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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

lundi 14 décembre 2020

431: 'Les choses humaines' de Karine Tuil

Genre : les choses humaines sont complexes


Histoire

Jean Farel est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes, leur fils Alexandre  étudie dans une prestigieuse université américaine.

Mais une soirée dérape, des jeunes, de l'alcool.
Et le milieu respectable est sous les feux de la rampe et de la honte...


Impressions

Beaucoup moins noir que la lecture précédente, ce roman met également en question les dysfonctionnements de notre société humaine.

Mais comme mis en avant par de nombreuses critiques, cette auteure est habile à écrire des romans qui surfe sur l'actualité médiatique.
    Et en 2019, les scandales relatifs à des accusations de viol ne manquent pas: l'affaire DSK, l'affaire Weinstein, #MeToo, #balance ton porc etc...
    Autre élément emprunté à l'actualité récente, Jean et Claire font référence aux couples médiatiques célèbres comme Patrick Poivre d'Arvor et Claire Chazal ou encore Jean-Jacques Schreiber et Françoise Giroud.

L'autre faiblesse de ce roman est l'aspect caricatural des personnages principaux.
  • Le vieux beau star de la télévision qui ne peut renoncer à être sous les lumières
  • La journaliste écartelée entre ses principes féministes et son amour maternel
  • Le fils sous pression de ses parents
  • La fille timide et pure
Sexe, pouvoir, vieillissement.
La première partie du roman regorge de ces clichés, de stéréotypes, et est à lire vite.

C'est quand le récit aborde l'enquête de police, les dépositions, les confrontations et le procès que ce roman devient habile.
        C'est la parole de la victime contre celle du violeur.
        Consentement ou refus.
    Fameuse "zone grise" qui fait le bonheur des intrigues judiciaires et des versions contradictoires.
L'auteure expose sans prendre position et le doute s'instaure dans l'esprit. Chacun des protagonistes a vécu cette relation d'une manière bien différente. Au lecteur de juger.

Avis mitigé. Livre d'actualité sur la notion de consentement entre hommes et femmes.  Pas une écriture qui emporte et des personnages excessivement caricaturaux.

Le livre est inspiré par l'affaire de l'étudiant de Stanford, prestigieuse université américaine, accusé en 2015 d'avoir abusé d'une étudiante.


Prix Goncourt des Lycéens 2019 et Interallié 2019

samedi 12 décembre 2020

430: ' Une chanson douce' de Leila Slimani

Genre : comme une comptine pas douce

Histoire
Myriam veut reprendre son activité professionnelle d'avocate après avoir eu deux enfants. Louise est embauchée par Myriam et son mari Paul pour garder leurs 2 enfants chéris. Un tableau idéal qui va tourner vinaigre...


Impressions
Vlan, l'entrée dans le récit est d'une violence terrible, peinture d'une scène d'horreur... Mettant en scène des victimes qui nous touchent au plus (pas des zombis ou autres fantoches.).

Gloups !
Enchaîner la suite a été pour moi une sacrée épreuve. Et pourtant l’écriture est sobre, presque clinique. sans effets. J'ai fini ce roman mais je n'ai clairement éprouvé de plaisir à le lire. Sans doute un penchant masochiste de ma personnalité m'a permis de persévérer ? :) 

L'exercice réussi avec brio dans ce texte est la distillation subtile d'une descente progressive aux enfers, la conclusion inéluctable par un drame.
Ce roman décortique la mécanisme d'une impitoyable aliénation sociale, morale, sentimentale et psychique. Comment une fille pauvre, solitaire et fragile peut être amener à commettre l'irréparable...

Inconfortable. Implacable. Dépouillé. Dérangeant car réaliste.

Prix Goncourt 2016, prix des lectrices de Elle 2017.

jeudi 3 décembre 2020

429: 'Le pic du diable' de Deon Meyer

Genre : amour et espoir, alcool et déchéance

Histoire
Thobela et Pakamile s'arrêtent dans une station-service pour faire le plein. C'est là que tout bascule.
Lion's Head
Devil's Peak

 
La ville du Cap

Impressions
Benny, l'archétype de l'anti-héros. Alcoolo, jeté dehors par sa femme, qui a loupé la connexion avec ses 2 enfants, ... Finalement assez classique dans les polars contemporains (on est loin de Miss Marple ou Hercule Poirot...). En renvoi à ma lecture précédente de 'Temps glaciaires', le commissaire Adamsberg ne ressemble pas plus à un super-héros que Benny. Même si c'est désormais courant, il n'en reste pas moins que Déon Meyer, comme Fréd Vargas, sait donner de l'épaisseur à ses personnages. C'est juste plus noir, plus sombre.

"Dans sa tête il vit des synapses noyées dans le cognac. Depuis qu'il était sobre, le niveau bavait cessé de baisser et comme un barrage qui s'assèche, commençait à faire apparaître de vieux objets rouillés"

Ce qui m'a plus dans ce roman est avant tout la découverte du Cap et de ses alentours. Les actions sont fortement ancrées dans ce décor sud-africain. A la fois géographiquement mais aussi dans la description de la société qui reste marqué par la ségrégation. 
De nombreux thèmes sont également abordés, en particulier celui du droit ou non de rendre justice soi-même, les difficultés du métier de policier, le statut des différentes communautés, l'alcoolisme. 

