Histoire
Deux jeunes viennois juifs, Wihelm -journaliste brillant- et Almah -étudiante pour devenir dentiste- connaissent un coup de foudre en 1931. Alors que leurs proches quittent un quotidien de plus en plus menaçant et violent, ils tardent jusqu'à devoir fuir en catastrophe, avec leur jeune garçon de 3 ans, en direction de la Suisse. Leurs seuls bagages sont des visas pour les Etats-Unis. Mais leurs espoirs seront bien mis à mal, et une nouvelle vie les attend dans un lieu bien éloigné de leur Vienne resplendissante et culturelle...
Deux jeunes viennois juifs, Wihelm -journaliste brillant- et Almah -étudiante pour devenir dentiste- connaissent un coup de foudre en 1931. Alors que leurs proches quittent un quotidien de plus en plus menaçant et violent, ils tardent jusqu'à devoir fuir en catastrophe, avec leur jeune garçon de 3 ans, en direction de la Suisse. Leurs seuls bagages sont des visas pour les Etats-Unis. Mais leurs espoirs seront bien mis à mal, et une nouvelle vie les attend dans un lieu bien éloigné de leur Vienne resplendissante et culturelle...
Impressions
Comme pour le roman précédent de Mario Vargas Llosa, le récit est campé sur fond d'histoire, en l'occurrence l'accueil de 100 000 juifs proposé par la république dominicaine pendant la seconde guerre mondiale.
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"Niemand will sie !", littéralement "Personne n’en veut !", titrait ironiquement en parlant des Juifs, le Völkischer Beobachter, hebdomadaire allemand au service de la propagande hitlérienne. Il se gargarisait alors de l’échec cuisant de la Conférence d’Evian, décidée en 1938, en vue de statuer sur le sort des émigrés juifs.
Seule la République Dominicaine répondit favorablement à l’appel lancé lors de la Conférence et promit d’accueillir au moins 100 000 juifs. Curieusement en effet, car le dictateur Rafael Trujillo à la tête du pays depuis huit ans est davantage connu pour ses exactions que pour ses élans philanthropiques. Il fut à deux reprises le président de la République dominicaine (1930-1938 et 1942-1952) et de 1930 à sa mort en 1961, il a exercé un pouvoir sans partage sur le pays.
Cette décision était avant tout motivée par des intérêts géopolitiques et économiques :
1- restaurer son image sur la scène internationale, largement ternie par le massacre de milliers de Haïtiens en 1937,
2- accélérer le développement économique de son pays par l’apport d’un capital humain qualifié
3- assurer une population plus blanche...
Les accords politiques passés entre les responsables dominicains et américains conduisirent à l’élaboration du plan DORSA (Dominican Republic Settlement Association), qui eut en charge l’installation des réfugiés dans la ville de Sosúa au nord de l’île.
En fin de compte, seulement mille visas furent émis et, malheureusement, seuls 650 Juifs réussirent à en tirer profit et à rejoindre l’île. Le président Trujillo leur donna des terres à cultiver et du bétail à élever.
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Fresque romanesque, 3 décennies de ce couple, 3 grandes phases -Vienne, errance, Sosua- un récit romantico-sentimental qui peut agacer certains lecteurs mais qui m'a plu.
"Cette nuit-là, je découvris que j'avais besoin d'Almah pour former un tout parfait et, dans sa façon de m'aimer, je devinai une exigence d'éternité."
Les chapitres de ce pavé de plus de 600 pages sont courts, apportant du rythme et de l'aération. Les narrateurs changent, le plus souvent alternent entre Wihelm et une voix extérieure.
Ce roman aurait pu gagner en sobriété et longueur, mais en fermant ce livre je constate qu'en dépit de son épaisseur je n'ai pas ressenti de lassitude à l'exception de quelques répétitions.
Sur fond des remous de l'histoire, un roman sur la richesse des relations humaines. Plus que l'holocauste, c'est la question de l’identité et de l’enracinement qui guide le récit.
Comme pour le roman précédent de Mario Vargas Llosa, le récit est campé sur fond d'histoire, en l'occurrence l'accueil de 100 000 juifs proposé par la république dominicaine pendant la seconde guerre mondiale.
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"Niemand will sie !", littéralement "Personne n’en veut !", titrait ironiquement en parlant des Juifs, le Völkischer Beobachter, hebdomadaire allemand au service de la propagande hitlérienne. Il se gargarisait alors de l’échec cuisant de la Conférence d’Evian, décidée en 1938, en vue de statuer sur le sort des émigrés juifs.
Seule la République Dominicaine répondit favorablement à l’appel lancé lors de la Conférence et promit d’accueillir au moins 100 000 juifs. Curieusement en effet, car le dictateur Rafael Trujillo à la tête du pays depuis huit ans est davantage connu pour ses exactions que pour ses élans philanthropiques. Il fut à deux reprises le président de la République dominicaine (1930-1938 et 1942-1952) et de 1930 à sa mort en 1961, il a exercé un pouvoir sans partage sur le pays.
Cette décision était avant tout motivée par des intérêts géopolitiques et économiques :
1- restaurer son image sur la scène internationale, largement ternie par le massacre de milliers de Haïtiens en 1937,
2- accélérer le développement économique de son pays par l’apport d’un capital humain qualifié
3- assurer une population plus blanche...
Les accords politiques passés entre les responsables dominicains et américains conduisirent à l’élaboration du plan DORSA (Dominican Republic Settlement Association), qui eut en charge l’installation des réfugiés dans la ville de Sosúa au nord de l’île.
En fin de compte, seulement mille visas furent émis et, malheureusement, seuls 650 Juifs réussirent à en tirer profit et à rejoindre l’île. Le président Trujillo leur donna des terres à cultiver et du bétail à élever.
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Fresque romanesque, 3 décennies de ce couple, 3 grandes phases -Vienne, errance, Sosua- un récit romantico-sentimental qui peut agacer certains lecteurs mais qui m'a plu.
"Cette nuit-là, je découvris que j'avais besoin d'Almah pour former un tout parfait et, dans sa façon de m'aimer, je devinai une exigence d'éternité."
Les chapitres de ce pavé de plus de 600 pages sont courts, apportant du rythme et de l'aération. Les narrateurs changent, le plus souvent alternent entre Wihelm et une voix extérieure.
Ce roman aurait pu gagner en sobriété et longueur, mais en fermant ce livre je constate qu'en dépit de son épaisseur je n'ai pas ressenti de lassitude à l'exception de quelques répétitions.
Sur fond des remous de l'histoire, un roman sur la richesse des relations humaines. Plus que l'holocauste, c'est la question de l’identité et de l’enracinement qui guide le récit.
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