Genre : errance des sentiments portée par le voyage
Un étrange et captivant roman (c'est le premier de cet auteur que je lis) à l’écriture élégante et fluide, fluide même dans ses longues phases sans point qui se lisent sans accroc, sans perdre souffle.
Le narrateur voyage, bouge sans cesse, en Chine puis en Italie, guidé par les personnages rencontrés, Zhang Xiangzhi et Li Qi, ou par les événements, un enterrement, et surprend par son mutisme et sa passivité, comme étranger (… Camus) à son environnement réel, ambiance "Lost in translation"
« […] et je me laissais encore une fois porter par les événements sans rien dire. »
Il plane, se laisse balader…
« Son inintérêt, en somme, n’avait d’égal que mon indifférence. »
Plutôt que « Fuir », ce pourrait être « se mouvoir ». Mais un voyage du corps matériel, l’esprit étant absorbé ailleurs, par l’appel de Marie, par les souvenirs…
« […] je percevais le monde comme si j’étais en décalage horaire permanent, avec une légère distorsion dans l’ordre du réel […] »
Un peu comme si le narrateur était dans cet état si particulier ressenti par les voyageurs lors des trajets, ce sentiment de transition immatériel entre 2 étapes excellemment décrit par l’auteur :
« cet état de suspension qu’on éprouve pendant la durée d’un voyage, dans cet état intermédiaire où le corps en mouvement semble progresser régulièrement d’un point géographique vers un autre […] mais où l’esprit, incapable de s’aligner sur ce modèle de transition lente et régulière, est, lui, tout à la fois, encore en pensées dans le lieu qu’il vient de quitter et déjà en pensées dans le lieu vers lequel il se dirige. »
De façon anecdotique, je me personnellement retrouvé dans les descriptions de Pékin, des hutongs, de ses avenues encombrées, de ses banlieues labyrinthiques et étendues que j’avais traversés et visités en 2008.
Je suis curieux de lire d’autres ouvrages, certains blogs semblant reprocher à cet auteur de ne pas se renouveler, avec toujours un narrateur extérieur à ce qu’il vit, des phrases longues (de ce point de vue il est clair que cette écriture s'oppose à celle de Sepulveda qui me plait en particulier pour ses phrases simples, directes et concises).
En conclusion, d'abord merci à Stéphane de m'avoir fait découvrir et prêté ce livre.
Roman à découvrir donc, et pour moi, l’envie de prolonger la découverte de cet auteur à travers d'autres ouvrages.
Un blog calepin pour y noter mes impressions de lectures et de voyages ou de randonnées à travers quelques clichés photographiques.
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- "Le rouge et le noir" de Stendhal
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- "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
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- "Malevil" de Robert Merle
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- "Sur la route" de Jack Kerouac
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- L'univers de Haruki Murakami
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