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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

mercredi 30 août 2023

544: 'Signes de vie' de José Rodrigues dos Santos

Genre : E.T. arrive ?

Histoire
Les immenses radiotélescopes de l'institut SETI en Californie viennent de capter un signal inhabituel venu de l'espace sur la fréquence 1,42 GHz.
Wow ! Un signe de vie ?

Impressions
En fait, ce pavé de 700 pages m'a profondément déçu.
Est-ce un polar thriller ou une réflexion sur l'origine de la vie selon les recherches en mathématique, physique, chimie et biologie ?

Si vous souhaitez un cours de mise à niveau dans les sciences, ce livre vous apportera quelques éléments, le langage est clair et les exemples aident à comprendre le propos.

On y apprend par exemple l'extraordinaire adaptation des êtres vivants
- Avec de la mousse qui extrait de l'eau de l'air du désert
- des kangourous qui extraient de l'eau d'aliments métabolisés
- le séquoia qui monte l'eau dans les branches supérieures
Des Bactéries hyperthermophiles dont la température optimale de croissance est supérieure ou égale à 80 0C
- la chimiosynthèse un processus biologique alternatif à la photosynthèse
...
Ou, encore, de nombreuses discussions évoquent les analyses des météorites martiennes retrouvées sur le Terre, comme l'ALH84001

En août 1996, une équipe de la NASA annonce la découverte de traces fossiles de vie dans une météorite d'origine martienne (ALH84001), récoltée en 1984 dans les glaces de l'Antarctique. Les données isotopiques et l'âge d'irradiation permettent de dire qu'après un voyage de 16 millions d'années dans l'espace, elle aurait séjourné en Antarctique durant 13000 ans.

Mais si vous recherchez un thriller, il vaut mieux passer votre tour.
Les scènes qui officient dans cette catégorie doivent représenter 150 pages sur 700 pages au total... 
Et ce qui annihile tout effet d'entrainement est que les très longues conversations sur les origines de la vie sont insérées entre des phases d'action. Il faut être patient, alors quand des blogueurs parlent de page turner, je me demande si on a lu le même bouquin ?...
J'ajouterai que cette succession de dialogue "philosophiques" durant des heures alors que les protagonistes sont engagés dans une course contre la montre où la Terre est en enjeux, c'est du grand n'importe quoi.

En synthèse, les personnages sont stéréotypés (Setz l'américain grossier et dragueur, Emese la hongroise très séduisante et dévouée, Tomas qui est aérophobe et monte dans une navette spatiale de la NASA...), les situations sont caricaturales, le langage est familier.
Par exemple, on peut s'interroger sur la pertinence de l'insistance au sujet de l'entrainement des astronomes aux toilettes, donnant lieu à un jeu de dialogues ras les pâquerettes, comme:
'En fait, la fameuse dernière goutte qui, comme tous les hommes le savent, est condamnée à tomber dans le slip, resta sur la pointe et se colla au bord du tuyau avant d’être, elle aussi, aspirée par le collecteur de déchets liquides...'

Bref, passez votre chemin.
J'écris cela en constatant que je suis tout de même allé jusqu'à la fin de ce récit...

Non. Des signes pour vous épargner de consacrer des minutes de votre vie à lire ce livre :)

jeudi 24 août 2023

543: 'Le théorème d'Almodovar' d'Antoni Casas Ros

Genre : planctonesque

Histoire
"Défiguré à la suite d'un accident, le narrateur émerge lentement de sa solitude, réconcilie la forme et le sans-forme, explore le monde duquel il s'était retiré. Le double regard, celui, distant, d'Almodovar qui le filme et celui, passionné, d'un transsexuel, lui fait comprendre peu à peu qu'il y a une fête au centre du vide."
4ième de couverture
Publié en 2008 chez Gallimard, premier roman d’Antoni Casas Ros

"Ce que j'aime dans le plancton, c'est qu'il est en flottaison entre deux mondes et qu'il jouit à la fois de l'eau et de la lumière. C'est sans doute la vie la plus harmonieuse, la vie à laquelle j'aspire. Une vie si belle que le rêve n'a même pas besoin d'affleurer. Une vie dépourvue de tension. Une vie qui est une mélodie offerte au principe d'incertitude. Une vie qui finit brusquement, dans la dévoration. Un itinéraire parfait : lumière, eau, danse et fin."

Impressions
Tout est dit dans le 4ième de couverture...:)
Roman inspiré de sa propre vie, Antoni Casas Ros a en effet subi un accident de voiture à l'âge de vingt ans qui l'a défiguré et dans lequel son amie a trouvé la mort.
Il s'interroge sur le sens de sa vie et même de la vie de manière générale, lui réfugié dans la solitude loin du regard des autres.
Mathématicien initié par sa mère, son seul soutien,  lettré et sybarite..

