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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

dimanche 21 janvier 2018

312: " Meursault, contre-enquête' de Kamel Daoud

Genre : miroir Arabe de l'Etranger

Histoire
Le frère de l'Arabe assassiné de 5 coups de feu par Meursault raconte sa version de l'histoire.
"Sans m'en rendre compte, et des années avant que je n'apprenne à lire, je refusais l'absurdité de sa mort et j'avais besoin d'une histoire pour lui donner un linceul. " 

Pour lui rendre un nom. "Mais non, il ne l’a pas nommé, parce que sinon mon frère aurait posé un problème de conscience à l’assassin : on ne tue pas un homme facilement quand il a un prénom."

Impressions
"Reprenons. Il faut toujours reprendre et revenir aux fondamentaux. Un Français tue un Arabe sur une plage déserte. Il est quatorze heures, c'est l'été 1942. Cinq coups de feu suivis d'un procès. L'assassin est condamné à mort pour avoir mal enterré sa mère et avoir parlé d'elle avec une trop grande indifférence. Techniquement, le meurtre est dû au soleil ou à de l'oisiveté pure. Sur la demande d'un proxénète nommé Raymond et qui en veut à une pute, ton héros écrit une lettre de menace, l'histoire dégénère puis semble se résoudre par un meurtre. L'Arabe est tué parce que l'assassin croit qu'il veut venger la prostituée, ou peut-être parce qu'il ose insolemment faire la sieste. Cela te déstabilise, hein, que je résume ainsi ton livre ? C'est pourtant la vérité nue. Tout le reste n'est que fioritures, dues au génie de ton écrivain." 

Quel résumé parfait de ce best-seller de Camus ! J'aurai pu l'intégrer dans la chronique précédente ;)

Ecrire en écho à l'Etranger, en contrepoint, exercice périlleux...
Et c'est une réussite remarquable.
Construction très subtile, articulée autour de ce monologue du vieux frère de la victime, qui se confie à un compagnon de bar.
Le style est lumineux, écriture vivante, rythmée, on savoure.

"Une langue se boit et se parle, et un jour elle vous possède; alors, elle prend l'habitude de saisir les choses à votre place, elle s'empare de la bouche comme le fait un couple dans le baiser vorace."

Très beau roman, subtil, à l'écriture magnifique. A consommer sans modération.
Prix Goncourt du premier roman en 2015.

mardi 16 janvier 2018

311: "L'étranger" d'Albert Camus

Genre : une référence de la littérature

Histoire
Habitant d'Alger pendant la période de l'Algérie française, le narrateur Meursault reçoit un télégramme qui l'avertit de la mort de sa mère. Il prend le bus pour rejoindre l'enterrement au village Marengo.
"Aujourd'hui maman est morte, ou peut-être hier, je ne sais pas"


Impressions
Je m'apprêtais à lire "Meursault, contre-enquête" de Kamel Daoud. Mais je me rendu compte que si je ne relisais pas 'L'Etranger', je n'allais pas apprécier à sa juste valeur le roman de Daoud qui y fait -Cf. 4ième page- un "hommage en forme de contrepoint".
Dont acte.

Roman le plus connu de la tétralogie de "le cycle de l'Absurde" d'Albert Camus. Deuxième roman francophone le plus lu dans le monde après "Le Petit Prince" de St Exupéry. Largement commenté, disséqué, analysé; je n'en rajouterai pas.
Je me contenterai de dire que je l'ai relu avec surprise, me souvenant de la première partie et très peu du deuxième volet qui décrit le jugement et l'emprisonnement.

Condamné plus pour son indifférence aux normes de la société que pour son crime. Quel personnage énigmatique... Comme cette lecture, inconfortable, à l'écriture sobre et je dois reconnaître assez raide en terme de plaisir brut. Mais cette sobriété austère sert le discours sur l'absurdité de la vie, l'irrationnel de nos actions, le décalage vécu par l''étranger" et son environnement humain.

"Et c’était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur." 

Un incontournable de la littérature. Une piqure de rappel avant la lecture de "Meursault, contre-enquête".

lundi 15 janvier 2018

310: 'Bonneville' de Laurent Saulnier

Genre : dingo et déjanté (ce qui n'est pas esthétique pour une voiture...)

Histoire
Seule cette Pontiac Bonneville 1969 couleur crème que son père a achetée offre un espace imaginaire de rêve et d'évasion pour le narrateur. Voyageur nocturne au volant de ce vaisseau des routes hors d'état de rouler. Et ce n'est pas avec son emploi à la station-service d'une autoroute qu'il pourra se payer les réparations pour partir avec la belle des ateliers de Detroit...
Impressions
Qui est le personnage principal ? La Pontiac ou le narrateur ?
L'ambiance est curieuse. A la fois légère, presque poétique lors de ces voyages immobiles à bord de l'américaine. Et puis vraiment violente, noire, sanglante.
Cet homme est décalé, vit dans sa tête, regarde comme un observateur ses gestes et c'est terrifiant.
"Personne ne pourrait deviner combien de kilomètres j’ai accumulés comme ça, des kilomètres qui n’existent nulle part, juste derrière mes yeux, à travers des paysages que j’inventais au fur et à mesure. "




Le rythme est assez lent, l'écriture plutôt neutre, traitant de ce sujet très original d'une manière un peu molle. Le dernier tiers du roman accélère heureusement un peu, l'engrenage est bien huilé, et on est impatient d'en connaître le dénouement.

Roman énigmatique. Décalé. Sombre.

309: 'Au fond des bois' de Karin Slaughter

Genre : promenons nous à Macon (Georgie, Etats-Unis)

Histoire
Lena et son mari Jared sont tous les deux flics. Ils sont sauvagement agressés chez eux. Un des 2 agresseurs est tué par elle, l'autre épargné de peu d'un coup de marteau fatidique. Une enquête est lancée et très vite l'intrigue s'entremêle avec une seconde investigation, autour d'un réseau de proxénétisme, drogue et pédophilie...

Impressions
"Slaughter" signifie massacre, tuerie, abattage... Quel nom - surement un pseudo- pour une femme écrivant des thrillers assez sanglants !
C'est le premier roman de cette auteure que je lis, septième volume d'une série avec Will Trent comme héros récurrent. Je n'ai donc pas commencé par le premier opus, et c'est peut-être un tort.

Histoire de couples complexes, avec l'ex-mari flic de la médecin Sara mort en mission lors d'une intervention avec Lena, d'où des tensions fortes entre les protagonistes du roman.
On pédale un peu dans les liens entre eux, avec quelques personnages annexes comme la mère acariâtre de Jared, qui ne peut pas supporter l'épouse de son fils ...
En résumé les personnages présentent de l'épaisseur psychologique, pas toujours passionnantes mais présente.

La construction du thriller est plus intéressante. En parallèle du fil linéaire de l'enquête sur l'insaisissable Big Whitley, l'auteure nous distille en flash-back les épisodes de préparation et mise en œuvre de l'intervention musclée dans la maison du fond des bois. Cette structure donne un rythme soutenu au récit et le rend attrayant.

Les milieux policiers, des trafiquants et médical semblent être fort bien documentés. L'auteure en remercie d'ailleurs certains. Elle utilise par exemple cette compétition entre le Georgia Bureau of Investigation et la police locale pour ajouter du piment et des rebondissements.

Thriller efficace sur le sol américain. Du sang, de l'amour, des rebondissements, du suspense, les ingrédients sont de la partie et cela prend plutôt bien. Pas de grand message philosophique ou politique à attendre.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

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