New !!

Liste par auteurs & titres dans Kronik list

jeudi 31 mars 2022

476: ' Le Jardin, Paris' de Gaëlle Geniller - BD

 Genre : Bd bonbon pastel sur la tolérance

Histoire
Années 1920. "Le Jardin" est un cabaret parisien au succès grandissant dirigé par une femme. 
Rose, un garçon de 19 ans, est né et a grandi dans cet établissement. Il souhaite à son tour être danseur et se produire sur la scène, devant un public, comme ses amies.

Impressions
BD sur la tolérance et la liberté sexuelle, à travers Rose, un personnage androgyne touchant. Ambiance désuète dans un Paris des années 20, dans des décors pastels et avec un dessin très travaillé (avec l'ordinateur ?). Un récit utopiste et très positif. 

Une BD bonbon tout doux qui manque tout de même de relief à mon goût.

dimanche 27 mars 2022

475: 'Les impatientes' de Djaïli Amadou Amal

Genre : sort funeste des femmes Peules mais Munyal ! Patience…face à la colère

Histoire
3 filles devenues femmes trop tôt.
Ramla, instruite, 17 ans, est forcée à se marier avec son oncle Alhadji Issa, un homme d’une cinquantaine d’année ayant déjà une femme. 
Hindou, demi-sœur de Ramla, se voit également forcée par son père et son oncle de se marier à son cousin, Moubarak, la vingtaine, drogué et alcoolique
Enfin, Safira, 35 ans, mariée depuis 20 ans à Alhadji Issa, découvre que son mari ne se satisfait plus de sa monogamie et a décidé de prendre une seconde épouse.


Impressions
Histoire vraie, vécue au nord du Cameroun, chez les Peuls qui sont de confession musulmane.
Cette histoire se déroule dans un milieu assez aisé se donnant des allures de respectabilité faisant illusion vu de l'extérieur.

Un monde où les femmes doivent obéir aux parents et surtout aux oncles -ce qui m'était inconnu-, être patientes et même se taire face aux violences extrêmes, même face à un viol conjugal.
 « Ce n'est pas un viol. C'est une preuve d'amour. On conseilla tout de même à Moubarak de refréner ses ardeurs vu les points de suture que ma blessure nécessita. On me consola. C'est ça le mariage. La prochaine fois, ça ira mieux. Et puis, c'est ça la patience, le munyal dont on parlait justement. Une femme passe plusieurs étapes douloureuses de sa vie. Ce qui s'était produit en faisait partie. Il ne me restait qu'à prendre des bains de bouillies agrémentées de natron afin d'accélérer mon rétablissement."
3 chapitres, 3 voies se succèdent, pour exposer d'abord l'avant-mariage, la désillusion du début de la vie maritale et la douleur de la polygamie.

Ramla, c'est Djaïli Amadou Amal ! Elle a du fuir sa famille, a connu ces épreuves.
Et pour soutenir ces femmes victimes, elle a fondé en 2012 l'association Femmes du Sahel qui aide les jeunes femmes à obtenir l'indépendance par les études.

Le sujet est grave, la portée de ce roman est grande.
" Il est difficile , le chemin de vie des femmes , ma fille. Ils sont brefs , les moments d'insouciance . Nous n'avons pas de jeunesse . Nous ne connaissons que très peu de joies .Nous ne trouvons le bonheur que là où nous le cultivons .A toi de trouver une solution pour rendre ta vie supportable . Mieux encore , pour rendre ta vie acceptable . C'est ce que j'ai fait , moi , durant toutes ces années. J'ai piétiné mes rêves pour mieux embrasser mes devoirs . "

J'aurai sans doute eu plus de plaisir à le finir si certains passages comme le recours répétitif à des marabouts par Safira avaient été écourtés.


Roman témoignage clé des mariages précoces et forcés, de la polygamie subie et du viol conjugal au Sahel. Une région dominée par les hommes comme tant d'autres.
Prix Goncourt des Lycéens 2020 après avoir été justement récompensé du Prix Orange du Livre en Afrique.
A noter que le premier titre était  : Munyal, les larmes de la patience

mardi 22 mars 2022

474: 'Heureux les heureux' de Yasmina Reza

 Genre : angoisses, travers et solitude des humains

Histoire
18 récits de personnages, 18 tranches de vie sous forme de petites nouvelles qui s'imbriquent. 

