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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

dimanche 29 août 2010

Petite ballade à VTT depuis St-Nizier (Isère)

Pour changer des chroniquettes littéraires, un petit conseil pour les vtt-istes en famille. Une jolie ballade décrite dans le guide "52 Balades en famille à vélo autour de Grenoble", d'Eric Merlen aux éditions Didier Richard.



Parcours sur le balcon de St Nizier.

Un dénivelé raisonnable (245m), avec quelques poussées de VTT pour les moins aguerris (en fin de parcours, sur la portion de GR), mais pas de longues montées bavantes.
Des passages caillouteux tout à fait négociables sans poser pied à terre.
Des points de vue très sympas sur les 3 Pucelles et le Moucherotte, et la vallée de Grenoble (on a même vu le sommet du Mont-Blanc).
Nous avons bouclé à 3 (2 quarantenaires sur VTT préhistoriques et une jeune sportive de 12 ans sur VTT rutilant avec amortisseurs avants) ce parcours en moins des 1h30 annoncés, et sans forcer.

A vos pédales en famille !

lundi 23 août 2010

Chronique(tte) 36: "Mariages" de Jacques A. Bertrand

Genre : 17 récits-nouvelles autour du mariage

Un fil conducteur clairement énoncé permet à l'auteur de peindre le mariage sous diverses formes et à de multiples couples latitude-longitude.
C'est parfois drôle et léger, d'autres fois plus sérieux et profond, souvent sensuel et toujours agréable et fluide à lire.

L'exercice de style de cette succession de courtes chroniques est assez réussi.
Cela reste un livre vite lu qui ne m'a pas laissé des anecdotes ou passages marquants en souvenir.

Chronique 35: "Le Vieux qui lisait des romans d'amour" de Luis Sepulveda

Genre : chronique d'une chasse en forêt amazonienne sur fond d'hymne à lecture (de romans d'amour et autres)


Pas d'histoire d'amour romantique dans ce livre.
Mais un savoureux roman de de Luis Sepulveda, relativement court et efficace.

L'histoire

Le décor : un village paumé et misérable de l’Equateur au bord du fleuve Amazone.
Les personnages : à nouveau ces êtres pittoresques que Luis Sepulveda excelle à dépeindre. Comme Antonio, initié aux secrets de la jungle par la tribu Shuar qui l’a recueilli pendant de nombreuses années. Ou ce maire dégoulinant de sueur... Mais je vous en laisse la fraîcheur.
Le fil rouge: un chercheur d'or tué par un bête sauvage que (la bête sauvage) les habitants vont chercher sous la conduite d'Antonio, qui (Antonio) veut ainsi disculper ses amis indigènes accusés à tort.
Le climat: humide, gadouilleux, pluvieux, marécageux (c'est un qualificatif assez innovant pour le climat), à vos bottes !

Et alors ?
A nouveau le charme agit. Derrière cette histoire simple aux personnages truculents, se cachent les thèmes chers à Luis Sepulveda: la défense et le respect de la forêt et de ses habitants (à poils ou non), la bêtise de certains dirigeants, la cupidité des hommes mais aussi pour d'autres des valeurs profondes d'amitié et de respect...
Et puis bien sûr, titre oblige, la lecture et son pouvoir d'évasion.

Un livre plein d'humanisme et d'humanités. Yes.
En vous souhaitant ne pas vous faire soigner par le dentiste d'Antonio...

mardi 17 août 2010

Chronique 34: « Serial eater » de Tobie Nathan

Genre : Thriller ethnopsychiatrique ?...


Edité par « rivages Thriller », la même maison que celle de Tony Hillerman.
L'auteur est professeur de psychologie, diplomate et écrivain. Il est l'un des principaux représentant de l'ethnopsychiatrie en France... Ethnopsychiatrie ? Il s'agit de l'étude et du traitement des maladies mentales prenant en considération les groupes ethniques et culturels des patients. Voilà qui change des rites navajos et qui éclaire bien des facettes de ce roman...

L'histoire

Un thriller assez classique au niveau du scénario, rythmé par la succession de découvertes de pièces détachées cadavériques, de préférence dans des lieux de culte, et toujours issues de corps de femmes...

Le 11 septembre un psychiatre reçoit un patient particulièrement nerveux et plutôt déjanté, voire inquiétant dans ses réponses.
« Vous avez un goût amer au fond de la gorge ? lui demande Padoue.
- Oui, Comme un goût de métal… ou bien de sang… »

3 jours plus tard, une main est découverte sur l’autel de l’église Ste Rita à Paris.
La belle juge d’instruction Darmentières chargée de l’affaire se fait assister par un « profileur », Soli, un étrange personnage très érudit d’histoire et de religion.
Cette enquête va lui faire vivre une passion double, à la fois pour cette affaire de meurtres en série brouillée de messages kabbalistiques et pour cet étonnant et envoutant Soli. Brrr....