L'intrigue est habilement construite avec plusieurs histoires qui finissent par se croiser. 
  • Le Xhosa Thobela Mpayipheli qui n'a plus que la vengeance comme raison de vivre, sous le couvert d'une justice envers les enfants violentés.
  • La belle afrikaner Christine qui onfie à un pasteur sa terrible descente aux enfers.
  • L'inspecteur Griessel se battant avec ses démons et tentant d'éviter la noyade alors que les affaires scabreuses restent à élucider
La temporalité est variable, entre le parcours révolu confessé par Christine, les actions présentes de Thobela décrites en écho à son passé, et Griessel qui patauge dans son quotidien mais aussi découvre les dégâts des 10 dernières années.
Je suis plus dubitatif par rapport au dénouement, mais chut....

"Dans sa tête il vit des synapses noyées dans le cognac. Depuis qu'il était sobre, le niveau bavait cessé de baisser et comme un barrage qui s'assèche, commençait à faire apparaître de vieux objets rouillés"

Un polar sud-africain à l'assagai, une épée traditionnelle redoutable. Premier livre de la série des Benny Griessel. Il donne envie de connaître la suite.

lundi 16 novembre 2020

428: 'Temps glaciaires' de Fréd Vargas

Genre : entre brumes et pelotes d'algues révolutionnaires


Histoire
Une femme suicidée, quoique ?
Un symbole étrange qui se répète sur les scènes de crimes...
Pendant que le commissaire Adamsberg tente de se dépêtrer d'un amas d'algues, son fidèle collaborateur Danglard est fermé comme une huître, boudeur...

"Adamsberg évoquait plutôt une éponge, poussée par les courants. Mais quels courants ? D'ailleurs, d'aucuns disaient, quand son regard brun et vague se perdait plus encore, c'était comme s'il avait des algues dans les yeux. Il appartenait plus à la mer qu'à la terre."

Impressions
Formidable imbroglio de personnages, d'époques, de lieux.

Un récit qui captive, où il fait bon retrouver Adamsberg et sa cohorte de collègues, humains, avec leurs humeurs, leurs défauts et leur humanité.
"- Tout de même, dit le brigadier, qu'est-ce qu'il a dans le crâne, le commandant Danglard, pour savoir tout cela ?
- Du vin blanc."

Une intrigue habilement construite, où Fred Vargas se fait un malin plaisir à nous perdre dans un labyrinthe d'hypothèses. Et ceci avec des flirts avec le fantastique, marque de fabrique de cette auteure.

Enfin, comme dans ses autres polars, Fréd Vargas nous divertit mais aussi nous initie à l'histoire. Et ici c'est aux personnages de la Révolution française qu'elle donne la vedette.

"Adamsberg rentra chez lui à pied. Avant d'ouvrir la petite barrière, il regarda sa paume. Il n'est pas donné à tout le monde de serrer la main de Robespierre."

J'ai personnellement découvert la famille Sanson, une célèbre famille de bourreaux normands qui ont exercé à Paris de 1688 à 1847. Sept générations d’exécuteurs ont marqué l’histoire du fait de la notoriété de leurs « victimes »

  • Charles II Sanson (1681-1726), bourreau de 1699 à sa mort, fut l’exécuteur de Cartouche en 1721
  • Charles Jean-Baptiste (1719-1788), fils du précédent, qui officia à partir de 1739.
  • Et enfin Charles-Henri (1739-1806), qui fut le plus connu de tous puisque durant la Révolution il fut celui qui utilisa pour la première fois la guillotine. Néanmoins, il est faux de dire qu’il n’exécuta que Louis XVI puisque toutes les figures de la Révolution passèrent sous son couperet. De plus, il est malaisé de donner une date précise des débuts de son successeur puisque ce dernier assista son père dans un grand nombre d’exécutions à la fin du XVIIIe siècle.
Pour animer les scènes de reconstruction historique, le polar est riche de citations, d'envolées célèbres.
"Sanson, tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine", lança Danton au bourreau au moment de se laisser lier sur l'échafaud.

Un polar qui permet de s'évader, de s'instruire et de se divertir. Good !

vendredi 30 octobre 2020

426: ' Magellan' de Stefan Zweig

 Genre : chasse au Détroit


Histoire
Destin héroïque de Magellan





Impressions
Offert par l'animateur d'une formation en création de start-up, ce récit d'un destin hors du commun illustre l'aventure de l'entrepreneuriat de manière intemporelle.

