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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

dimanche 28 juin 2015

203: 'Lettre à Holga' de Bergsveinn Birgisson

Genre : adieu épistolaire en terres rudes islandaises

Histoire
Ecrite depuis sa maison de retraite, confession d'un éleveur de brebis islandais à celle qui fut l'amour impossible de sa vie. Un homme qui a renoncé à la passion pour se préserver du tumulte de la vie citadine.

"[...] je suis celui qui n'est pas parti, celui qui a préféré croupir dans son coin plutôt que suivre son amour."



Impressions
Ne me demandez pas comment prononcer les noms propres de ce roman, même celui du narrateur, Bjarni Gislason me laisse perplexe !
Cet homme surement taiseux et rustique cumule les fonctions au sein de cette communauté austère de la campagne islandaise: contrôleur de fourrage, éleveur, pêcheur, et amoureux de sa femme Unnur et de la nature.
L'auteur nous plonge avec grâce au plus près de la sensibilité de Bjarni, de ses doutes d'homme amoureux de sa femme et torturé par le désir d'Helga. Il dévoile un poète de la nature, peignant avec érotisme champêtre les landes, mixant sa passion charnelle et son amour .

"Aimons ce qui s'apaise et aimons la bonté humaine. je suis dans la bergerie à donner du fourrage. Tes hanches se dessinent sur le muret. Tes seins tanguent dans le foin. L'écho de tes soupirs de volupté s'échappe des silos. Tes yeux brillent dans le regard implorant des brebis affamées."
Une pépite taillée dans la lave islandaise, brute de poésie, hymne à la nature sauvage. Monologue court (130 pages) et délicieux. 

jeudi 11 juin 2015

202: "De joyeuses funérailles" de Ludmila Oulitskaïa

Genre : joyeux bordel

Histoire
Alik, peintre russe établi à New York, se meurt dans son loft, entouré de l'attention de sa femme Nina et de ses anciennes conquêtes féminines. L'argent manque, mais règne une ambiance de fêtes où se succèdent visites d'amis, baptêmes à la va-vite, danses et chants... L'âme russe perdure au sein de ces immigrés.

Impressions
Roman surprenant.
C'est plus une pièce de théâtre qui est jouée, avec une unité de lieu-le loft d'Alik- et une succession d'actes marquées par des entrées/sorties d'un grand nombre de personnages: les femmes d'Alik en vedettes, une ceinture de rôles secondaires que sont par exemple Firma le médecin, le rabbin et le prêtre, le propriétaire du loft, et enfin des 'figurants' nombreux qui contribuent à ces moments d'effervescence comme ce groupe de musiciens  paraguayens.
Une pièce de théâtre donc centrée autour d'Alik dont la santé va de plus en plus mal, ce qui justifierait plus d'un titre 'De joyeuses agonies', ou 'Alik l'ami de tous se meurt'.
Dans ce cadre il ne se passe pas grand chose. L'auteure évoque le passé des russes immigrés, des destins très différents mais tous finalement réunis par cette âme russe, à l'image de cet épisode où ils se retrouvent rivés devant le téléviseur alors que Gorbatchev est 'renversé' en 1991.
C'est un hymne à l'amour, la mort, la tolérance. Russes, juifs, artistes, barman, blacks, riches, ... un casting très bigarré !

Lecture agréable et haute en couleur, une parenthèse bohème vive et humoristique (même si ce n'est pas drôle à mourir comme écrit par certains critiques). A lire plus comme une pièce de théâtre assez loufoque que comme un roman. 
Une oeuvre plaisante à défaut d'être marquante.

mercredi 10 juin 2015

201: 'L'avenue des Géants' de Marc Dugain

Genre : monstre de 2.1m, 130kg et au QI de 136

Histoire
Un géant à l'allure débonnaire. Un gamin malmené par le divorce de ses parents et le départ de son père, son modèle. Un fils maltraité et renié par sa mère.

"Je suis la première femme à avoir fait une fausse couche menée à son terme."
Dit sa mère...

Il boit des bières avec les flics locaux de Santa-Cruz, prend en stop des centaines de filles californiennes, s'enivre de longues excursions en moto qui le lassent cependant très vite... Il n'a goût à rien, ne connaît aucune empathie pour son prochain.

Sa vie bascule en 1963, l'année de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy.



Impressions
Roman surprenant et dérangeant, inspiré de la vie d'Edmund Kepler, un serial-killer toujours vivant et emprisonné à perpétuité en Californie.
Pas de description gore des meurtres, l'auteur dessine le portrait psychologique alambiqué de Al, ce géant sans empathie.
L'écriture n'est pas exceptionnelle -le ton est assez monocorde, le rythme est lent-, c'est le portrait psychologique fouillé de ce détraqué lucide qui tient en haleine le lecteur. Son parcours aussi fascine, un adolescent meurtrier de ses grands-parents remis en liberté après un séjour de 5 ans en hôpital psychiatrique et de nombreuses audiences en justice, cela laisse à réfléchir...
Le parallèle avec l'Attrape-cœurs de Salinger est assez évident, roman d'ailleurs cité au début du roman de Marc Dugain. Même personnalité décalée par rapport à son environnement, même culte du conservatisme -très fort rejet du mouvement hippie par Al et au contraire volonté de s'enrôler dans l'armée.   La construction complexe, la narration brute, les dialogues, la critique acerbe de l'Amérique de cette époque de la guerre du Viêt-Nam et des Hippies, autant d'éléments rappelant d'autres romans d'auteurs américains.

Sortie de la plume de Marc Dugain, la reconstruction des confessions est troublante, voire choquante, dessinant un personnage complexe inspiré d'un 'fait divers' macabre californien des années 60-70.
Avis partagé sur un auteur plutôt en vogue que j'ai ainsi découvert. Ni un roman policier ni un thriller ???

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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