C'est dans l’amour d’une transsexuelle génoise et dans le projet d'un film avec le réalisateur Pedro Almodovar, qu'il retrouve le gout de la vie.
Délicatesse et brutalité se côtoient, et les scènes surréalistes habillent de récit d'une ambiance décalée, comme par exemple ce cerf qui élit domicile sur son canapé et les suit en permanence.
'Il me laisse une toute petite place sur le canapé, je la prends, je caresse sa tête, juste entre les bois et sa petite barbe de Chinois. Il y a dans son œil une douceur indifférente qui me touche profondément."


"Dans cet autoportrait, j’essaie autre chose. Je tente de regarder le monde jusqu’à ce qu’il révèle sa beauté même si l’opération est étrangement utopique. J’établis le théorème d’Almodovar : il suffit de regarder assez longtemps pour transformer l’horreur en beauté.'

Un écrit autobiographique hors des standards 


samedi 19 août 2023

542: 'La boîte à magie' de Camilla Läckberg & Henrik Fexeus

Genre : personnages toqués et stéréotypés

Histoire
Une femme dont le corps dénudé et transpercé d'épées est retrouvé dans une boîte ...
Une équipe de la brigade criminelle de Stockholm se lance sur cette piste brumeuse.
Elle décide de faire appel à Vincent Walder, la star mentaliste qui affole le petit écran et la scène suédoise avec ses shows surdimensionnés. 

Impressions
650 pages; un gros pavé, du lourd (surtout quand on le lit allongé...) !
Un roman collecté dans une de ces boîtes à livres qui poussent dans nos villes et villages.
Une lecture surprise envisagée pour aérer le cerveau.

Camilla Läckberg s'est associée à Henrik Fexeus, mentaliste suédois pour qui l'art de la magie, des illusions et de l'esprit n'a que peu de secrets. 
Et parmi les 2 héros de cette enquête, aux côtés de l'inspectrice Mina, Vincent Walder apporte son expertise de mentaliste...

Les personnages sont stéréotypés, à l'image de cette section 'spéciale' de la police dirigée par Julia.
Mina est atteinte de mysophobie et du toc des laveurs, Vincent est rongé de tocs et souffre d'arithmomanie et de claustrophobie, Ruben est un flic lourd et misogyne, Peder, est épuisé par ses triplées et se dope de caféine et de boissons énergisantes entre deux sommes.... Etc...
Bref une équipe de névrosés sans dentelle.

Cette histoire de serial killer manque de vraisemblance et est conduite avec des ressorts bien compliqués, comme par exemple quand Vincent consulte à plusieurs reprises son fils Benjamin pour analyser les combinaisons de nombres.

La longueur du récit est excessive, de nombreuses scènes pourraient être évitées comme les crises de jalousies maladives de Maria, la femme de Vincent, ainsi que les agressions de prédatrice sexuelle de Ulrika, l'ex de Vincent. Ces circonvolutions ralentissent le suspens et à la longue lassent.
Selon un blogueur, moins de deux cent pages sont consacrées au sujet principal du roman à savoir l'enquête.

Et c'est bien dommage, j'aurai au moins apprécié d'en apprendre plus sur ces tours de magie spectaculaires à base de boîtes où l'assistant.e est logé.e puis découpé.e, transpercé.e, scié.e (au choix...).

En synthèse, une déception qui confirme ma première expérience de cette auteure dans 'La Princesse des glaces'.


Quelques exemples de ces boîtes magiques:

A Londres en janvier 1921, l’illusionniste P.T. Selbit découpait son assistante en deux devant un public ébahi. Un tour devenu mythique, qui connaîtra de multiples revisites et transformera le monde de la magie
Goldin, illusionniste américain, sera le second à proposer ce tour, en 1921.

Pas convaincu par l'illustration...



En trois...


Magiquement fastidieux...

541: ' Mademoiselle Sophie' de Zabus & Hippolyte - BD

Genre : "fable du lion et de l’hippopotame"

Histoire
Romain, 12 ans, a pour professeur d'école mademoiselle Sophie. L'embonpoint prononcé de Sophie lui vaut les moqueries de plusieurs élèves, sans qu'elle semble y prêter attention. Romain observe avec curiosité et empathie sa professeure et devine un mal-être qu'il ne peut expliquer avec son regard de jeune ado. Romain essaie pourtant de comprendre cette tristesse palpable...
Zabus (Scénario) Hippolyte (Dessin, Couleurs)


Impressions
Récit du passage de l'enfance à l'adolescence pour un garçon sensible et effacé, qui rêve de quitter sa faiblesse de lionceau pour rugir comme un lion et défendre les plus faibles.
Récit d'une institutrice dévouée aux enfants mais dont l'obésité la condamne à un mal-être profond qu'elle compense par la boulimie.

Pudeur et humanité caractérisent cette histoire, une rencontre touchante entre le lion et l'hippopotame.
Une fable servie par de très beaux dessins à l'aquarelle.

Jolie invitation à changer notre regard sur les autres au-delà des apparences.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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