'un homme qui, mû par une grande idée, un renseignement imprécis et d'ailleurs inexact, s'est donné pour tâche de découvrir un passage menant de l'océan Atlantique à l’océan Pacifique, et par là le chemin démoniaque permettant de faire le tour du monde.
Sa volonté démoniaque lui a permis de surmonter la résistance de la matière, il a trouvé quelqu’un pour l'aider à réaliser son plan, obtenir d'un monarque étranger, grâce à la puissance suggestive de son idée, une flotte, et conduit cette flotte le long de la côte de l'Amérique du Sud plus loin que ne l'a jamais fait aucun navigateur. 
Il a dompté les éléments déchaînés et la rébellion; aucun obstable, aucune déception n'ont pu briser sa croyance fanatique'.

Il est expérimenté, excellent marin, militaire aguerri, connaît parfaitement la cartographie orientale du globe, et surtout il est ambitieux.
Comme tous les créateurs, il aspire vers le milieu de l'existence à voler de ses propres ailes et à vivre pour lui-même.

Magellan sait s'entourer de partenaires complémentaires pour former une équipe forte
'De même que Magellan se passionne pour les aventures sur mer et l'investigation pastique du monde matériel, Faleiro s'exalte pour la connaissance abstraite du ciel et de la terre.'
'ces deux homme se complètent admirablement, comme font toujours le combinatoire et l’expérimental, l'idée et l’action, l'esprit et la matière."

Il a un projet différenciateur assis sur des preuves de l'existence d'un passage vers l'océan Pacifique, preuves dont il affirme avoir la possession. Même si ces preuves se sont avérées fausses...
'Quand elle est touchée par le génie et conduite par la hasard, uns folle erreur peut donner naissance à la plus haute vérité."
Et combien de start-ups se sont basés sur des hypothèses fausses...

Et comme pour le start-uppers, il doit faire des pitchs même devant les plus grands comme la couronne d'Espagne
"C'est donc d'un cœur résolu et la tête haute qu'il se présente devant le conseil de la Couronne pour défendre son projet et imposer sa mission."


Quelques éléments modèrent les critères de super entrepreneur parfait.

En particulier, son charisme n'avait pas l'air fantastique
'Mais l’habilité et la souplesse ne furent jamais le fait de Magellan.'
"Peu loquace, renfermé, retranché dans son isolement, cet éternel solitaire créait autour de lui une glaciale atmosphère de gêne et de méfiance."

Stefan Zweig nous fait découvrir un autre aventurier, plus hédoniste. Après avoir sillonné les mers, payé de sa peine le poivre et la cannelle pour le profit des courtiers étrangers, ce capitaine de la flotte portugaise, Francisco Serrão, décide de vivre une existence primitive et idyllique chez la peuplade accueillante des îles de la Sonde.
Il 'demeurera fort longtemps dans les bras de sa Calypso à la peau bronzée et nul ange de l'ambition ne pourra le chasser de ce paradis du doux farniente."

Un roman sur cet hédoniste contrasterait avec l'austérité de Magellan !

Instructif, d'une écriture ciselée, vivante et subtile, un hommage court et très humain.

vendredi 23 octobre 2020

425: "Maleterre" de Jean-Louis Magnon

Genre : Causses lover


Histoire
Roland, Michèle et leurs enfants Christine et Luc partent passer leurs vacances d'été dans une vieille ferme des Causses prêtée par un ami du père. Une grosse bâtisse en pierre aux toits de lauzes couverts de mousse.
Le haut plateau cévenol envoûte toute la famille, par sa nature sauvage, ses grands espaces, son quotidien hors du temps. VTT, lecture, promenade, recherche de fossiles, chacun y trouve son bonheur. Mais de mystérieux phénomènes viennent assombrir l'idylle...


Impressions
Je cherchais à lire Mangeterre, je suis tombé sur Maleterre (cela aurait pu être Presbytère ou Verredeterre...).
L'intrigue est somme toute assez maigre, et le lecteur n'est pas noué de peur: ce n'est pas un thriller.
C'est une peinture de la nature sauvage, des paysages dont l'auteur souhaite partager sa passion. Un univers envoûtant, parfois accablant de chaleur et très vite noyé sous des trombes de pluie, un espace de sérénité et de menace aussi. Cet auteur décrit avec adresse, on sent qu'il aime ces espaces de solitude.

Un roman pour s'évader dans les hauts plateaux sauvages des Causses. Pas plus mais c'est déjà pas mal :)

dimanche 18 octobre 2020

424: "Les voraces" de Vincent Jauvert

 Genre : enquête sur les élites dirigeantes par un grande reporter de l'Obs


Histoire
Deux ans d'enquête sur les mœurs des élites de la V-ième république dans le sillage du président Emmanuel Macron.
Essai sur l'appât du gain au sommet de l'État et des multinationales.






Impressions
Ce n'est pas un roman mais une enquête journalistique, genre que je lis rarement.

Beaucoup de données recherchées dans les archives disponibles des rémunérations dans la sphère politique, industrielle, administrative de la France, notamment grâce à la HATVP (Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique).
Le plus captivant réside dans les entretiens avec certaines des personnes concernées dont les réponses montrent une déconnexion totale de celles-ci avec la vie simple et quotidienne de la très grande majorité de la population.

