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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

dimanche 29 juillet 2012

101: "Mal de pierres" de Milena Agus

Genre :  idylle sarde aux frontières de la fiction

Histoire

"Mal di pietre"
... Pierres de Sardaigne, décor planté dans la région de Cagliari.
... Mal de coliques néphrétiques qui interrompent les grossesses de la grand-mère de la narratrice, envoyée en cure thermale sur le continent à Civitavecchia.
... Mal d'amour pour cette grand-mère, mariée tardivement par raison en 1943, avec un veuf qui avait perdu sa femme, sa famille et sa maison sous une bombe américaine le 13 mai 1943, et ceci pour un gâteau d'anniversaire...

"On ne savait pas ce qui s'était passé, mais ils n'étaient pas sortis quand la sirène avait retenti, pour courir à l'abri situé sous le jardin public [...]  ils n'avaient pas voulu le laisser perdre, ce gâteau merveilleux [...]  "

Impressions

    Roman très particulier, récit décalé de ce personnage haut en couleur que le lecteur découvre pas à pas à travers la voix de sa petite fille.

Une petite fille "[...]  fière quand elle venait me chercher à l'école, avec ce sourire jeune au milieu des autres papas et mamans, car mes parents, musiciens, étaient toujours aux quatre coins du monde."

Et la petite fille peint un portrait empreint de beaucoup de sensibilité.

Une femme en quête d'un amour que ne lui apporte pas son mari. Ils ne s'aiment pas, et d'un commun accord, le grand-père continue à fréquenter la maison close du quartier.
"[...]  Du reste, grand-père n'essaya jamais de l'approcher, il se tenait lui aussi recroquevillé de l'autre côté, tout corpulent qu'il était, il tomba plusieurs fois et ils étaient tous les deux pleins de bleus.."
Mais pour économiser l'argent des maisons closes afin pouvoir acheter du tabac, la grand-mère propose de lui faire les prestations de maison close ...

Une femme qui se réfugie dans l'écriture pour exprimer ses sentiments.
"[...]  elle écrivait en cachette depuis belle lurette. Des poèmes. Peut-être des pensées. Des choses qui lui arrivaient mais un peu inventées. Personne ne devait le savoir car on aurait pensé qu'elle avait l'esprit dérangé."


Une femme qui s'enflamme dès sa première rencontre avec un homme dans la cure thermale.
"Le Rescapé avait une méchante valise, mais il était vêtu de façon distinguée et malgré sa jambe de bois et sa béquille, c'était un très bel homme."
"[...]  grand-mère disait toujours que sa vie partageait en deux: avant et après sa cure, comme si l'eau grâce à laquelle elle avait éliminé ses calculs s'était révélée miraculeuse à tous les niveaux."

    La liberté de ton, les remarques et réactions imprévues bousculent délicieusement le lecteur.
Le mélange de fictions et réalités, de mensonges et rêves troublent, sèment le doute jusqu'à une pirouette finale.


Un roman séduisant: une pépite sarde.


samedi 28 juillet 2012

100: "Cent ans de solitude" de Gabriel Garcia Marquez


Genre : monument de la littérature, le réalisme imaginaire

Histoire

    Epopée de la fondation, grandeur et décadence de Macondo, un village perdu au fin fond de la jungle d'Amérique du Sud.
Indissociable de Macondo, la famille Buendia égrène ses figures picaresques, du fondateur à qui une malédiction (de cents ans...) est lancée, aux meneurs de guerre et autres excentriques, jusqu'aux derniers survivants du déclin de Macondo ravagé par un déluge biblique.


Impressions

Centième chronique, champagne !!
Il fallait un roman exceptionnel et qui plus est, un titre pertinent pour cet anniversaire de blogging-pot. Cent chroniques de solitude ?? Fffout, je souffle les bougies !!

Roman des mythes, un ouvrage homérique (et mythique ?), Macondo théâtre légendaire d'une histoire épique du continent latino-américain.
Entre rêve et réalité, les événements se succèdent à un rythme effréné et fou - à l'image des personnages-, mêlant situations délirantes et loufoques, magie et alchimie, décadence et grandeur, aventures et histoire d'amour impossibles, révolutionnaires sanglants et pieuses immaculées.

"[...]  ils virent par  la fenêtre tomber une petite pluie de minuscules fleurs jaunes[...]  Il tomba tant de fleurs du ciel qu'au matin les rues étaient tapissées d'une épaisse couverture, et on dut les dégager avec pelles et râteaux pour que l'enterrement pût passer."
"L'atmosphère était si humide que les poissons auraient pu entrer par les portes et sortir par les fenêtres, naviguant dans les airs d'une pièce à l'autre."
"[...]  surgit avec un coffre plein d'argent, un pot de colle et un pinceau, et, chantant à gorge déployée les vieux airs de Francisco-l'Homme, tapissa la maison de l'intérieur et du dehors,et de bas en haut, avec des billets d'un peso."