Impressions
Ouch, le premier récit m'a presque fait fuir, tant sa trivialité rivalisait avec l'absence de tout... Un couple qui se dispute dans un supermarché autour d'un morbier, AU SECOURS !!
Et puis comme je suis opiniâtre, j'ai poursuivi, et les scènes sont devenues plus touchantes, parfois cocasses, 
Ronde de personnes croisés, sketchs ? Nouvelles ? Ce jeu de personnages ayant des liens infimes entre les récits a commencé à allumer mon intérêt.
Au fil de la lecture, le lecteur effectue des retour arrières, se remémorant les personnages qu'ils a vu décrits dans des postures diverses, chacun est tour à tour, père, mari ou amant, mère, femme ou maîtresse, ami de la maîtresse...

Le message conducteur : l'être humain même pourvu de smartphones, même et surtout en famille, même avec des amants, des maîtresses, est inexorablement seul, face à une vie finalement pas si belle et mesquine, qu'il devra supporter jusqu'à la mort.
Bonjour la joie !

Quelques citations joyeuses:
"C'est une bêtise de penser que le sentiment rapproche, au contraire, il consacre la distance entre les êtres."

"Dans la mort chacun est seul."

"Anders Breivik, le Norvegien qui a fusillé soixante-neuf personnes et tué huit autres avec une bombe, a dit au tribunal d'Oslo, "je suis quelqu'un de tres sympathique en temps normal".

"Etre heureux c'est une disposition"

Analyse sociale caustique de notre époque.

dimanche 13 mars 2022

473: 'Une vie française' de Jean-Paul Dubois

Genre : tragi-comique

Histoire
Récit de la vie de Paul Blick tandis que se succèdent les présidents de la Ve République Française de de Gaulle à Chirac.

Impressions
C'est bien écrit, fluide, parfois drôle, voire très comique, riche d'ironie, et inversement certains passages m'ont fait coulé une larme (surtout la fin qui m'a touché). L'auteur peint avec brio notre société. La lecture  de cette histoire est divertissante, elle fait du bien et parfois du mal. (c'est déjà beaucoup, me direz-vous !).

Cela peut aller du lourdingue
— Putain, ça pue l'ail.
— Quoi, tes doigts ?
— Non, ma bite. J'ai la bite qui pue l'ail, à mort. C'est à cause du rôti, de ce putain de rôti.
— Quel rôti ?
Et là, David Rochas, quatorze ans, élève de 4e A au lycée Pierre-de-Fermat me raconta comment depuis près d'une année il s'enfilait jusqu'à la garde tous les rôtis de bœuf que Mme Rochas, sa mère, faisait préparer et larder, deux fois par semaine, par M. Pierre Aymar, chef de comptoir à la Boucherie Centrale.

A la légèreté de l'amour
Vivre avec Anna était aussi simple, aussi agréable, que descendre une longue côte à vélo par un après-midi d'été. L'air de la vie sifflait doucement à vos oreilles et une brise aux odeurs de foin coupé vous caressait le visage. Les heures et les jours s'engrenaient sans la moindre secousse, et la nuit, lorsque vous ouvriez les yeux, vous éprouviez ce précieux sentiment d'avoir trouvé votre place sur cette terre.

En dépit de cette maîtrise de l'écriture, 'Une vie Française' ne peut être qualifié de un chef d'œuvre de la littérature; pas de messages clés ni de réflexions profondes. 

L'impression que je retiens est celle d'un regard plutôt désabusé de la vie, désenchanté. Très surprenant en regard des nombreuses scènes cocasses qui relèvent plus du théâtre de boulevard que de Ionesco...

Regard désabusé sur l'amour...
Nous avons tous la faiblesse de croire que chaque histoire d'amour est unique, exceptionnelle. Rien n'est plus faux. Tous nos élans de cœur sont identiques, reproductibles, prévisibles. Passé le foudroiement initial, viennent les longues journées de l'habitude qui précèdent le couloir infini de l'ennui.

L'amour est l'un de ces sentiments sophistiqués que nous avons appris à développer. Il fait partie des divertissements opiacés qui nous aident à patienter en attendant la mort.

Regard triste sur la vie et la mort
Perdre un enfant... c'est un tourment qui ne finit pas, un poids qui n'écrase pas les épaules mais, plus insidieusement, pèse à l'intérieur de nous-même et enserre le cœur.


La vie n'est rien d'autre que ce filament illusoire qui nous relie aux autres et nous donne à croire que, le temps d'une existence que nous pensons essentielle, nous sommes simplement quelque chose plutôt que rien.



Roman à la fois drôle-corrosif mais cynique et au final morose. Un goût surprenant salé-sucré qui reste en bouche à la fermeture du livre...
prix FNAC et prix Fémina 2004

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

Grand Canyon