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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

jeudi 25 mai 2017

280: 'Le boucher' de Alina Reyes

Genre : 'louchébème' érotique

Histoire
La narratrice est la jeune caissière d'une boucherie. (Stage d'été ?)
Le boucher lui chuchote d'hypothétiques heures d'amour, et 'peu à peu, par la magie d'une puissance plus forte que ma volonté, je sentais son désir devenir le mien'....



Impressions
Petit intermède de lecture, moins de 90 pages, mais cela secoue. Grand contraste après un Musso sans relief.

D'emblée l'entrée dans le sujet est vive  avec un jeu sur la dualité de la chair, celle du steak où 'La lame s'enfonça en douceur' et celle où la narratrice sent le feu prendre entre ses jambes aux paroles du boucher ! C'est crue comme la viande mais décrit avec une très belle écriture charnelle et jamais vulgaire ou crash.

L'auteure nous fait vivre cette tension érotique qui monte, nourrie
...de la jalousie envers cette fille qui chante dans le groupe de rock de son amour Daniel
...de ce désir envers ce boucher 'laid, pourtant, avec son gros ventre moulé dans le tablier taché de sang. Mais sa chair était aimable'.

Le chapitre II libère la tension, passage à l'acte, ce couple improbable se retrouve dans l'intimité d'une chambre pour laisser parler leurs corps, sans la voix.

La fin très onirique surprend, la jeune femme rêvant éveillée en communion avec la nature, la mer et la forêt.
Pour fuir ? 'la chair est triste' ? Un enterrement suivi d'une résurrection.

Ce livre paru en 1988 avait poussé sur le devant de la scène la jeune écrivaine alors âgée de 32 ans. Un premier roman atypique.

Un livre éclair troublant et provocant, empreint d'une poésie sauvage et érotique.

dimanche 21 mai 2017

Prix du livre CE 38 Alices 2017

Et comme chaque année, les 10 romans de la sélection Alices sont à classer. Pas vraiment un incontournable dans la liste.
Mon critère premier sera celui du plaisir ressenti pendant la lecture.

En tête, ex-aequo avec 9 points
- Le Grand Marin,' de Catherine Poulain, brute de décoffrage à bord d'un chalutier, du vécu par l'auteure
- 'Marabunta', un polar où le flic-héros est attachant.
- 'Une vie entière', pour sa poésie et son caractère atypique.

En second peloton, ex-aequo à 6 points:
- 'La saison des mangues',
- 'Les échoués', un roman humain d'actualité
- 'Les oubliés du dimanche', le droit à la parole des personnes âgées qu'on néglige

Troisième groupe, à 4 points
- 'Frère des astres', assez illuminé
- 'Melville street', reportage qui ouvre les horizons géographiques

Et enfin ex-aequo à 1 point:
- 'La maladroite', un documentaire cauchemar 
- 'Il reste la poussière', parce que même si je reconnais la qualité d'écriture et de construction, je n'aime pas les romans noirs anthracites (et poussiéreux ?..)

279: 'En attendant DOGGO' de Mark Mills

Genre : british comedy

Histoire
La vie tumultueuse en amour et job d'un londonien.

Impressions
Dan et ses déboires pour retrouver un emploi dans une agence publicitaire.
Dan et Doggo, l'héritage de 4 ans de vie de couple avec Clara qui s'est fait la malle du jour au lendemain. Un chien très laid mais qui va progressivement changer les relations du narrateur avec son entourage, et plutôt en bien.
Dan et ses déboires amoureux, mais qui retombe vite sur ses pattes, comme Doggo...
Dan et sa famille éclatée où des secrets mettent parfois des dizaines d'années à être révélés.

C'est léger, pas de frissonnement (thrillers), parfois drôle, c'est la vie de notre époque avec ses humains et ses chiens.

Il est minuscule, blanc, et pratiquement dépourvu de poils. Je dis pratiquement, parce qu'il y a quand même quelques touffes par-ci par-là, des épis anarchiques comme du gazon mal tondu. Une longue bande hirsute habille un peu sa colonne vertébrale et s'en va s'achever en un maigre toupet au bout de son tronçon de queue. L'arrière de ses pattes avant en revanche est couvert de bouclettes serrées - ni brunes ni jaunes, plutôt entre les deux - laissant subodorer une vague ascendance épagneule, tout comme les trois petites boucles de sa frange de la même couleur ("jaune pipi" peut-être ?). Le museau, lui, n'a rien à voir avec celui d'un épagneul. Il est trop écrasé, trop carlinesque. Du coup, ça lui donne un petit côté oriental, un peu pékinois. Non, Doggo échappe à toutes les classifications. On dirait une bête qui aurait foncé la tête la première dans un mur de brique et qui aurait ensuite décliné toute proposition de chirurgie réparatrice. Ses paupières tombantes d'insomniaque font penser à un chien de Saint-Hubert, mais le regard est vif et éveillé, quoique fixe pour l'instant... et dirigé droit sur moi avec une attention froide et calculatrice.