Mes impressions

Tous les ingrédients des thrillers à la mode sont réunis :
- Une passion amoureuse avec une belle femme moderne empêtrée dans ses contradictions de femme moderne (Biba, Elle...),
- Une intrigue mêlant secte initiatique, avec fond de Templiers (Da Vinci Code....), et références très pointues des textes bibliques et de l'histoire (surtout des religions, et juives en particulier), avec tout son lot d'interprétations parallèles des écrits religieux, de la notion du diable et autres rites mystérieux...
- Du suspens atteignant son paroxysme au dénouement (d’ailleurs peu crédible),
- Un peu de sang, mais sans détails gores,
- Et du sexe, parfois torride, surtout vécu par la juge, Béatrice-Belle, un prénom prédestiné...

Au final, après un petit de difficulté à entrer dans le livre au début, une fois les personnages principaux bien ancrés, la mayonnaise prend et il devient difficile de le quitter (le livre, pas la mayonnaise).
Bonne lecture, ou plutôt bon appétit !!

Chronique 33: « La guerre des jours lointains » de Akira Yoshimura

Genre : fuite pour survivre à l'absurdité de la guerre


D’un auteur japonais né en 1927 à Tokyo qui a reçu des prix littéraires prestigieux.
Quatrième livre traduit en Français, aux éditions Actes Sud.

A nouveau le thème de la fuite.
Pas celle de la dématérialisation corps-esprit de Jean-Philippe Toussaint (cf. « Fuir »), ni celle de Bernard Giraudeau en quête du bonheur (cf. « Les Dames de Nage »).
C’est ici une fuite pour la (sur-)vie, pour échapper à une condamnation à mort très probable que prononcerait à son sujet le tribunal militaire mis en œuvre par les Américains pour juger les japonais soupçonnés de crime de guerre.
En effet, alors que les B29 déversaient leurs tapis de bombes sur les villes, semant la mort parmi des milliers de civils avant même les explosions nucléaires de Hiroshima et Nagasaki, le lieutenant-colonel Takuya reçoit le feu vert pour l’exécution d’aviateurs américains retenus prisonniers. Il décapitera lui-même ce jeune aviateur qui « avait répondu qu’il écoutait du jazz à la radio à l’intérieur du B29 en rentrant de mission » de largage de ces bombes de destruction et dévastation sur les villes, n’épargnant ni femmes ni enfants.

Commence alors une errance en quête d’un lieu où se cacher jusqu’à ce refuge chez un fabricant de boîtes d’allumettes qui a besoin de bras pour reconstruire son entreprise.
Sous une fausse identité et « déguisé » il se fait tout petit pour satisfaire son employeur, un homme intègre qui se montrera très juste et reconnaissant.

Ce portrait profond du fugitif Takuya dépeint sa lente métamorphose tant
- corporelle :
D’homme lettré et instruit, il devient simple manutentionnaire, éprouvé physiquement, au regard fuyant dissimulé sous de grosses lunettes de myope
- que spirituelle :
Sa colère et sa révolte face à l’iniquité de jugement entre les actes des alliés et ceux de son pays se transforment en résignation et lassitude (« Il était décontenancé d’éprouvé un sentiment de lassitude »), et la peur d’être arrêté progressivement l’inonde (« « Il sentait que la colère intérieure qu’il avait éprouvée à l’égard des largages répétés de bombes incendiaires américaines s’était progressivement atténuée, tandis que la frayeur seule grandissait de jour en jour » ).

C’est un récit sans concessions, factuel, qui décrit la fin et les lendemains de la seconde guerre mondiale au Japon, périodes peu connues. A travers cette errance, sont décrits l’occupation américaine – en particulier leurs vexations, leur superbe- et le quotidien misérable des japonais, surtout la famine qui les assaille. L’auteur nous immerge dans ce drame intime certainement partagé par de nombreuses familles japonaises. L’écriture est réaliste, directe, avec des phrases courtes presque journalistiques.

Et bien sûr ce roman illustre l’absurdité de la guerre, avec ses horreurs - telles les expérimentations humaines ou les décapitations - ses dégâts « collatéraux » et surtout sa justice mouvante selon les intérêts géopolitiques. Si le Japon avait été vainqueur, Takuya aurait été célébré comme héros national…

Un roman original au personnage fugitif touchant d’humanité.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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