cette écriture (traduite du japonais...). Une poésie mélancolique règne dans ces 7 petits récits.

Recueil de 7 nouvelles raffinées.

298: 'Insoupçonnable' de Tanguy Viel

Genre : faux frères

Histoire
Lise se marie avec Henri. Henri a un frère, Edouard, Lise un frère Sam. Les 3 hommes jouent au golf. Mais ce quatuor ne se voue pas uniquement de bons sentiments...


Impressions
Beaucoup de fans semblants, de faux enlèvements, c'est assez noir, oppressant.
Cette tension est servie par une écriture intelligemment construite, aux phrases assez longues et ponctuées. 
L'auteur nous plonge dans une intrigue dont le lecteur attend dès le début un dénouement tragique. Le scénario est relativement cousu de fil blanc.
Mais l'écrivain nous positionne en spectateur d'une simili pièce de théâtre avec peu de dialogues, où les rapports psychologiques s'expriment à livre ouvert.
On est dans la salle de cinéma, et le crime ne sera pas presque parfait...

Histoire courte (138p) d'une machination de deux amants envers un homme riche somme toute assez commune. Mais bien écrite et aux peintures psychologiques profondes.

jeudi 9 novembre 2017

Bd-blog: "Natures Mortes" de Zidrou-Oriol

Gros gros coup de coeur.


Barcelone
Mar est la muse et le modèle de Vidal Balaguer.
Son ami Joaquim Mor se confie à son propre modèle en lui narrant l'histoire énigmatique de Balaguer...


Très belle histoire, fiction inspirée de la vraie histoire ?
Très beau graphisme proche de la peinture, poétique, raffiné.


En réalité, ce peintre est inventé de toutes pièces. 
Les auteurs ont créé un site "Wikipedia" décrivant sa biographie.







mercredi 8 novembre 2017

297: "Le sommeil des poissons" de Véronique Ovaldé

Genre : conte chez les Madous aux motordus...

Histoire
Un Jo géant travaillait chez les "pétrolezommes" à l'extraction du pétrole
Il est recruté par le Bikiti, 'tout petit, sec et brun', "Un ragondin, un ragondin du fleuve", murmurait-on chez les enjuponnées.
'le grand sait qu'il sera la surprise des foires: L'HOMME LE PLUS FORT DU MONDE."
Le duo remonte le fleuve jusqu'au mont Tonnerre, le village des madous qui vivent sans les hommes une bonne partie de leur vie...



Impressions
Premier roman de l'écrivaine, qui nous livre un :
- Univers fantaisiste, centré sur une population de femmes qui ont réduit les hommes au rôle de la procréation.
- Univers doux et très noir à la fois. 
- Univers au phrasé poétique, fleuri de néologismes savoureux.

"Elle lui dit :
- Je suis toute petite et mouillée. "
Sa phrase grinça ; il regarda les seaux dans lesquels plicploquaient les gouttes qui traversaient le toit. Il vit le lit plus loin et la baignoire, toutes les petites choses parfumées posées sur le bord, il vit les murs suants et les foulards qui pendaient sans bouger aux dix coins de la pièce. Évidemment quand il la regarda au milieu de ce naufrage, il fut touché-charmé-ensorcelé.
Elle était toute petite et mouillée. "

Conte onirique truffé de néologismes. Derrière la douceur de l'univers des Madous, sommeillent de bien terrifiants maléfices.

samedi 4 novembre 2017

296: 'La disparition de Jim Sullivan' de Tanguy Viel

Genre : making-of d'un roman américain

Histoire
Un personnage principal: Dwayne Koster, enseignant en littérature.
Un lieu d'action: Detroit.
Une intrigue sentimentale: Dwayne, divorcé, est jaloux d'Alex Dennis, un collègue de l'université qui a les faveurs de Susan, son ex.

Tous les ingrédients sont là pour que le cuisinier Tanguy Viel, écrivain français, concocte la recette d'un roman américain.


Impressions
Des références à des événements historiques -11 septembre, guerre en Irak- des vastes étendues américaines, un soupçon d'intrigue policière -avec le FBI aux trousses- des motels et des bars, un peu de sexe /amour / alcool, et la recette marmitton-roman.com est décryptée.
Sans oublier un titre décalé, une référence à ce chanteur disparu 40 ans plus tôt dans des conditions toujours inexpliquées.

"Les Américains ont un avantage troublant sur nous : même quand ils placent l'action dans le Kentucky, au milieu des élevages de poulet et des champs de maïs, ils parviennent à faire un roman international.
Même dans le Montana, même avec des auteurs du Montana qui s'occupent de chasse et de pêche et de provisions de bois pour l'hiver, ils arrivent à faire des romans qu'on achète aussi bien à Paris qu'à New York. Cela, c'est une chose qui m'échappe. Nous avons des hectares de forêts et de rivières, nous avons un pays qui est deux fois le Montana en matière de pêche et de chasse et nous ne parvenons pas à écrire des romans internationaux. "

"C'est vrai, disait Dwayne, notre histoire ressemble à un roman, on dirait du Jim Harrison, tu ne trouves pas ? Et elle lui répondait que non, que c'était une histoire pour une femme, une histoire pour Laura Kasischke ou Joyce Carol Oates. Ou bien du Richard Ford, songeait-il en regardant un papillon nocturne s'agacer sur le plafonnier. Peut-être Alice Munro pensait-elle. Non, je sais, reprenait-il, c'est du Philip Roth. Et il disait ça à cause des bruits d'orage que faisait son cerveau, que d'un côté il était l'homme de raison qui enseignait à l'université, de l'autre il était comme cette bête sauvage et concupiscente qui découvrait sur le tard la sexualité - ça oui , c'est du Philip Roth, disait Dwayne. Mais elle,comme elle n'aimait pas trop Philip Roth et qu'elle voulait absolument avoir le dernier mot,alors elle disait le seul nom qui était hors du jeu, le seul nom qui les laisserait forcément silencieux et rêveurs, elle disait William Faulkner."

Roman court et récréatif. Assez jubilatoire.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

Grand Canyon