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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

vendredi 28 octobre 2022

508: ' Un éclat minuscule' de Jean-Baptiste Gendarme

Genre : récit de 20 minutes d'attente

Histoire
Alors que Clémence et Stéphane sont en voyage en Égypte, ils sont renversés par une voiture.
Clémence ne peut pas se relever, elle est grièvement touchée. 
Stéphane, figé, laisse ses pensées dériver…

Impressions
Roman très court ou longue nouvelle, 20 minutes

J'ai appris le mot 'Apotropaïsme'
Tendance à se protéger des malheurs en essayant de les conjurer par anticipation ou superstition

Et je me suis plutôt ennuyé.
La situation figée et stressante sert de fond de toile pour le récit de la vie de ce couple. Les flashbacks s'enchaînent entre 2 retours dans la réalité égyptienne où le narrateur attend les secours avec une passivité qui interroge, voire dérange.
Stéphane ne bouge pas, les passants passent, la vie s'enfuit.

Récit de 20 minutes d'attente, où la caravane de secours ne passe pas, et la victime trépasse. Un roman minuscule qui manque cruellement d'éclat.

mardi 25 octobre 2022

La lecture aux aguets de "La vie aux aguets" de William Boyd

Genre : l'histoire d'un lecteur qui a oublié qu'il avait déjà lu un roman

Histoire
Le lecteur se replonge en 1976, une canicule règne en Grande-Bretagne.
Ruth en compagnie de son fils Jochen rend visite à sa mère Sally.
Cette dernière, en chaise roulante sous le prétexte d'une chute, lui confie un recueil de papiers racontant la vie d'Eva Delectorskaya, une émigrée russe et une ex-espionne de haut vol.
En annonçant à sa fille, qu'Eva et Sally sont une seule et même personne...
Et là une étincelle s'allume dans la tête du lecteur: et si j'avais déjà lu ce roman ?

Impressions
Encore la démonstration du don de conteur de cet auteur britannique.
Et la démonstration que l'écriture d'un memento de ses lectures peut être utile :)

Roman toujours excellent, qui n'a pas pris une ride depuis sa chronique en décembre 2017 !...

dimanche 23 octobre 2022

507: 'Travail soigné' de Pierre Lemaitre

Genre : Boucherie charcuterie

Histoire
Après un premier double meurtre épouvantable, le commandant de police Camille Verhoeven se retrouve pris dans un enquête égrenant des crimes tout aussi horribles et gratuits...
La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la "méthode Verhoeven" alors que celle-ci va se retrouver seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu.

Impressions
Ce roman est le premier tome d'une trilogie avec le policier Camille aux manettes..
C'est un hommage à la littérature policière, les œuvres d'écrivains comme James Ellroy ou  Brett Easton Ellis étant au cœur de l'intrigue.

Le crime servant "d'amuse-gueule" est tout simplement barbare et ignoble, et j'ai encaissé en me disant que cela n'était qu'un passage à passer. Mais non seulement les scènes de crime qui suivent relèvent également du gore barbare mais tout au long du récit, elles sont réanalysés sans épargner aucun détail sordide
Il faut avoir le cœur bien accroché, et pour moi cela a été 'too much'. Je me suis demandé pourquoi j'avais encaissé les scènes trash de Millenium et avais été dérangé par ce récit. Peut-être parce que dans Millenium, j'ai été happé par les personnages de Lisbeth Salander et de Blomkvist. Cette profondeur psychologique où  Stieg Larsson excelle ne se retrouve aucunement dans les protagonistes de 'Travail soigné'.

Et, ceci d'autant plus, que dès la moitié du roman, je sentais venir la fin, et non Pierre Lemaitre ne nous a pas épargné cette chute tellement prévisible. Et insupportable. j'ai refermé ce livre avec un sentiment de malaise.

Roman plus rouge que noir. Hyper déçu par ce polar que je déconseille.

mercredi 5 octobre 2022

506: "Les Ritals" de François Cavanna

Genre : 400 coups à Nogent-Sur-Marne

Histoire
François Cavanna raconte son enfance avec gouaille et tendresse.
Nogent-sur-Marne, 1930 - 1940, fils d'un maçon italien, arrivé en France dans les années 1920 et d'une mère Morvandelle, grandit dans un milieu d'émigrés italiens. 





