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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

mercredi 29 août 2012

103: "Les faux-monnayeurs" d'André Gide

Genre : ancien roman du mouvement du 'Nouveau roman'

Histoire
Complexe à résumer tant les personnages et les intrigues s'enchevêtrent.
Bernard fuit sa famille après avoir découvert qu'il est le fruit d'un faux pas de sa mère et se réfugie chez Olivier,un camarade de classe. Olivier, éprouve des sentiments envers son oncle Édouard, écrivain qui vient à Paris au secours d'une victime de son frère Georges, qui a abandonné Laura après l'avoir mise enceinte.
Autour ces ces 3 personnages principaux, Bernard, Olivier et Édouard, gravitent d'autres amis, membres de famille...


Impressions

Construit comme une pièce d’orfèvrerie, la construction complexe où les personnages et les histoires se multiplient m'a au début assez perturbé et conduit à  dessiner un diagramme sur un calepin.
Encore une fois (cf. 100 cent ans de solitude) Wikipedia est là pour nous sauver la mise !...


 Gide alterne les points de vue, les procédés de narration (journal intime, lettre, dialogues, sollicitations du lecteur avec "suivons-le", "laissons-le"...), kaléidoscope de tranches de vie résultant en un roman qui, à son époque (1925), a marqué un tournant d'écriture.
C'est en effet surprenant mais finalement assez fluide, et non sans rappeler certaines constructions de films où on suit plusieurs personnages qui se croisent (par exemple "Short cuts" de Robert Altman).

Je m'attendais à une histoire de faux-monnayeurs, mais même si des faux billets sont écoulés par certains jeunes gens, c'est loin d'être le thème central. Gide illustre plus dans cette œuvre les thèmes de l'homosexualité et de la pédérastie, et joue aussi à s'autocritiquer à travers le personnage d'écrivain Edouard.

Un roman rangé dans les classiques, pas tant rangé que cela et très riche.
un des cent livres du XXième siècle selon un classement français de 1999 organisé par la Fnac et Le Monde.

102: "Naissance d'un pont" de Maylis de Kerangal

Genre :  romance de BTP 

Histoire

2007: ville de Coca, quelque part sur les côtes californiennes.
Le maire John Johnson, dit le "Boa", mégalo qui se voit "[...] Médicis, prince mécène en cape de velours [...] " ambitionne de transformer Coca en "cité du futur", à travers une reconversion à la production d'éthanol. Et ceci par une culture intensive du maïs au prix du défrichage des hautes plaines rouges et de la forêt, terres des indigènes....

" [...] l'innovation, et la référence, l'entreprise florissante, la beauté et le record mondial. "
pour un pont.
Georges Diderot, vieux routard des grands chantiers à la carrière complexe est choisi pour piloter cette construction. 
" [...] la symbolique de l'ouvrage -le trait d'union, le passage, le mouvement, blablabla - lui passait au-dessus de la tête  [...] "

" Ce qui le mettait en joie, c'était d'opérer la validation grandeur nature de milliers d'heures de calculs"
Mais cette édification d'un pont cache l'arbre de la forêt...


Impressions

Le roman apparaît en premier abord comme un documentaire, regorgeant de détails techniques (géologiques, métallurgique...) et déroulant un scénario calé sur les grandes étapes d'ingénierie de construction de ce pont titanesque. 
Mais finalement, c'est surtout une épopée humaine que l'auteur dépeint, avec des portraits d'hommes et femmes vulnérables, parfois blessés, échantillons de cette masse humaine que requiert la machine de guerre du BTP: grutier (Sache Cameron, un homme complexé par sa petite taille...), UNE responsable de production du béton, Diderot un chef de chantier iconoclaste qui fume dans les ascenseurs et tutoie les pédégés...   

Mégalomanie de dirigeants sans scrupules, mondialisation de la consommation, de la production mais aussi de la main d'œuvre - venue de Chine, de Bobigny, du Kentucky ou de Russie- , et l'homme dans tout cet engrenage qui tente de poursuivre son chemin, cachant ses cicatrices et ses désillusions. 

Dans un interview, Maylis de Kérangal avoue avoir tenté de montrer en quoi « écrire est toujours un chantier ». C'est sans doute cet aspect (trop ?) "construit", avec des effets d'écriture recherchés répétés, qui fait que je me suis parfois essouflé au cours de la lecture. Mais cette fresque humaine, projet ambitieux, constitue un bel ouvrage.

Un roman à découvrir.
Couronné par le prix Médicis en 2010. 


Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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