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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

samedi 25 février 2023

524: 'Ultramarins' de Mariette Navarro

Genre : introspection flottante

Histoire
En plein océan, le navire s'arrête et les marins s'offrent alors une baignade.
Sortie du quotidien millimétré, fantaisie clandestine.
Petit grain de sable dans la routine ...

Impressions
Le temps ralentit comme le cheminement du porte containers.
Le récit s'engouffre dans une brume énigmatique, dérive entre réel et fantastique. 
Quelle sera l'issue ? La peur d'une noyade ou la promesse d'une renaissance ?

Huis clos oppressant et libérateur en même temps. Nous suivons les pensées, les interrogations et les vertiges de la capitaine, femme expérimentée et respectée par son équipage masculin de 20 marins (ou 21 ?...).

Une fable poétique courte, premier roman délicieux et déroutant. Merci à Manon !!

mardi 21 février 2023

523: "La jeune femme et la mer' de Catherine Meurisse - BD

Genre : « Je voudrais peindre la nature »

Histoire
L’autrice s’est rendue plusieurs fois au Japon, en résidence à la Villa Kujoyama à Kyoto, puis sur l’île d’Iki, en 2018 et 2019. Elle y a puisé les images d’un monde flottant mais aussi les détails d’un tableau dévasté par les catastrophes naturelles et climatiques, d’une réalité où se côtoient les temples et les murs anti-tsunami.
Catherine Meurisse a résidé plusieurs mois à la Villa Kujoyama, une résidence d'artistes située à Kyoto. Cherchant à renouveler son inspiration, elle s'est immergée dans les paysages japonais. Un an plus tard, elle séjournait de nouveau au Japon, quand le typhon Hagibis dévastait une partie du pays. De ces deux voyages, placés sous le signe de la nature, tour à tour muse et dévastatrice, est né l'album La Jeune femme et la mer.


Impressions
Cheminement esthétique à travers les jardins et paysages japonais, belle palette de couleurs douces.

Tableau plus cru des dégâts causées par les catastrophes climatiques et naturelles. Avec en particulier ces murs anti-tsunamis hideux qui défigurent la nature.


*

La Villa Kujoyama est un établissement artistique français, situé sur le mont Higashi à Kyoto et destiné à l’accueil en résidence d’artistes et de créateurs français. Relevant de l’Institut français du Japon, la Villa Kujoyama est un établissement du réseau de coopération culturelle du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères qui bénéficie du soutien de l'Institut français et de la Fondation Bettencourt Schueller, mécène de la Villa depuis sa réouverture en 2014. Cet établissement est l’équivalent de la villa Médicis à Rome.

L'héroïne -qui n'est autre que Catherine Meurisse- rencontre des habitants réels souvent farfelus -l'artiste peintre et poète en recherche d'inspiration pour écrire un haïku- et des personnages irréels, comme ce Tanuki ou Nami, sa propre chimère ?
Sont évoquées deux sources littéraires d'inspiration:
- l’écrivain Natsume Sôseki (Oreiller d’herbe ou le Voyage poétique), 
- Hayao Miyazaki ou d’Isao Takahata, qui dans Pompoko (1994) remet à l’honneur les divinités que sont les Tanuki, dont l’auteure va croiser l’un des représentants peu après son arrivée.

Réflexion de la place de l'homme dans la nature.
https://www.youtube.com/watch?v=nT6L5GFCChk

Je retrouve avec plaisir la poésie de cette auteure sensible et en même temps son humour saillant

Lecture douce et apaisante avec cette pointe d'humour particulière de Catherine Meurisse.

dimanche 19 février 2023

522: 'Blizzard' de Marie Vingtras


 Genre : vous avez dit blizzard ?...

Histoire
Alaska, une tempête se déclenche sur ces terres hostiles.
Et quand Benedikt rentre dans son chalet, il trouve la porte ouvert exposée aux vents, Thomas et Bess ont disparu dans les bourrasques...

Impressions
Récit à quatre voix qui se succèdent dans des chapitres très courts, un rythme soutenu est donné, le suspens monte progressivement. Tissage subtil de monologues intérieurs.
Servis par une écriture précise, les différents personnages racontent leurs passés respectifs, lourds d'épreuves familiales, de failles et de culpabilité.  Tous ont perdu un proche, frère - sœur - fils...
Et toutes ces vies cassées sont à lutter dans une course contre la montre pour retrouver l'enfant et la fille.

Une lutte contre la tempête mais aussi contre son propre passé. Gros coup de cœur pour ce premier roman, tout en finesse et en maîtrise.

dimanche 12 février 2023

521 : 'Serena' de Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg - BD

Genre : Prise de pouvoir impitoyable

Histoire
D'après le roman de Ron Rash, 
George Pemberton et sa nouvelle femme mystérieuse Serena sont propriétaires terrains et ils épuisent sans pitié à la fois les ressources en bois et leur personnel pour s'enrichir. Rien ne peut arrêter leurs ambitions, ni les doutes de leurs associés Wilkie et Buchanan, ni le projet d'aménagement d'un parc national...