Impressions
C'est l'histoire d'une jeunesse d'immigrés italiens. D'une population pas riche mais qui sait apprécier la vie.

"Maintenant que j'y pense, je me dis que j'ai toujours vécu sans tellement me rendre compte qu'on est des pauvres. Je veux dire: sans me mettre à ma place en tant que pauvre par rapport à des qui sont riches."

Une peinture sociale et sociétale parfois acérée, mais le plus souvent tendre.
Il sait raconter la vie des cons, des braves, des ouvriers, des culs-bénis, des garçons obsédés... Dans une Europe tendue et dominée par les extrêmes, avec l'antisémtisme, en particulier dans cette période où Hitler et Mussolini font les unes des journaux.

En France...
Quand j’ai vu des gars que je croyais pas plus cons que d’autres, des gars de mon âge, tordre la gueule de dégoût et écumer d’envie de tuer, de tuer salement, au seul mot de « Juif », j’ai découvert un monde. Un monde de petites conversations merdeuses dans des petites familles merdeuses de petits faux riches merdeux, aigris, vertueux, et cons, madame, cons, cons, mais cons ! J’ai décroché. Ça aimait trop la buffleterie et l’acier bleui, là-dedans. Je crois que je suis pas fait pour la haine.

Et en Italie...
Dans ton pays, la gueule, on l’ouvre pas. Le fascisme est assis dessus, sur ta gueule, avec son gros cul, ses chemises noires, ses grands féodaux, ses petits épicemards, ses curetons, ses espions, ses carabiniers, ses chiées de mômes fouineurs, fanatisés, tordus dès le berceau.

Le fil conducteur est la population italienne immigrée. Même si la mère de François est française (de Forges), femme de ménage et dépeinte comme une personnalité rude et peu sympathique.

"La vie, c'est un grand plat de merde qu'il faut manger à la petite cuillère."
Prononcer "marde" et même plutôt "marrd'", bien molle bien noire, en roulant férocement l'r sur le bout de la langue.
Ça, c'est un proverbe à maman. Elle parle beaucoup par proverbes, maman. Des proverbes noirs, méchants, désespérés. Des proverbes de Morvandiaux ronge-raves, croquants fourbus, battus, cocus au long des siècles, bêtes à chagrin, sacs à misères, tannés recuits comme charbon de bois, tout en os et tendons, moustaches tombantes, sourcils froncés, croquants de la Nièvre où la terre est plus basse que partout ailleurs.

Mais c'est le père de François qui est le héros de ce récit.
« J'étais parti pour raconter les Ritals, je crois qu'en fin de compte j'ai surtout raconté papa. »

Un papa authentique, travailleur, généreux, qui prend soin des autres et même d'un pêcher qu'il plante en le protégeant d'un parapluie.
"Tous les copains de travail de papa sont venus voir le pêcher au parapluie. "Eh, Vidgeon, fout i mette oussi oun cace-nez, qué sans ça i va prendre le rhoume !" La rigolade de l'année."
Pas toujours facile de lire les passages où Cavanna retranscrit l'accent de son père...
« La lettrichité (= l’électricité), il est bestiale ! Tou touçes un petit fil de rien dou tou, plâf, t’es mort ! Et que tou vois ça et que tou veux aider ton copain, plâf, t’es mort aussi ! Il est un trouc dou diable, c’t’affaire-là ! «




Enfin, c'est un hymne à la lecture qui peut jouer le rôle d'ascenseur social. Et François était 'drogué' de cette passion
"La lecture emplissait tous les interstices de ma vie. A peine éveillé, je tâtonnais de la main vers le livre comme un fumeur vers ses clopes ."


Autobiographie pleine de verve et d’émotions.

François Cavanna est un écrivain, journaliste, dessinateur humoristique, éditeur et patron de presse français, né le 22 février 1923 à Paris 14e et mort le 29 janvier 2014 à Créteil.
Il est notamment connu pour être le cofondateur des magazines satiriques Hara-Kiri, Hara-Kiri hebdo, Charlie et Charlie Hebdo.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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