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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

lundi 30 décembre 2013

Intermède avec une vieille Dame Parisienne

Escapade parisienne par une journée d'ensoleillement propice aux clichés.
La vieille Dame de Paris se parait d'une couleur irisée sublime.








mardi 24 décembre 2013

143: "Là où leurs mains se tiennent" de Gregory Nicolas

Genre : Sans famille et cyclothérapie

Histoire
Jean-Baptiste Moisan, un orphelin élevé par sa grand-mère, va lutter contre le sort jusqu'à devenir une icône nationale de champion cycliste.

Impressions  
Le style littéraire n'est pas remarquable, mais cette histoire se lit avec plaisir. La jeunesse du héros digne d'un Caliméro fait un peu trépigner d'impatience, et on se prend à craindre un égrainage sans fin de malheurs (orphelin, bouc-émissaire de l'école, pas d'ami... What's next ? Il va être perdre un œil ? Perdre sa grand-mère ?...).
Et puis la destinée haute en couleur du héros de la petite reine apparaît, le lecteur entre dans l'univers de ce sport de compétition à risque.
La chute du roman (...) est déstabilisante, voire absconse avec cette étonnante plongée au cœur de la famille de l'aimée, dont les personnages m'ont apparu comme trop caricaturaux. Cette intrusion m'a semblé assez incongrue. En revanche j'ai apprécié ce lien fort entre l'homme dans le coma et sa promise, fidèle contre les vents et marées de sa famille.

Deuxième lecture du concours InterCE Alice 2014.
Un bon moment de lecture mais pas un incontournable.
Je butte sur la 4ième de couverture qui n'est pas représentative du roman.

vendredi 13 décembre 2013

142: "Un homme" de Philip Roth

Genre : bilan coronarien juif

Histoire
Le roman débute par l'enterrement dans un cimetière juif d'un publicitaire de renom. 3 enfants, 3 ex-femmes (une seule assiste à la mise en terre, au propre comme au figuré), un frère, des témoins des aventures de sa vie. Le fil à remonter le temps est prêt à être déroulé par flashbacks.



Impressions  
Il est de ces périodes où s'enchaînent de manière aléatoire des lectures que relie un fil conducteur invisible. Ces jours-ci, c'est l'heure des bilans de vie narrés par des hommes, souvent seuls, trahis par le déclin physique et parfois intellectuel. Les souvenirs refluent, les moments de satisfaction professionnelle, les chaos et les bonheurs familiaux...

"Ce n'était pas une bataille, la vieillesse, c'est un massacre."
"... faisant le constat humiliant que physiquement -entre autres -il s'était rabougri pour devenir cet homme qu'il ne voulait pas être ..."

Philip Roth décrit ici un destin anonyme (Le nom du narrateur n'est jamais cité) qui a connu des hauts et des bas, des faiblesses, des passions et des doutes, et c'est au final plutôt un  chemin de vie amer et noir qui est peint avec une écriture élégante et sensible.

Beau roman d'un auteur prolifique que je n'avais jamais lu.
Merci à Laurent M pour son conseil.

141: "Novecento: pianiste" de Alessandro Barrico


Genre : pianiste maritime

Histoire

Tim Tooney, trompettiste de l'orchestre d'un paquebot, raconte l'histoire du pianiste, Danny Boodmann T.D. Lemon Novecento

Impressions  
Monologue du trompettiste, à mi-chemin entre une pièce de théâtre et un conte.
Cela tangue, cela swingue.
  
Un petit bijou.

samedi 7 décembre 2013

140: 'Le Maître des illusions' de Donna Tartt

Genre : étudiants en grec dans la panade

Histoire
Richard, californien de 19 ans délaissé par ses parents, quitte le nid inconfortable familial avec une bourse en poche pour poursuivre ses études dans une petite université du Vermont. Il rejoint une classe de grec, un groupe iconoclaste et très fermé de 5 étudiants, avec pour unique enseignant Julian, un étrange professeur.
Il se lie avec les membres de ce cercle intellectuel, Henry, le ténébreux riche, les jumeaux Charles et Camilla, Francis Abernathy, excentrique et gay, et Bunny, le cancre. Mais ses nouveaux amis lui cachent un secret terrible et inavouable.