Impressions
Pour resituer le contexte de ce récit:



Le parc national des Great Smoky Mountains situé dans les États du Tennessee et de la Caroline du Nord fut officiellement inauguré le 2 septembre 1940 par le président Franklin Delano Roosevelt. Il est traversé de part en part par le sentier des Appalaches. Sa surface de 2 108 km2 en fait l'une des plus grandes zones protégées de l'Est des États-Unis.
Après l'installation des Européens, l'industrie du bois prit de l'ampleur nourrie par une coupe effrénée d'arbres détériorant le paysage.
Des visiteurs et des locaux s'associèrent pour lever des fonds afin de préserver la zone. Le National Park Service souhaitait un parc dans l'est du pays, mais ne voulait pas dépenser d'argent pour le créer. Bien qu'autorisée par le Congrès en 1926, la création du parc prit du temps car il n'y avait pas suffisamment de terrains qui étaient propriété de l'État fédéral. Le parc fut officiellement créé le 15 juin 1934.

Epopée remarquable, récit noir...
Qui aborde la dureté et de la dangerosité du travail du bois, l'hostilité de la nature, le contexte de crise économique des années 1930 et évidemment la personnalité de Serena, une femme débarquant dans un milieu d'hommes.

Le graphisme expressionniste et un découpage rythmé mettent en lumière la dramaturgie du récit. Traits noirs, dialogues ciselés, gros plans de personnages souvent caricaturaux, 

Un récit cinématographique effrayant remarquablement transcrit. Gros coup de cœur.

samedi 11 février 2023

520: 'Comment rester écolo sans finir dépressif" de Laure Noualhat

Genre : conseils anti anxiogènes

Histoire
Laure Noualhat raconte sa vision et son expérience de l'écoanxiété et tentent de donner des pistes pour la surmonter.

"Imaginez l’histoire de la Terre rassemblée dans une seule journée : 1 heure représente 187,5 millions d’années, et 1 minute figue 3,125 millions d’années. Homo sapiens débarque dans les 5 dernières secondes (il y a 250 000 ans). Se souvenir de cela donne le vertige, en particulier quand on s’aperçoit que notre grande mue a commencé il y a quatre millièmes de secondes (si on considère que l’invention du moteur à explosion, il y a deux cents ans, fut décisive). Nous sommes autant le résultat d’un miracle que celui d’une malédiction."


Impressions
Livre qui s'articule en 2 parties.

D'abord, tentative de décrire ce qu'est l'éco-anxiété, cette anxiété liée aux changements climatiques et aux dégradations environnementales.
Elle se traduit par un mal être certain, des peurs, rationnelles ou irrationnelles, envahissantes.
Cette angoisse peut être décuplée par l'indifférence et le manques de décisions politiques à la hauteur des enjeux. Un sentiment de solitude relationnelle peut aussi nous assaillir en se sentant rejeté par les personnes qui ne comprennent pas voire raillent cette anxiété.
L'auteure commente les trois étapes, colère, tristesse, peur.

J'ai découvert un joli néologisme, la solastologie, qui se compose du terme anglais « solace » qui signifie « réconfort » et  « algie » se traduisant par « douleur » en français.
C'est une forme de souffrance et de détresse psychique ou existentielle causée par les changements environnementaux passés, actuels ou attendus, en particulier concernant la destruction des écosystèmes et de la biodiversité, et par extension le réchauffement climatique. 

La deuxième partie liste l'expérience de personnes qui tentent de reconstruire quelque chose, de limiter les dégâts à défaut de croire que l'on peut totalement les éviter.

par exemple par l'humour, le rire

Rire – deux extraterrestres se promènent dans les vestiges de la civilisation humaine, un peu décontenancés. Le premier s’assieds et demande : _ et quand ils ont découvert que tout allait s’effondrer, qu’ont-ils fait ? _ Bah, des conférences, répond l’autre.

Hubert Reeves « l’histoire de la petite planète bleue rencontrant la petite planète blanche. La première se sent fiévreuse et toute raplapla, la seconde l’ausculte du pôle Nord au pôle Sud avant de s’exclamer : _ Ah ! Mais je vois ce que tu as : tu as attrapé l’humanité. Je l’ai eue, moi aussi. _ Mince ! Et c’est grave ? _ Non, ne t’inquiète pas : ça part tout seul !

Ou la réconciliation avec notre humilité, notre impuissance à changer le monde tout seul dans notre coin.

Cyril Dion « faire un puits, acheter une serre, des panneaux solaires… on peut trouver toute sortes de choses pour amortir le choc, ça va aider quelques mois, un an ou deux… mais dans le fond, impossible de s’échapper. En me sondant pour cette postface, j’ai compris que j’avais passé un cap. J’avais passé l’angoisse qui pousse à vouloir se protéger. (…) lorsque la situation est claire, la réponse que nous pouvons apporter l’est aussi. » A défaut d’être à la hauteur, c’est plus clair.

Un essai qui se veut revigorant face à l'éco-anxiété. Objectif atteint ?

Laure Noualhat a été journaliste environnementale chez Libération durant 15 ans. Elle réalise des documentaires entre autres " "Après-demain" " avec Cyril Dion.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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