Collusions et enrichissement personnel

Dynamiques de pantouflage et de rétro-pantouflage,
Passage d'un haut fonctionnaire qui a bénéficié de l'instruction publique des « grandes écoles de la République » et qui a profité de côtoyer les arcanes du pouvoir pour se constituer un carnet d'adresses conséquent, vers une multinationale privée qui va le rémunérer grassement

Aller-retours qui créent instantanément des situations graves éthiquement de conflits d'intérêts, car ces personnages se retrouvent très souvent en position de faire la loi et d'en retirer les plus beaux fruits. 

Quelques notes prises au cours de cette lecture.

Cumulards... Jetons..

A droite
Benoist Apparu, ex ministre du Logement de Nicolas Sarkozy, ami d'Edouard Philippe
Cumule maire de Châlons (2480€ nets mensuels) et direction  de In'Li (numéro un du logement intermédiaire en Île-de-France, 200 000€)

Christophe Béchu, cumule la mairie d'Angers (3000€ montés à 5000€ bruts) présidence de l'agglomération (soit au total 8500€ bruts par mois) et depuis 2017, grace à M Macron, la présidence de l'Age,ce de financement des infrastructures de transport de France (Afift) pour 42 000€ bruts par an.

LE plus gouton, François Baroincumule la marie de Troyes,  la présidence de l'Association des Maires de France (AMF), est membre du comité stratégique du LR, (cumulé au min 8500€ / mois), exerce comme avocat (7500€ net mensuels + primes), est 'conseiller extérieur' de la banque Barclays, et depuis 2017 au conseil d'administration de la compagnie belge Sea-Invest Corporation (perçoit par exemple 13 500€ net de jeton en décembre 2017...).

Rachida Dati, ancienne gardienne des Sceaux, exerce aussi la profession d'avocat, rapportant 600 000 euros en 2010, 700 000 euros en 2012, sans renoncer à son poste de maire du VIIième arrondissement de Paris et de députée européenne...

Jean-François Copé, exerce le métier d'avocat dès 2012 alors qu'il est maire de Meaux, député et secrétaire général de l'UMP. Il a déclaré à la HATVP 541 000 euros en 2012 et 330 000 euros en 2013.

Hubert Védrine, au conseil d'administration de LVMH (56k€ en 2017, 60k€ en 2018...)

Nicolas Sarkozy, retraite de président (6000€ mensuels), employé dans cabinet d'avocats d'affaires Claude et Sarkozy, administrateur du groupe hôtelier Accord (86k€ en 2017, 79k€ en 2018), au conseil d'administration des casinos Barrière depuis 2019 (propriétaire du Fouquet's)

Dominique Bussereau, ancien ministre des Transports avec M Sarkozy (retraite de 5k€ mensuels), au conseil d’administration de CGM, la troisième compagnie mondiale de fret maritime (10k à 15k€ perçus chaque année de 2012 à 2018)...

Jean-Pierre Raffarin est devenu, après ses déroutes électorales, en 2017 administrateur de la filiale du groupe français Plastic Omnium à Shanghai, 

Comme à gauche...
Jean-Michel Le Guen, ancien ministre et ex-patron du PS est toujours conseiller de Paris (4800 euros / mois) et au conseil d'administration de 2 sociétés suisses Swissport et Gate Holding elles-mêmes filiales d'un conglomérat chinois HNA...

Bernard Cazeneuve, ancien premier ministre de François Hollande a été recruté par un des grands cabinets d'avocats d'affaires avant même de quitter Matignon. Et en cosignant à cette même période un décret d'application de la loi Sapin 2 sur les lobbies, un texte très controversé car aux exigences extrêmement réduites sur les contraintes quant aux activités de lobbying des cabinets d'avocats d'affaires...

Michel Sapin, auteur de la loi anti-corruption, a lui-même cédé aux sirènes du pantouflage en rejoignant un cabinets d'avocats ! Après plusieurs refus, il a accepté la proposition du cabinet Franklin, avenue Kléber à Paris. Pour 'travailler avec des gouvernements étrangers pour la mise en place de dispositifs anti-corruption' dit-il...

conseils d'administration, cabinets d'avocats d'affaires mais aussi fonds d'investissement
Alain Madelin, éphémère ministre de l'économie de Chirac, qui a créé en 2011 Latour Capital avec un ancien de Bercy, Cédric Bannel auparavant en charge à la direction du Trésor des prises de participation et privatisations, un fonds dont la holding est basée en Belgique, défiscalisation oblige...

Nicolas Sarkozy a failli aussi imiter Madelin avec l'homme d'affaires Stéphane Courbit et le financier Alain Minc. Le fonds Comlombia vise la gestion de 500 millions à 1 milliards d'euros. Mais la mise en examen de Courbit pour escroquerie et abus de faiblesse a mis à bas ce projet.

François Fillon a lui été jusqu'au bout. Après sa défaite à la présidentielle de 2017 il est devenu l'un des trente associés de Tihekau Capital, une société de gestions d'actifs qui gère plus de six milliards d'euros sur les 5 continents. 'Il a des contacts de très haut niveau' reconnaît benoîtement Mathieu Chabran l'un des deux patrons...