Impressions  

Je l'ai choisi en écho à la 'Physique des catastrophes' de Marisha Pessl, un blogueur disant que ce roman avait été en partie plagié par Mme Pessl. Force est de constater que ces 2 romans sont fort différents, et le plus récent est indéniablement meilleur.
    L'écriture est nette, chirurgicale, imprimant un réalisme sombre. Les personnages de ce cercle privilégié sont désabusés, flirtent avec les limites du bien et du mal, emportant Richard dans un rite d'apprentissage cruel et angoissant.
    L'attrait de ce roman réside dans la peinture des personnages, épais et riches.
    Les défauts de ce roman, pour moi, sont sa longueur (704 pages, cela patine souvent), ses références à la mythologie grecque qui apportent plus de la confusion que de la richesse.

  
Un Best-seller intéressant mais trop volumineux à mon goût.
Je lui préfère la 'Physique des catastrophes' de Marisha Pessl.

139: 'Les chaussures italiennes" de Hening Mankell

Genre : peut-on briser la glace de suédois taciturnes ?

Histoire
Fredrick Welin, 66 ans, ancien chirurgien, vit sur son île de la Baltique avec un chien et un chat. Il reçoit pour seule visite celle du facteur jusqu'au jour où cette retraite routinière est interrompue par une intrusion.

Impressions  
Au début, le lecteur peut s'interroger sur ce qui va bien pouvoir le captiver pendant 341 pages avec un vieux bourru qui vit en ermite sur une île scandinave, avec pour seule fantaisie celle de se plonger dans l'eau glacée d'un trou aménagé dans la banquise.
Et c'est sans parler du contraste surprenant entre la brise glaciale et le climat méditerranéen suggéré par le titre. C'est en effet un titre à la 'En attendant Godot', où les chaussures italiennes surgissent plus comme une fioriture qu'un fil conducteur.

"Mais je lutte, contre le froid et contre la solitude. C'est pourquoi je creuse un trou dans la glace chaque matin."
Et puis la magie opère. La succession d'événements qui bousculent la routine de Frederick nous emporte vers des réflexions sur la vie, l'amour, les illusions et les désillusions, les occasions ratées mais aussi les moments de bonheur.
Je devais être justement d'humeur prédisposée pour ce genre de roman, ce parcours initiatique introspectif et parsemé de situations loufoques m'a beaucoup plu.   
Excellent roman, une plongée chez des gens taciturnes dans un pays frisquet

138: 'Que nos vies aient l’air d’un film parfait' de Carole Fives

Genre : divorce douloureux dans les années 80

Histoire
Un couple avec enfants divorce. Les parents et la fille prennent chacun leur tour la parole. Sur fond de refrains du Top50 des années 80.


Impressions  

Premier roman du cru 2013-2014 du concours de lecture 'prix du livre CE 38'.

Beaucoup de blogueurs encensent ce livre, et même François Busnel -dont j'apprécie d'ailleurs beaucoup  les émissions- est presque dithyrambique (cf http://www.lexpress.fr/culture/livre/francois-busnel-a-lu-que-nos-vies-aient-l-air-d-un-film-parfait-par-caroles-fives_1157071.html)
"Un petit livre illumine cette rentrée littéraire. Il a l'éclat d'un diamant. Il coupe comme un diamant."


Je n'ai pas été séduit par l'histoire, somme toute tristement et douloureusement banale. La narration de cette fratrie déchirée entre l'aînée -seul enfant qui s'exprime sous le couvert de l'anonymat- et Tom -8 ans- ne m'a pas ému, je ne suis pas entrée en empathie.

L'écriture est fluide, efficace, mais au final lisse, sans relief.

