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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

samedi 31 mai 2014

156: "Sobibor" de Jean Molla


Genre : Antigone anorexique

Histoire
Emma, 17 ans, souffre d'anorexie.
Sa grand-mère tant aimée, est souffrante. Elle crie pendant la nuit d'énigmatiques phrases où le nom "Sobibor" est prononcé. Mais quel lien avec sa famille ?
Emma va chercher à lever les voiles du passé, quitte à sacrifier l'honorabilité de sa famille.

Impressions
Après "Felicidad", voilà encore un récit extraordinaire que Jean Molla nous conte.
Cet auteur réussit le tour de force d'aborder au sein de la même histoire le malaise de l'adolescence, de l'anorexie, et via les secrets de famille, le poids des horreurs nazies. 


Le camp d'extermination de Sobibór était un camp d'extermination nazi, situé au sud-est de l'actuelle Pologne, dans la voïvodie de Lublin, district de Włodawa, à l’orée d'une forêt de pins clairsemée, à 12 km au sud du village de Sobibór, au lieu-dit Stara Kolonia Sobibór. De mai 1942 à l'été 1943, les autorités allemandes y firent assassiner environ 250 000 Juifs. Comme les camps d'extermination de Bełżec et Treblinka, Sobibor entra en fonction dans le cadre de l'Opération Reinhard.

Un grand roman que nous devrions tous lire pour ne pas oublier.

155: "Le Dernier Lapon" d'Olivier Truc

Genre : policier ethnologique

Histoire
Kautokeino, Laponie.
Les rennes se nourrissent des lichens.
Les Samis tentent de conserver leurs coutumes dans cette région polaire couvrant le nord de la Norvège, Finlande et Suède.
Un des éleveurs est assassiné, un tambour sacré est dérobé.
Klemet et Nina, de la police des rennes, sont impliqués dans l'enquête.

Impressions
Excellent polar dans une région reculée que connaît bien l'auteur, correspondant du Monde à Stockholm.
Un polar ethnologique qui décrit les coutumes des Samis mais aussi le contexte local complexe.
Une transposition de l'univers Navajo des grands romans de Tony Hillerman à un monde de chamans, de déserts où l'eau manque à des contrées froides et de courtes périodes d'ensoleillement.

Un polar écrit avec brio. A quand un nouvel épisode pour suivre les enquêtes de Klemet et Nina ? Cela ne semble pas d'actualité, dommage.

dimanche 4 mai 2014

154: "La peste" d'Albert Camus

Genre : bubons existentialistes

Histoire
Oran. 1940. Algérie coloniale française.
Un rat, puis 2, puis une multitude meurent d'une mystérieuse maladie. Puis arrivent les premières victimes humaines, décimées par cette maladie que les oranais peineront à appeler par son nom.
La ville est fermée, l'exil des pestiférés commence.
Dans ce microcosme les personnalités s'affirment et se révèlent.


Impressions
La peste brune, le nazisme. Nombreuses sont les analogies avec les années d'occupation allemande en France et de la résistance. Il en est ainsi de l’aveuglement et du refus des populations à admettre le fléau qui s'abat sur la ville. Ils rappellent inévitablement le refus de croire en les horreurs du nazisme. Mais surtout le traitement des cadavres remémore les camps de concentration.

"... Un peu plus tard cependant, on fut obligé de chercher ailleurs et de prendre encore du large. Un arrêté préfectoral expropria les occupants des concessions à perpétuité et l’on achemina vers le four crématoire tous les restes exhumés. Il fallut bientôt conduire les morts de la peste eux-mêmes à la crémation. "


Un récit riche en portraits épais, profonds: Bernard Rieux ce médecin humaniste bien sûr, mais aussi Joseph Grand cet employé de mairie obsédé par la recherche de la phrase parfaite, Jean Tarrou qui tient son journal quotidien auquel le narrateur se réfère dans ce récit, Raymond Rambert ce journaliste parisien qui veut rejoindre son épouse aimée, Joseph Cottard seul à se réjouir de la peste, le père Paneloux ce jésuite dont les prêches évolueront face aux événements...

Et tous réagissent avec leur propre individualité face à ce mal abstrait et absurde qui s'abat sur les hommes.
  • Athée, Rieux croit en l'homme; il agit et lutte contre la souffrance avec son savoir et énergie de médecin solidaire. Stéréotype de l'homme parfait.
  • Tarrou, non réconcilié avec la vie, trouve un sens à sa vie grâce à la peste.
  • Grand et Rambert donnent un sens à leur recherche, à leur existence, l’un par l’art et l’autre par l’amour.
  • Cottard, symbolisant la collaboration, trouve son salut dans la peste.


Un classique. Grand moment.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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