Quelques champions hors normes

Pierre Fonds, énarque de 57 ans, inconnu du grand public, est grand argentier de la République (TPG). 
Nommée en 2017 "comptable principal " du CNES pour 215 000 euros par an.
Et pour 8434 euros net d'indemnités (max autorisé par la loi)
Maire de Sartrouville (52 000 habitants)
Président de la communauté d’agglomération (20 communes)
Vice-président du département des Yvelines
Comment fait-il pour exercer tous ces mandats ?....



Un essai factuel qui recense les positions abusives de nombreux dirigeants. Il manque une analyse sociétale de la grande bourgeoisie, dénominateur commun de ces voraces. Et en terme de lecture, la succession des noms des voraces s'étire comme une liste à la Prévert et finit par être indigeste...

vendredi 16 octobre 2020

423: 'Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur' de Harper Lee

Genre : Scout toujours


Histoire
Histoire autobiographique d’une fillette de l’Alabama affligé par la Dépression.
Trois ans de la vie de la narratrice, âgée de 6 à 9 ans et surnommée «Scout».


Impressions
C'est l'unique roman de cette auteure, et il a été récompensé par le prix Pulitzer en 2001 et le prix Saramuch en 2009. Il est aussi souvent encensé et cité parmi les 100 romans incontournables.
Ce roman est devenu un élément incontournable de la religion civique américaine. En plus d’être enseigné, selon une estimation fiable, dans les trois quarts des écoles publiques d’Amérique, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur se vend à environ un million d’exemplaires par an pour un total de 30 millions à ce jour.

Et en regard de ce succès, je suis plutôt déçu. 

Ce qui est souvent mis en avant est l'exposé des thèmes lourds de la ségrégation, du racisme, de l'injustice, à travers la bouche d'une petite fille.
Mais ce procédé est utilisé par de nombreux auteu(e)rs et parfois de façon nettement plus habile et forte. Par exemple, c'est le cas de 'Lignes de faille' de Nancy Huston qui fait parler des enfants sur 4 générations, un roman d'une toute autre envergure pour moi.

L'événement clé du roman est le procès.
Sur ce plan aussi, j'ai ressenti un sentiment de déception. Le procès arrive tardivement dans le récit. Le début est surtout consacré à la description des jeux des enfants attirés par la maison des Radley dont le fils Boo ne sort jamais. Et finalement la description du procès ne transcrit pas l'intensité des enjeux.

Le seul attrait que j'ai ressenti est que ce roman apporte une peinture du Sud des Etats-Unis des années 30 dans une période de transition sociétale. Elle évolue lentement vers une sortie de la ségrégation; la rébellion des Noirs commence ainsi qu'une prise de conscience par les Blancs de l'absurdité de cette violence. 

Plus que Scout, le personnage d'Atticus est particulièrement intéressant. Il incarne la tolérance et le respect entre les hommes. 
Un sentiment d'excès caricatural -le super héros- émerge cependant:  cet avocat campagnard à l’honnêteté improbable, un «saint de façade», est selon un critique américain de la 'ritaline' morale, le vecteur qui permet aux Américains de se sentir à l’aise avec leur conscience.

Un roman  'culte' aux Etats-Unis qui j'ai refermé en étant plutôt déçu.

vendredi 28 août 2020

422: 'Big Foot' de Nicolas Dumontheuil, BD

 Genre : un 'Grand Pied ' de lecture



Histoire









Deux cowboys "tueurs à gage" Zeb et Ned sont engagés par Magic Child pour retrouver sa sœur jumelle.. Commence alors une ballade en 3 actes.


Impressions
Trilogie adaptée librement du livre de Richard Brautigan, le monstre des Hawkline.
À travers leurs périples Zeb et Ned rencontrent des personnages aussi étranges qu'attachants (le vieux, le Shérif...) ou d'affreux jojos (Sheep le tueur de mouton en vedette) et bien sûr la magnifique Magic Child !
Zed adore compter, tout compter. Le nombre de balles tirées, de fois où il a été victime du mal de mer, ou plus sympathique, le temps passé pour arriver à l’orgasme… 
Son copain Ned a des problèmes existentiels et n’a plus envie de tuer, ce qui peut être très handicapant pour un tueur à gages. Sa vie retrouve un sens quand il décroche un vieillard pendu à un arbre et qu'il décide d’en faire son père adoptif ! Mais qui était son père, qui était sa mère ? Un traumatisme le hante et cette quête du 'Big Foot' sera aussi celle de la vérité sur son enfance.


Le dessin est très expressif, avec des perspectives un peu tordues. Western, quête spirituelle, légende du Continent américain, un joyeux imbroglio :)

Une trilogie absurde et drôle. Déroutante, originale, j'ai apprécié !


Pour mieux comprendre le contexte (cf. Wikipedia):
Le Bigfoot ou Sasquatch est une créature légendaire qui vivrait au Canada et aux États-Unis. La multiplication des témoignages laisse penser qu'il ne s'agit pas d'un individu, mais de plusieurs créatures.