Les références aux textes des musiques "Top 50" des années 80 n'aspirent certes pas le récit vers des sommets littéraires...
 Lio en clip : http://www.dailymotion.com/video/xfbbo_lio-amoureux-solitaires-1981_music


Livre court rapide à lire, et je dirai un peu méchamment, tant mieux.
  
Roman contournable.

lundi 28 octobre 2013

137: 'Je vais mieux' de David Foenkinos

Genre : dénouement hôtelier de tensions lombaires

Histoire
Le héros se réveille un matin avec une douleur dans le dos. En parallèle d'une quête de remèdes très variés à ce mal obsédant, sa vie quotidienne rangée se délite.










Impressions  

Un roman détente, ancré dans notre société actuelle, un roman qui vieillira sans doute mal, sauf aux yeux des futurs chercheurs en sociologie du début du 21ième en France dans le milieu bourgeois parisien.


"Il y avait un lit, un bureau, un fauteuil : de quoi rendre heureux un homme sans ambition."
"L'agonie d'Albert, le hamster de mon enfance, mort sous mes yeux en 1979."

"Les détenteurs de toile cirée sont tolérants."
David Foenkinos n'est pas un orfèvre de la langue française, mais il nous emmène avec sa patte humoristique sur un conte de notre temps.


Le 'happy end' de ce rebond vers un nouvel amour réconforte le lecteur, de manière un peu facile. C'est rassurant, surtout pour un lecteur de la quarantaine qui est mis face à un héros qui remet tout en cause...
- La question de la transmission aux enfants ... "je ne laissais rien derrière moi."
- La vie professionnelle... "Il valait mieux que j'évite de penser à ma vie professionnelle"
- Sa vie amoureuse ...

Moins bon que "La Délicatesse" ou "Les Souvenirs". Roman agréable à lire, surtout pour prendre du recul à la quarantaine...

 L'hôtel deux étoiles où le héros tente de de remettre à l'écriture n'est pas sans rappeler "Les Souvenirs".

jeudi 24 octobre 2013

136: "Le grondement de la terre" de Yasunari Kawabata

Genre : Shingo et sa famille à Kamakura

Histoire
Shingo, 62 ans, est toujours en activité professionnelle.
Il ne touche plus sa femme Yasuko, et ses enfants l'insupportent, tant son fils Shuichi qui boit et trompe sa femme, que sa fille Yasuko abandonnée avec ses 2 enfants par son mari. Seule sa bru, Kukiko, et la beauté de la nature trouvent grâce à ses yeux fatigués.

Impressions  

Kawbata nous fait plonger au cœur de l'intimité d'une famille japonaise traditionnelle, avec tous ses codes sociaux associés.
Les scènes quotidiennes s'intercalent avec des moments de contemplation, un art du Pays du soleil levant. Shingo est attentif aux manifestations les plus infimes de la nature, tournesols, érables, ginkgos, chiens, cigales, marrons qui tombent d'un arbre...

Shingo est déçu de sa vie, montrant une lucidité impressionnante sur sa propre personne et le bilan de son existence plutôt banale et insignifiante.
Mais il ne tombe pas dans la mélancolie triste et semble attendre avec sérénité (avec zen ?) la mort qui gronde comme la montagne.

Murakami a indéniablement puisé une part de son inspiration dans cet auteur fabuleux.

Tout à l’heure, dans le train, je me demandais si on pourrait envoyer sa tête au blanchissage ou la faire réparer. La couper… ce serait peut-être un peu violent. Mais enfin, détacher provisoirement la tête du tronc, en disposer comme de linge sale.

'Les belles endormies' ne sont pas loin, roman évoqué à travers les divagations de Shingo. Les deux 'héros' ont en commun cette période de la vie où le corps décline, l'heure du bilan sonne.


Un maître de la poésie des petits riens, la sensibilité à fleur(s) de peau.

mardi 15 octobre 2013

135: "Felicidad" de Jean Molla

Genre : "le bonheur est un droit et un devoir"

Histoire
Des parumains, des créatures humaines génétiquement conçues et programmées, se rebellent, le ministre du Bonheur est assassiné.
A la demande du ministre de la Sûreté intérieure, le lieutenant Alexis Dekcked enquête.