Un roman facile à lire, léger et sans prétention, c'est une comédie. Rien à voir avec Beckett, un livre pour se détendre.

samedi 20 mai 2017

277: 'L'instant présent' de Guillaume Musso

Genre : thriller fantastique, romance

Histoire
Arthur Costello désobéit à son père qui vient de lui léguer en héritage un phare...

Impressions
Grande première pour moi. Avant de pouvoir -ou non- critiquer cet écrivain vedette français (le plus lu en France !).

Et alors ?...
C'est mon premier test et c'est insuffisant pour se construire un avis pertinent sur cet auteur.

J'en retiens :

1- Cela se lit très très vite, on ne revient pas en arrière pour relire un passage et savourer la tournure de phrase ciselée ou s'imprégner d'une atmosphère subtilement installée. L'écriture est basique et efficace, le vocabulaire du quotidien et la construction très linéaire. Il n'est pas nécessaire de prendre des notes ou de dessiner un graphe des relations entre personnages ! C'est parfois bon de relâcher les neurones et de se laisser porter par une intrigue.

2- Au cœur du récit se trouve une histoire d'amour qui ne devrait pas se cristalliser car l'issue est -a priori, mais suspense.... - inéluctablement tragique.

3- L'intrigue repose sur un phénomène fantastique.
La fusion des 2 composantes précédentes donne naissance à ce genre de thriller fantastique.

4- Les scènes se déroulent aux Etats-Unis.

5- Le dernier chapitre est très surprenant et en cassure par rapport au corps de ce récit. 

A la lecture de chroniques sur le Net, les 3 premiers points sont caractéristiques de M Musso, peut-être aussi les 2 éléments suivants. Une lecture d'un autre ouvrage me permettra d'affiner la liste des ingrédients de ce cuisinier à succès en volume de vente.

Hélas je vais faire le fâcheux face à l’engouement populaire pour cet auteur et pour ce roman. Personnellement je n'ai pas été ému par ce roman, je n'ai pas ressenti d'empathie pour Arthur et sa famille, la dimension psychologique ne m'a pas conquis.
La construction et le rythme incite le lecteur à tourner la page. Je reconnais avoir commencé à me lasser de cette répétition des réveils annuels, mais heureusement Musso en a réduit la durée pour les dernières occurrences.
La fin laisse un goût d'interrogation, sur le sens du tout et aussi sur la brutalité de cette cassure dans le récit. Le message que j'ai vaguement retenu est qu'il faut profiter de ses proches, vivre l'instant présent... Pas vraiment une idée originale et en revanche une manière de l'exprimer qui me laisse perplexe. Et puis à l'opposé de l'univers d'un auteur comme Murakami, Musso démystifie le côté fantastique du thriller et brise un atout du livre.

De manière générale, ce type de roman m'évoque Da Vinci Code de Dan Brown, avec tous les deux l'ambition d'être adaptés au cinéma.
Étonnamment je constate que de nombreux ingrédients sont communs entre ce roman et le précédent chroniqué, 'Juste avant l'Oubli' d'Alice Zeniter. Et pourtant pas un instant (présent ?) j'hésiterai à conseiller celui d'Alice Zeniter dont la poésie et la virtuosité priment sans conteste.

Un roman assez agréable et finalement lisse en dépit de sa dimension de thriller. Il se lit vite et surement s'oublie aussi vite...

vendredi 12 mai 2017

276: 'Juste avant l'Oubli' d'Alice Zeniter

Genre : roman multiforme


Histoire
Franck, infirmier, aime et vit avec Emilie depuis 8 ans. En retraite depuis 3 mois sur une île de l'archipel écossais des Hébrides, Emilie étudie pour sa thèse l'oeuvre d'un auteur de polar. Cet écrivain est mort sur cette île et tous les ans s'y tient un colloque sur son oeuvre. Franck rejoint ces universitaires que désormais côtoie l'amour de sa vie. 

