Genre : fin de vie dans la délicatesse
Histoire
Michka est atteinte d'aphasie, sous la forme où elle a une difficulté croissante à trouver ses mots qui évolue inéluctablement vers une perte totale de la faculté de s'exprimer.
Une femme et un homme l'accompagnent et lui donnent un peu de dignité: Marie la petite voisine, et Jérôme, l'orthophoniste dévoué qui l'aide à perdre ses mots moins vite.
Impressions
Une page de vies centrée sur celle de Michka qui doit quitter son chez-soi et accepter cette lente descente vers la décrépitude qui nous attend en fin d'existence.
Un passage difficile mais décrit dignement.
"Quelques minutes plus tard, une femme entre dans la chambre pour lui proposer une collation. Un petit jus de pomme avec une petite paille et un petit gâteau emballé dans un petit sachet. Les mêmes qu'au centre de loisirs.
Voilà donc ce qui t'attend, Michk' : des petits pas, des petits sommes, des petits goûters, des petites sorties, des petites visites.
Une vie amoindrie, rétrécie, mais parfaitement régléeSoleil radieux dans cet univers, Jérôme se sent investi pour aider ces personnes qui déclinent, les accompagner
"Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un parfum. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences.
Et la peur de mourir.
Cela fait partie de mon métier.
Certain.e.s jugeront que Delphine de vigan surfe sur la vague des bons sentiments, et frise parfois la mièvrerie :
- une vieille dame attachante
- un gentil orthophoniste qui s’occupe d’elle en voulant bien faire des heures sup,
- une voisine qui lui rend visite
Est-ce que le gentil épouse la mignonne à la fin ?...
Personnellement, c'est en effet un livre plutôt positif qui ne nous plonge pas dans les déviances maltraitantes de certains EPHAD d dénoncées par l'actualité de ces jours-ci.
C'est un récit qui se concentre sur le processus de la vieillesse et qui se veut un manifeste d'amour et de solidarité avec les proches qui vieillissent.
Parfois une récit habité de bons sentiments, cela fait du bien !
"Vieillir, c'est apprendre à perdre.
Encaisser, chaque semaine ou presque, un nouveau déficit, une nouvelle altération, un nouveau dommage. Voilà ce que je vois.
Et plus rien ne figure dans la colonne des profits."
Un livre court pour inviter à dire merci à ceux qui croisent nos routes, nous assistent et nous offrent leurs sourires. Une grande gratitude adressée à Delphine de Vigan pour ce roman touchant.