Impressions  

Le bonheur forcé excuse les dérives totalitaires d'un monde terrifiant. Terrifiant car à regarder de près, une planète Terre dominée par des superpuissances -Grande Europe, Etats-Unis d'Australamérique et Chinasie- n'est pas si éloignée du réel.



Dédicace de l’auteur avant de débuter le roman : « En hommage à Philip K. Dick et à Ridley Scott, évidemment. »
Un roman '1984' réactualisé, hommage à 'Blade Runner' réalisé par Ridley Scott, mais adapté à des lecteurs plus jeunes. Bien qu'ancré dans des références explicitement données par l'auteur, le scénario est original et captivant. Rebondissements et moments de réflexion sur la société alternent de manière habile.

A lire !
Roman d'anticipation pour la jeunesse captivant.


134: " Le Sermon sur la chute de Rome" de Jérôme Ferrari

Genre : chute d'un bistrot corse 
Genre (2): prix Goncourt

Histoire
Un modeste bar corse d'un village perché change de propriétaire jusqu'à son acquisition par deux enfants du pays, Matthieu et  Libero, qui renoncent à des études en ... philosophie.
Un rêve sur des bases idéalistes bien fragiles, tel l'empire romain, il sera menacé d'une chute tragique...

Impressions  
Tout un programme. Le message d'inéluctable fragilité des créations et projets humains à travers les références au sermon de St Augustin. Mais quel écart vertigineux en regard de cette histoire tragi-comique de 2 amis reprenant la gestion d'un bar corse. L'enfer du comptoir comparé à la chute de Rome. Je m'avoue sceptique (dépassé peut-être moi-même).

Certes les destins de générations qui se suivent sont meurtris par la guerre, par les absences. La construction de cette saga familiale est adroite et efficace, fourmille de personnages -dont Aurélie, la sœur de Mathieu, qui part en Algérie faire des fouilles à Annaba, anciennement Hippone dont Augustin fut évêque. Aurélie est très attachante surement parce qu'elle n'est pas victime des excès d'alcool, de sexe et de bêtise, comme la moyenne des protagonistes le plus souvent assez sordides ou faibles.

L'écriture est majestueuse, elliptique dans le choix des mots et leur tournure. De longues phrases remarquablement déliées.

Au final un roman déroutant, à l'écriture maîtrisée, mais qui ne m'a pas emballé, ni fait vibrer. Pas indispensable.

Prix Goncourt 2012... Décidément, je n'accroche pas avec les choix de ce prestigieux jury ! 
Cf. Wikipedia, "Le 7 novembre 2012, le roman est récompensé par le prix Goncourt au deuxième tour de scrutin par cinq voix contre quatre à Peste et Chloéra de Patrick Deville et deux voix àLa Vérité sur l'affaire harry Québert de Joël Dicker.. 2 autres romans que j'ai également lus, comme quoi je ne fais pas dans l'original...



samedi 21 septembre 2013

133: "Neige" de Orhan Pamuk



Genre : Ka et Ipek à Kars sous la Kar

Histoire
Ka est turque, un poète moderne, triste et mélancolique et vit seul à Francfort.
Il revient dans son village d'enfance, Kars, perdu dans la campagne à la frontière arménienne.
La neige ('Kar' en turque, titre original du roman) tombe incessamment au point de bloquer les accès routiers.
Le décor blanc d'un drame théâtral est planté.

Impressions  

Une écriture précise, souvent poétique, entre en résonance avec la mélancolie de Ka et les quartiers de ce village isolé peints avec un réalisme saisissant. On pourrait parfois se surprendre à vouloir balayer d'un revers de main des flocons de neige illusoirement tombés sur nos épaules.