Impressions
Ouh ! Encore un coup de cœur pour cette auteure découverte récemment.
Des tournures d'écriture qui vont jusqu'à imprimer du relief à la description d'un sandwich triangulaire acheté dans un supermarché...

L'écrivaine s'amuse à inviter un écrivain, Galwin Donnell, mort sur une île des Hébrides, Mirhalay, cette île elle aussi fictive (pas les Hébrides, si vous suivez...).

Ce roman réunit 

- un polar, justifié par cette disparition soudaine sans avoir retrouvé de corps.
- une histoire d'amour qui se dilue dans les brumes écossaises
- une satire du milieu académique littéraire, que l'auteure connaît (elle a elle même abandonné la rédaction d'une thèse).
- Une interrogation sur l'acte d'écriture

Elle cite l'auteur de polar noirs Raymond Chandler, le roman 'Au-dessous des volcans' de Malcolm Lowry que 'personne n'avait eu le temps ni le courage de finir', William Burroughs un auteur américain haï par la frange conservatrice.

- un hymne à la poésie des landes écossaises, ces contrées désertées comme l'île de Hashima, classée patrimoine de l'Unesco.

Une auteure virtuose, qui insuffle intelligence et mélancolie.

mardi 9 mai 2017

275: 'Porte de la paix céleste' de Shan Sa

Genre : jusqu'à la naissance d'un doute


Histoire
Ayamei vient d'une famille instruite et plutôt aisée. C'est une des meneuses du mouvement étudiant qui a organisé en 1989 les manifestations et la grève de la faim sur la place Tian'anmen, littéralement la place de la Porte Céleste.
Zhao est un jeune soldat issu du milieu rural et endoctriné par la doctrine maoïste.
Le lieutenant est chargé par ses supérieurs de rechercher cette ennemie du peuple...

Impressions
Ecrit 4 ans avant la Joueuse de go, c'est une sorte de première esquisse plus courte que cette auteure a écrit en Suisse à l'âge de 24 ans.
Deux univers s'affrontent: le milieu cultivé, empreint de liberté et de romantisme, face à la rigueur et l'ordre militaire.
Pas de superflu, l'écrivaine va à l'essentiel et décrit avec subtilité les mutations que ces deux jeunes gens vont connaître dans ce contexte historique violent.
Le début de ce roman nous plonge dans l'horreur des événements de 1989 où la répression du mouvement étudiant par le gouvernement chinois a provoqué le massacre de 3000 manifestants désarmés. Le dénouement de ce récit s'aventure dans le surnaturel poétique, m'évoquant certaines pages de Murakami, un de mes écrivains fétiches.

Un roman très court mais riche de poésie et d'émotion. Une douceur dans une  période troublée sans pitié.

dimanche 7 mai 2017

274: 'Miséricorde' de Jussi Adler-Olsen

Genre : un thriller sous pression...

Histoire
Merethe, une femme séquestrée par des bourreaux invisibles.
Carl, un flic dépressif, brisé par une intervention où ses 2 plus proches collègues ont pris pour très cher.
Assad, un assistant nommé au côté de Carl, un homme à tout faire dont les talents se révèleront petit à petit de manière déroutante.
Tous les ingrédients sont là pour mobiliser la nouvelle section V chargée de résoudre des affaires anciennes non élucidées...



Impressions
Un thriller 'made in' Europe du Nord, un creuset géographique si talentueux pour ce genre.
Son schéma structurant se rapproche de  celui de 'N'éteins pas la lumière' de Bernard Minier, où le flic est aussi un anti-héros, bourru, malheureux en affaires de coeur, et souvent menacé -voire blessé- physiquement au cours de l'enquête.  A nouveau aussi le thème de la femme belle irrésistible victime de bourreaux est au coeur de l'enquête.
Mais le scénario est très habilement ficelé avec une fin où la tension monte crescendo et le roman colle aux mains !
L'originalité qui m'a séduit dans ce roman est la constitution de ce duo improbable, Carl et Assad; ce dernier est un personnage attachant et atypique qui apporte de la fraîcheur et du dynamisme dans le récit en complément de recettes orientales aux parfums enivrants et sa musique arabisante.
Un cold case à la sauce danoise. Efficace et facile à lire. Pas de la grande littérature mais un auteur à genre dont le succès semble justifié.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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