Le nom Bigfoot (« grand pied » en anglais) lui a été donné par les premiers colons lors de la conquête de l'Ouest, du fait de sa grande taille présumée et surtout des empreintes gigantesques qu'il laisserait après son passage. Cet être humanoïde occuperait principalement les grandes chaînes de montagnes (Adirondacks, Rocheuses, et Appalaches) ainsi que les régions très boisées et faiblement peuplées par l'homme (les Everglades). Le nom sasquatch vient de l'halkomelem, « géant velu»

Le terme amérindien « sasquatch » est plus utilisé au Canada, en particulier en Alberta et dans les chaînes de montagne, tandis qu'aux États-Unis et en Europe le terme « bigfoot » lui est préféré. Ces êtres sont généralement décrits comme étant des hominidés. L'absence persistante de preuve matérielle de son existence conduit toutefois la plupart des scientifiques à les considérer comme relevant du folklore.

mardi 28 juillet 2020

421: 'L'empreinte de l'ange' de Nancy Huston

Genre : un ange passe, un ange trépasse

Histoire
Quand une femme allemande détachée de la vie et un homme luthier, tous deux jeunes et marqués dans leurs corps et âmes par les atrocités du passé se rencontrent.
Quand la passion les libère des carcans d'hier. 

Impressions
Encore un gros coup de cœur après 'Lignes de faille'.
A nouveau cette auteure démontre sa subtile maîtrise du récit mêlant des destinées humaines sur fonds d'événements historiques...
... du passé, la shoah déjà très présente dans 'Lignes de faille' mais aussi les violences russes lors de la libération de la Hongrie.
... contemporains du roman, à savoir la guerre d'Algérie

"Elle ferme les yeux. Du bout de son index, Andras se met à dessiner son profil, commençant sur le front, à la naissance des cheveux, puis descendant délicatement entre les sourcils, suivant le fine crête du nez et se glissant dans la fossette entre la racine du nez et des lèvres.

- C'est ici, dit-il, que l'ange pose un doigt sur les lèvres au bébé, juste avant la naissance - chut !- et l'enfant oublie tout. Tout ce qu'il a appris là-bas, avant, au paradis. Comme ça, il vient au monde innocent..' 


Un roman qui interroge, qui touche,  


Pour mieux resituer les événements à Budapest évoqués dans ce roman:
A Budapest, les Juifs ayant survécu aux déportations du printemps et de l'été précédent vivent regroupés dans deux ghettos, l'un peuplé de 32 000 Juifs hongrois, l'autre, le ghetto international, peuplé de 150 000 Juifs officiellement ressortissants d’États neutres, placé sous la protection précaire de diplomates suisses, suédois, portugais et espagnols.
Alors que cinquante mille Juifs sont alors évacués vers Vienne par des gendarmes hongrois, puis, dans le Reich, des SS allemands, 35 000 Juifs et plusieurs milliers de Roms restant à Budapest sont alors affectés à la construction de lignes de défense ; ces Juifs et Roms deviennent alors la cible privilégiée des Croix fléchées, qui les assassinent en grand nombre lors de leur retraite vers la ville. Les escadrons du parti des Croix fléchées assassinent par fusillade, sur les berges du Danube, ou par noyade les Juifs de la ville assiégée, ainsi que les Roms, les opposants au régime fasciste et les soldats qui refusent de combattre...


mardi 23 juin 2020

420: 'La piste fauve' de Joseph Kessel

Genre : récit de voyages

Histoire
Joseph Kessel nous emmène au Kenya d'après-guerre, dans une Afrique qui va s'échapper du colonialisme.

Impressions
Tribulations d'un intellectuel bourgeois en Afrique.
  • Tanganyika
  • Rhodésies
  • A l'ouest, les grands Lacs, les monts de la Lune, 
  • Kisumu, Kampala, M'Barara', 'Kisenyi'

L'auteur profite de rencontres et invitations fortuites. Par exemple, André Gabaudan lui propose de l'accompagner dans la traversée de Nairobi jusqu'au Congo Belge, en traversant l'Ouganda et ainsi de pouvoir assister aux danses des Watutsi au Kivou.
Le film 'les mines du Roi Salomon' est d'ailleurs cité sur ce thème.

"Le l"

Le voyageur est friand des coutumes autochtones, s'extasie devant la splendeur des paysages, et est bercé de vagues de nostalgie devant la sagesse et la dignité des tribus dont les rites et savoir-faire tendent à s'effacer pour laisser le 'modernisme' s'installer.

Pas d'analyse, pas de prise de recul, un témoignage très précis de cette région à une époque révolue.
L'auteur n'est pas tendre avec les occupants anglais du Kenya, comme par exemple lors de la révolte des Mau-Maus. Il témoigne mais ne dénonce pas ces actes comme des crimes. Surprenant pour un homme aussi engagé que Joseph Kessel...

Un roman descriptif et suranné.

lundi 8 juin 2020

419: 'Lignes de failles' de Nancy Houston

Genre : de l'héritage entre générations des failles de la vie


Histoire
Récit à quatre voix, ce roman donne à chaque fois la parole à un enfant de six ans, relayé ensuite par son parent direct : père, grand-mère, arrière-grand-mère.