Le lecteur doit s'abandonner à ce flux continu et dynamique, enivré par une atmosphère fantastique et absurde enrichie de nombreux détails. J'ai connu un début de lecture laborieux où je tentais d'ordonner et d'enregistrer la succession des personnages et des événements.
Mais le cycle perpétuel des événements et des personnages brouille les pistes, confusions exacerbées par ces membres immortels qui hantent le village et la famille. Réincarnations des noms et des personnalités, répétitions d'incestes et de destins solitaires, un mouvement cyclique emporte inéluctablement les Buendia vers la décadence et la fin.
Une fois que j'ai lâché prise, j'ai mieux goûté la puissance de cette oeuvre.

« Il n'y avait, dans le cœur d'un Buendia, nul mystère que [Pilar Ternera] ne pût pénétrer, dans la mesure où un siècle de cartes et d'expérience lui avait appris que l'histoire de la famille n'était qu'un engrenage d'inévitables répétitions. » 

"Dans la longue histoire de la famille, la répétition persistante des prénoms lui avait permis de tirer des conclusions qui lui paraissaient décisives. Alors que les Aureliano étaient renfermés, mais perspicaces, les José Arcadio étaient impulsifs et entreprenants, mais marqués d'un signe tragique."

[...] on ne meurt pas quand on veut, mais seulement quand on peut."

Un roman reconnu comme un chef d’œuvre du patrimoine littéraire mondial.
Monumental.

Excellent. Je viens de trouver un blog (http://www.lire-ensemble.fr/) qui compare LE RÉEL IMAGINAIRE dans MAL DE PIERRES avec CENT ANS DE SOLITUDE ! C'est justement un autre roman qu'il me faut bloquer (Gracias Béa !!): n°101.


Pour en savoir plus
Le colombien Gabriel García Márquez, romancier, nouvelliste et journaliste reçut le prix Nobel de littérature en 1982 pour l'ensemble de son oeuvre. Ce roman est souvent cité comme le texte le plus représentatif du réalisme magique, faisant cohabiter plusieurs genres littéraires et juxtaposant un cadre historique avéré et des références culturelles vraisemblables à des éléments surnaturels ou irrationnels.
Sur Wikipedia, analyse détaillée de cet ouvrage: http://fr.wikipedia.org/wiki/Cent_ans_de_solitude

J'avais commencé à établir un arbre généalogique, Wikipedia l'a fait:


99: 'Eleven' de Mark Watson

Genre : l'effet papillon d'une femme de ménage

Histoire
    Xavier Ireland, émigré australien, est animateur d'une émission de radio londonienne pour insomniaques entre minuit et quatre heures. A part son amitié avec Murray co-animateur, et ses rencontres de Scrabble,  le quotidien est plutôt solitaire, le passé de sa vie australienne refoulé.
    Jusqu'au jour, où entraîné par Murray à un speed-dating, Xavier y recrute... une femme de ménage ! Une rencontre insolite qui va affecter la vie de 11 concitoyens...

« Predictability: Does the Flap of a Butterfly's Wings in Brazil Set off a Tornado in Texas? », Lorentz 1972

Impressions

    Est-ce dû à la traduction ou à l'écriture, le style est quelconque, ce n'est pas de la Grande littérature.
Mais certains passages sont drôles, d'autres presque tragiques, les histoires s'enchaînent avec fluidité et l'ensemble est plutôt agréable. Certains critiques de journaux ont parlé de "tragi-comédie subtile et désopilante", c'est excessif.

Un roman récréatif mais sans plus.
En pleine période de JO à Londres, voilà un papillonnage de lecture d'actualité...


Biographie (trouvée sur le Net)

Mark Watson, né en 1980 à Bristol, a suivi des études d'anglais à Cambridge avant de se lancer dans le théâtre. A la fois écrivain, metteur en scène et comédien, cet Anglais très facétieux est devenu célèbre pour ses one man shows couronnés de nombreux prix. Se produisant avec succès à la radio comme à la télévision, il cultive un sens de l'humour où l'autodérision le dispute à son engagement écologique, comme en témoigne son essai, Crap at the Environment, paru en 2008. Il est également l'auteur de deux romans non traduits, Bullet Points (2004), et A Light-hearted Look at Murder (2007).

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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