L'auteur nous plonge dans le quotidien des turcs qui échangent sur les grandes questions politiques et religieuses, l'athéisme, la condition de la femme... Le port du voile cristallise les tensions entre pouvoirs et religions. Chaque mouvement s'exprime par la voie de personnages secondaires importants, depuis les intégristes aux plus modérés.

Dans un contexte de guerre civile, Ka vit des sensations d'inspiration presque mystiques où il doit très vite coucher sur le papier le poème qui le submerge. Ka est un anti-héros attachant; il subit son destin en dépit de ses efforts pour retrouver l'amour, allant jusqu'à jouer le porte-parole entre les militaires et Lazuli. Il déambule dans l'histoire, même pendant les couvre-feux imposés par le coup d'état d'opérette, il erre à travers les rues enneigées comme son cœur se perd entre Ipek et sa sœur Kadife.

Un roman complexe et riche. Incontestablement un écrivain majeur.
Citation de Orhan Pamuk:
"Tout le livre est un mélange de tragédie et de farce, d’ironie et de drame, de sourire et de larmes."


Orhan Pamuk s'est vu attribuer le prix Nobel de littérature en octobre 2006.
Les femmes turques ont exprimé leur désaccord, jugeant que l'auteur avait accordé trop d’attention, de compréhension aux motivations de ses personnages islamistes, et ont vu cela comme une sorte de trahison. 

samedi 7 septembre 2013

132: " Sur la plage de Chesil" d'Ian McEwan


Genre : lune de (f?)miel en huis clos so British

Histoire
1962: le jeune historien Edward Mayhew et la violoniste virtuose Florence Ponting sont venus passer leur lune de miel dans la vielle auberge du Dorset.
L'inhibition et l'héritage social vont jouer le grain de sable de cette soirée attendue (ou redoutée ?)...

Impressions  
Roman dense (une pause après les plus de 600 pages de la chronique précédente).
Unité de lieu, drame théâtrale ou très peu d'actions se produisent et pourtant tout bascule.
Drame de ces petits détails qui différencient Edward et Florence: leur origine sociale, leurs goûts personnels (musique, loisirs...) et leur rapport au sexe. Ce dernier sujet, au cœur du récit, est traité avec délicatesse.

Écriture ciselée où par touches délicates, ellipses, l'auteur raconte l'histoire de ces 2 êtres venant d'horizons différents, leur enfance, leur rencontre, tandis que dans cette chambre d'hôtel, les non-dits se bousculent en vain aux portes de la parole et la tension monte crescendo jusqu'à la cassure.

Chef d’œuvre littéraire.

131: "La physique des catastrophes" de Marisha Pessl

Genre : thriller-peinture sociale des US-des sentiments

Histoire
Bleue Van Meer, vit avec son père, un professeur de littérature, intellectuel, séducteur et excentrique. 
Depuis la mort de sa mère, Bleue et son père migrent continûment d'une ville universitaire à l'autre, centrés sur leur relation fusionnelle animée de défis intellectuels et savants.
Mais dans la petite ville de Stockton (Californie), l'adolescente renfermée va rejoindre un cercle fermé et élitiste de lycéens animé par Hannah Schneider, un professeur. Jusqu'au jour de la découverte par Bleue du corps pendu d'Hannah...


Impressions  
Pas d'exposés de physiques quantiques, que les non scientifiques se rassurent !

C'est une histoire à géométries multiples. Plusieurs niveaux de lecture se présentent.

C'est d'abord présenté comme une autobiographie: Bleue dit:
« Papa disait toujours qu'il faut une sublime excuse pour écrire l'histoire de sa vie avec l'espoir d'être lu. »
La sublime excuse prétextée pour écrire cette autobiographie, c'est évidemment la mort d'Hannah et toute l'enquête mystérieuse déclenchée par ce drame.
L'humour et l'ironie colorent aussi avec verve cette histoire au moyen d'un style brillant.
Mais cette légèreté est souvent là pour adoucir la noirceur du roman, vecteur d'une critique extrêmement riche de la société américaine: consumérisme, élitisme, politique....
Enfin c'est aussi évidemment un roman sur les relations parents-enfants et sur l'adolescence. L'héroïne, Bleue, 15 ans, se pose toutes les questions dans cette période troublée de passage à l'âge adulte.