Impressions
Gros coup de cœur.

L'intrigue est complexe, captivante. Un véritable jeu de pistes où les indices se transmettent de génération en génération. Une remontée dans le temps qui éclaircit peu à peu les mystères familiaux.
Après avoir tourné la dernière page, j'ai presque envie de relire ce livre pour mieux comprendre les événements de chaque période en lien avec les faits du passé.

A cette composante, s'ajoute la coloration très forte des personnalités des 4 enfants de 6 ans dont les voix se succèdent.
Erra-Kristina, un personnage lumineux et rédempteur ; Sadie, une fillette angoissée rongée par la honte et la culpabilité ; Randall, épanoui et anxieux à la fois ; Sol, un insupportable enfant gâté, terrifiant d’égoïsme et de violence et surprotégé par sa mère.

Enfin, derrière cette construction habile et ces portraits ciselés, ce roman apporte un éclairage sur un passé douloureux d'enfants arrachés à leurs familles par les Nazis. Les 'fontaines de vie',  ces pensionnats où l’on élevait des bébés dans le but d’aryaniser la population allemande.

"les nazis, il dit, c'étaient des Allemands qui voulaient que les Juifs disparaissent de la surface de la Terre.
- Pourquoi ?
- Parce qu ils étaient juifs.
- Mais pourquoi, papa ?
- parce qu'il est plus facile d'apprendre aux gens à être bêtes que de leur apprendre à être intelligents. Par exemple, si on dit aux gens que tous leurs problèmes viennent des Juifs, ils sont soulagés parce que c'est facile à comprendre. La vérité est beaucoup trop complexe pour la plupart des gens."

Il met aussi en avant les exactions américaines ou les déchirements entre les juifs et les Arabes. Notamment avec l'évocation du massacre perpétré du 16 au 18 septembre 1982, envers des Palestiniens du quartier de Sabra et du camp de réfugiés palestiniens de Chatila situés à Beyrouth-Ouest par les milices chrétiennes des Phalangistes (Selon les estimations, le massacre fit entre 460 et 3 500 victimes).

"Le lendemain matin, pendant que maman se sèche les cheveux dans la salle de bains ce qui veut dire que j’ai dix bonnes minutes devant moi, je vais sur le Net et absorbe les images d’Abou Ghraïb. Les mecs sont empilés les uns sur les autres, à genoux, c’est un peu comme des acrobates au cirque sauf qu’ils sont costauds et tout nus, on voit beaucoup de chair arabe qui n’est ni noire ni blanche mais d’une couleur brun-or, et les soldats US hommes et femmes ont l’air de prendre leur pied à se faire photographier avec tous ces Arabes nus et à se moquer d’eux et à le tenir en laisse et à les accrocher à l’électricité et à les obliger à s’enculer ; mon pénis devient très dur mais je ne me frotte pas parce que je n’ai pas le temps. J’éteins l’ordinateur à la seconde même où maman éteint son sèche-cheveux, et quand elle sort de la salle de bains je suis déjà dans ma chambre en train d’attacher les bandes velcro de mes Nike, prêt à partir pour l’école maternelle."


[ Pour mémo, pour ceux qui ont déjà lu ce roman, quelques énigmes...
2004  - Sol surprend une scène entre Erra et Greta qui se battent pour une poupée
1982 - Les recherches historiques de Sadie sont en lien avec le « Mal » et l’histoire d’Erra : elle a découvert que Janek a été volé et non adopté, qu’Erra a certainement eu des liens avec une famille nazie, choses qu’Erra s’est obstinée à lui cacher tant qu’elle a pu mais qu’elle dit avoir « besoin de savoir ».
1962 - Pendant l’absence de Peter, un homme, qui fait peur à Sadie, vient en disant qu’il s’appelle Luth et qu’il veut voir Erra. ]

Quelle richesse littéraire !

lundi 25 mai 2020

418: 'Un lieu incertain' de Fred vargas

Genre : Vamp ou pas vamp ?...


Histoire
Des découvertes macabres sont successivement faites à Londres puis dans un pavillon de la banlieue parisienne. Le commissaire Adamsberg est témoin de ces scènes qui vont l'entraîner, lui et son fidèle Danglard, vers des pistes démoniaques...


Impressions
Ah Fred Vargas, toujours un moment de plaisir en lecture.

