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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

lundi 14 décembre 2020

431: 'Les choses humaines' de Karine Tuil

Genre : les choses humaines sont complexes


Histoire

Jean Farel est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes, leur fils Alexandre  étudie dans une prestigieuse université américaine.

Mais une soirée dérape, des jeunes, de l'alcool.
Et le milieu respectable est sous les feux de la rampe et de la honte...


Impressions

Beaucoup moins noir que la lecture précédente, ce roman met également en question les dysfonctionnements de notre société humaine.

Mais comme mis en avant par de nombreuses critiques, cette auteure est habile à écrire des romans qui surfe sur l'actualité médiatique.
    Et en 2019, les scandales relatifs à des accusations de viol ne manquent pas: l'affaire DSK, l'affaire Weinstein, #MeToo, #balance ton porc etc...
    Autre élément emprunté à l'actualité récente, Jean et Claire font référence aux couples médiatiques célèbres comme Patrick Poivre d'Arvor et Claire Chazal ou encore Jean-Jacques Schreiber et Françoise Giroud.

L'autre faiblesse de ce roman est l'aspect caricatural des personnages principaux.
  • Le vieux beau star de la télévision qui ne peut renoncer à être sous les lumières
  • La journaliste écartelée entre ses principes féministes et son amour maternel
  • Le fils sous pression de ses parents
  • La fille timide et pure
Sexe, pouvoir, vieillissement.
La première partie du roman regorge de ces clichés, de stéréotypes, et est à lire vite.

C'est quand le récit aborde l'enquête de police, les dépositions, les confrontations et le procès que ce roman devient habile.
        C'est la parole de la victime contre celle du violeur.
        Consentement ou refus.
    Fameuse "zone grise" qui fait le bonheur des intrigues judiciaires et des versions contradictoires.
L'auteure expose sans prendre position et le doute s'instaure dans l'esprit. Chacun des protagonistes a vécu cette relation d'une manière bien différente. Au lecteur de juger.

Avis mitigé. Livre d'actualité sur la notion de consentement entre hommes et femmes.  Pas une écriture qui emporte et des personnages excessivement caricaturaux.

Le livre est inspiré par l'affaire de l'étudiant de Stanford, prestigieuse université américaine, accusé en 2015 d'avoir abusé d'une étudiante.


Prix Goncourt des Lycéens 2019 et Interallié 2019

samedi 12 décembre 2020

430: ' Une chanson douce' de Leila Slimani

Genre : comme une comptine pas douce

Histoire
Myriam veut reprendre son activité professionnelle d'avocate après avoir eu deux enfants. Louise est embauchée par Myriam et son mari Paul pour garder leurs 2 enfants chéris. Un tableau idéal qui va tourner vinaigre...


Impressions
Vlan, l'entrée dans le récit est d'une violence terrible, peinture d'une scène d'horreur... Mettant en scène des victimes qui nous touchent au plus (pas des zombis ou autres fantoches.).

Gloups !
Enchaîner la suite a été pour moi une sacrée épreuve. Et pourtant l’écriture est sobre, presque clinique. sans effets. J'ai fini ce roman mais je n'ai clairement éprouvé de plaisir à le lire. Sans doute un penchant masochiste de ma personnalité m'a permis de persévérer ? :) 

L'exercice réussi avec brio dans ce texte est la distillation subtile d'une descente progressive aux enfers, la conclusion inéluctable par un drame.
Ce roman décortique la mécanisme d'une impitoyable aliénation sociale, morale, sentimentale et psychique. Comment une fille pauvre, solitaire et fragile peut être amener à commettre l'irréparable...

Inconfortable. Implacable. Dépouillé. Dérangeant car réaliste.

Prix Goncourt 2016, prix des lectrices de Elle 2017.

jeudi 3 décembre 2020

429: 'Le pic du diable' de Deon Meyer

Genre : amour et espoir, alcool et déchéance

Histoire
Thobela et Pakamile s'arrêtent dans une station-service pour faire le plein. C'est là que tout bascule.
Lion's Head
Devil's Peak

 
La ville du Cap

Impressions
Benny, l'archétype de l'anti-héros. Alcoolo, jeté dehors par sa femme, qui a loupé la connexion avec ses 2 enfants, ... Finalement assez classique dans les polars contemporains (on est loin de Miss Marple ou Hercule Poirot...). En renvoi à ma lecture précédente de 'Temps glaciaires', le commissaire Adamsberg ne ressemble pas plus à un super-héros que Benny. Même si c'est désormais courant, il n'en reste pas moins que Déon Meyer, comme Fréd Vargas, sait donner de l'épaisseur à ses personnages. C'est juste plus noir, plus sombre.

"Dans sa tête il vit des synapses noyées dans le cognac. Depuis qu'il était sobre, le niveau bavait cessé de baisser et comme un barrage qui s'assèche, commençait à faire apparaître de vieux objets rouillés"

Ce qui m'a plus dans ce roman est avant tout la découverte du Cap et de ses alentours. Les actions sont fortement ancrées dans ce décor sud-africain. A la fois géographiquement mais aussi dans la description de la société qui reste marqué par la ségrégation. 
De nombreux thèmes sont également abordés, en particulier celui du droit ou non de rendre justice soi-même, les difficultés du métier de policier, le statut des différentes communautés, l'alcoolisme. 

L'intrigue est habilement construite avec plusieurs histoires qui finissent par se croiser. 
  • Le Xhosa Thobela Mpayipheli qui n'a plus que la vengeance comme raison de vivre, sous le couvert d'une justice envers les enfants violentés.
  • La belle afrikaner Christine qui onfie à un pasteur sa terrible descente aux enfers.
  • L'inspecteur Griessel se battant avec ses démons et tentant d'éviter la noyade alors que les affaires scabreuses restent à élucider
La temporalité est variable, entre le parcours révolu confessé par Christine, les actions présentes de Thobela décrites en écho à son passé, et Griessel qui patauge dans son quotidien mais aussi découvre les dégâts des 10 dernières années.
Je suis plus dubitatif par rapport au dénouement, mais chut....

"Dans sa tête il vit des synapses noyées dans le cognac. Depuis qu'il était sobre, le niveau bavait cessé de baisser et comme un barrage qui s'assèche, commençait à faire apparaître de vieux objets rouillés"

Un polar sud-africain à l'assagai, une épée traditionnelle redoutable. Premier livre de la série des Benny Griessel. Il donne envie de connaître la suite.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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