Le début est un peu fastidieux. L'avalanche de citations (livres, films, pièces de théâtre..) lasse et semble assez indigeste, la trame de l'histoire tarde à se mettre en place. Heureusement, au bout d'une centaine de pages de ce pavé qui en contient 600, le rythme s'instaure et la lecture devient captivante. Au même titre que les supports visuels qui émaillent le récit, les références multiples apparaissent comme des éléments documentaires de la narration, rappelant le format d'une thèse.

Le roman finit en apothéose, décoiffant mais je ne veux surtout pas en dire plus !!
Au final un sentiment partagé. Ce roman aurait gagné à être plus court et plus vite entrer dans l'intrigue. Mais je pense que la virtuosité du style, la profondeur de cette peinture de l'Amérique, et cette intrigue prenante surpassent les défauts de l'ouvrage. C'est un roman très original (ah l'épilogue !) et très attachant.

Encore un roman excellent.
Armez-vous de patience pour les au moins cent premières pages (voire plus pour certains bloggueurs), et d'un peigne pour tenir le suspens du dénouement !

(Il me faut lire 'Le maître des illusions' de Bonna Tartt, souvent cité dans les blogs comme source d'inspiration de "La physique des catastrophes")

vendredi 6 septembre 2013

130: "La vérité sur l'Affaire Harry Québert" de Joël Dicker


Genre : best seller de l'été 2013 sur une histoire d'écrivains de best seller(s?)


Histoire
Écrivain célèbre et professeur d'université, Harry Québert est accusé d'avoir assassiné une jeune fille de 15 ans. 
Marcus Goldman, le narrateur, lui aussi écrivain, est en panne d'inspiration après le succès retentissant de son premier roman.
Bien que menacé d'être ruiné si il ne livre pas à temps son deuxième ouvrage, il se rend à Hampshire, lieu de l'intrigue: il se lance dans une enquête afin de prouver l'innocence d'Harry.

Impressions  

Une quête de la vérité, certes, mais pas seulement celle de Harry, celles aussi des habitants de Hampshire, avec leurs excès, leurs jalousies, leurs faiblesses. Une ville microcosme à la Agatha Christie, peinture très colorée de la province américaine.
La construction de cette histoire est extrêmement habile, rythmée par des rebondissements qui dynamisent la narration, et (ouf !) sans formatage systématique comme dans 'Da Vinci Code' ou 'Les piliers de la Terre' de Ken Follet. Une construction à l'américaine par un écrivain suisse roman...
Et ce roman ne se résume pas à une cette enquête criminelle, mais au contraire sert d'alibi à des réflexions sur l'écriture, sur la société américaine (les médias, la justice, la police...), sur les mœurs humaines.
S'ajoute aussi la dimension d'une quête de Marcus sur sa vraie nature. Le 'Fantastique' aurait-il des failles ? Est-il un imposteur ?

Maintenant, une fois le soufflé de l'enthousiasme retombé -cela fait un mois et demi que je l'ai fini- des lacunes et imperfections transparaissent. Sur l'écriture, il peut y avoir débat: qu'est-ce qu'un bon livre, un best-seller comme semble le dire ce roman ? L'écriture elle-même de l'auteur est très commune. De plus l'histoire d'amour entre un homme de 34 ans et une fillette de 15 ans ne m'a pas fait frémir, on est très loin de 'Lolita'. Et les personnages sont souvent caricaturaux.

Mais ne boudons pas notre plaisir.
Roman remarquablement construite et prenant. Une lecture qui procure énormément de plaisir. Il ne deviendra pas cependant un incontournable pour moi mais je surveillerai avec attention les prochaines publications de cet auteur suisse de 27 ans !

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

Grand Canyon