Une intrigue certes alambiquée, un peu tirée par les cheveux inspirée par les légendes folkloriques de vampires.
En particulier celle de Peter Plogojowitzn un paysan serbe qui mourut en 1725 à l'âge de 62 ans dans son village natal de Kisilova, dans une région serbe qui alors était sous domination autrichienne. Cet événement marqua la première occurrence du mot "vampire", en tout premier lieu : les autorités autrichiennes ont rédigé le rapport officiel (publié le 21 juillet 1725 dans le Das Wienerishe Diarium) avec très probablement la toute première apparition du mot "vampire" (ou "vampyr"). vampyr. (“dergleichen Personen, so sic vanpiri nennen”)

Plusieurs versions existant quant aux événements relatifs à ce vampire:
Trois jours après son décès, Plogojowitz rentra chez lui et demanda de la nourriture à son fils. Il la mangea, puis partit. Deux soirs plus tard, il reparut et demanda à nouveau de la nourriture. Son fils, qui cette fois refusa, fut trouvé mort le jour suivant. Peu après, plusieurs villageois moururent d'épuisement à la suite d'une perte de sang excessive. Sur leurs lits de mort, ils annoncèrent que, dans un rêve, Plogojowitz leur avait rendu visite, les avait mordus puis avait bu leur sang.
- Selon une variante, les événements auraient eu lieu dix semaines après son décès et, au lieu de demander de la nourriture à son fils, le vampire serait venu demander ses chaussures à sa femme, laquelle aurait fui le village peu après.
- Enfin selon d'autres récits, Plogojowitz serait sorti de sa tombe et se serait rendu en Angleterre pour échapper à la colère (ou à la peur) des habitants de Kisilova. On raconte aussi que ce serait lui qui aurait créé le cimetière de Highgate.
Le village de Kisilova (Kiseljevo) n'est pas très éloigné de Medvegia (Medwegya), le village où revint Arnold Paole, un autre vampire célèbre.

On retrouve là les ingrédients qui ont nourri la construction de l'intrigue.
Et le résultat est vraiment appétissant !


Plog. Un polar à croquer à pleines dents :)

dimanche 10 mai 2020

417: 'Histoire d'une baleine blanche' de Luis Sepúlveda et Joëlle Jolivet.

Genre : la parole est donnée à Mocha Dick, une baleine blanche qui parle



Histoire
Sur une plage du sud du Chili, en plein été austral, est trouvée une baleine échouée. Un enfant lafkenche - ie des gens de la mer- est là. Il donne au narrateur une coquille de loco en lui disant que la baleine parlera. Et la baleine blanche prend la parole et parle de sa vie, du monde sous-marin, et de sa découverte des hommes qui parfois respectent la nature comme les  lafkenche tandis que d'autres chassent et tuent sans pitié.

Impressions
C'est un conte qui fait référence au fameux roman Moby Dick, paru en 1851, de l'américain Herman Melville, inspiré d'un fait réel : le baleinier, l'Essex, a été attaqué le 20 novembre 1820 par un énorme cachalot qui l'a coulé. L'écrivain chilien Luis Sepúlveda inverse radicalement le point de vue, en donnant la parole à la baleine blanche.

Entre la fable et le roman, cette histoire entrecroise le mythe littéraire avec une légende amérindienne. Cette légende est celle des trempulwake, quatre baleines blanches qui étaient destinées à porter vers l'au-delà les hommes du peuple lafkenche, au Sud du Chili. Ces Amérindiens Mapuche, les Lafkencheur vivaient sur la côte ouest du Chili dans une petite île, l’île Mocha. C'est dans ses eaux qu'au XIXe siècle vivait la grande baleine blanche qui incendia l’imagination d’Herman Melville, Moby Dick. Il fallut que de nombreux bateaux, hollandais et anglais, viennent troubler l’ordre immémorial qui réglait les relations entre les hommes et la nature sur Mocha.

Texte fort, conte initiatique au début paisible puis dominé par la cruauté des hommes.
C'est un cri d'alarme sur la nécessité impérieuse de préserver les océans. L'auteur chilien connaît le monde des baleiniers, il a été mousse dans sa jeunesse, et a ensuite sillonné les mers pour l'organisation internationale Greenpeace, dans les années 1980. 
14 chapitres magnifiquement illustrés par Joëlle Jolivet.

Un très beau conte militant à l'image de cet écrivain immense qui nous a quitté en février 2020, victime du Covid-19.

mardi 28 avril 2020

416: "Un putain de salopard', T1, BD de Régis Loisel & Olivier Pont

Genre : Quête du père dans la moiteur tropicale


Histoire
Max débarque à Kalimboantao, dans la jungle amazonienne, avec deux photos de sa mère et lui enfant quand ils vivaient au Brésil. Sur chacune d’elles, un homme différent. L’un des deux serait-il son père ?

Impressions
Premier épisode de ce cycle.
Le graphisme est flamboyant, non sans rappeler 'Peter Pan' ou 'la quête de l'oiseau du temps'. Couleurs chatoyantes, un trait de crayon qui sait à merveilles rendre la jungle luxuriante. Mais ici c'est Olivier Pont qui dessine, Régis Loisel a écrit le scénario. 


Le début de cette BD est assez léger, voire volage, et on ne comprend pas vraiment le ton sur laquelle cette quête du père va jouer...
Mais très vite Loisel fait monter la sauce et dévoile progressivement des nouveaux ingrédients pimentés mêlés à quelques cuillerées d'humour.
Et Olivier Pont maîtrise les cadrages et les dessins lumineux.


Scénario qui s'anime progressivement, BD séduisante par son graphisme et ses personnages attachants. Vivement la suite de cette nouvelle série.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

Grand Canyon