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jeudi 8 avril 2021

443: ' Pandemia' de Franck Thilliez

Genre : thriller viral

Histoire

Vous remplacez les pangolins et chauve-souris par des cygnes, le virus SARS-CoV-2 (SARS pour "Syndrome Aigu Respiratoire Sévère" et CoV pour "CoronaVirus") par une variante inconnue de H1N1, ajoutez une société secrète inspirée par les Chevaliers de l'Apocalypse, plongez les lecteurs dans les souterrains égouts nauséabonds de Paris, assaisonnez de Dark Web et en avant vers un thriller relevé !

Une enquête où on suit en parallèle une équipe de flics du 36 quai des Orfèvres, avec Sharko / Lucie et Nicolas / Camille, et un autre couple, Amandine, microbiologiste, qui est mariée à Phong, un ancien microbiologiste également, qui est depuis deux ans atteint d’une maladie qui l’empêche de vivre normalement.




Impressions

Un thriller bien documenté, qu'il s'agisse de décrire les instituts de santé comme l'Institut Pasteur ou les service d'entretien des égouts de Paris.

Un thriller qui dénonce le comportement inconscient de notre société, avec en particulier la question de son impact sur son environnement, un sujet largement discuté dans la période de crise sanitaire que subit la planète entière depuis début 2020. Ne paît-on pas les inconséquences de notre comportement ?
"L'homme, tel que nous le connaissons, est le pire virus de la planète. Il se reproduit, détruit, épuise ses propres réserves, sans aucun respect, sans stratégie de survie."

Un thriller qui dénonce aussi les investissements publics insuffisants, en particulier dans le domaine de la recherche où même un institut de renom comme Pasteur voit son budget rogné d'année en année. Les chercheurs cherchent de l'argent la plupart de leur temps.
"Ce travail, comme les analyses de prélèvements au CNR, n'avait rien de passionnant, mais il permettait de faire entrer de l'argent à l'institut Pasteur."

Et surtout, comme l'a titré Le Point, 'Paru en 2015, ce thriller brossait le scénario catastrophe d'une pandémie de grippe en France. Une anticipation brillante, que l'auteur révise avec nous."

En revanche, c'est trop long..
Et surtout, sans doute pour relancer le suspens, l'auteur introduit des rebondissements assez improbables. 
En particulier, après 300 pages qui ont bien mis en évidence la dangerosité des fous qui sèment la terreur, Camille, l'épouse du flic qui a été le destinataire du message du méchant homme-oiseau noir se fait enlever... Ce malade a torturé et assassiné une famille et d'autres personnes, a provoqué une pandémie, anticipe toutes les actions de la police. Et aucune mesure de protection n'est mise en place... Grosse ficelle.
L'absurdité du scénario atteint un point culminant quand l'employée de Pasteur, Amandine, se met seule à remonter la piste d'un médecin pour aller se jeter dans la gueule du loup. Avec un téléphone portable dont la batterie est sur le point de lâcher, bien sûr :)

J'ai donc lu la fin en mode 'je veux savoir la fin mais vite'. Pas trop difficile, Franck Thilliez ne distille pas une écriture littéraire à savourer parcimonieusement. C'est basique et direct.


Enfin, ce roman fait appel à de nombreuses références, cinéma, musique, romans, que j'aime relever.

Inévitablement un film d'épouvante est cité: "Les Griffes de la nuit" (A Nightmare on Elm Street), film d'horreur américain écrit et réalisé par Wes Craven et sorti en 1984. Avec un sympathique Freddy aux doigts acérés...

Relevant de plus d'érudition, les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse sont des personnages célestes et mystérieux mentionnés dans le Nouveau Testament, au sixième chapitre du livre de l'Apocalypse:
"Les interprétations concernant les quatre cavaliers sont nombreuses mais, pour faire court, le cavalier blanc est là pour répandre la parole de Dieu, il est l’annonciateur du malheur. Le rouge symbolise le sang versé, il sème la guerre, le trouble par l’épée. Le noir fait pourrir les récoltes, amène la famine. Quant au vert, il représente la maladie, la mortalité par épidémie.
Il est la Mort.."

1- le cavalier blanc est symbole de la conquête, de puissance et de victoire
Le cavalier blanc sur un vitrail de la Basilique de Saint-Denis.

2- le Cavalier rouge apporte la guerre, le conflit, le sang et la violence.
Le cavalier de la Guerre, sur le cheval rouge (miniature du xiiie siècle d'un manuscrit de l'Apocalypse)

3- le cavalier noir porte une balance qui représente les prix exorbitants des denrées de base, et donc annonce la famine pour le plus grand nombre.
Le cavalier noir dans l'Apocalypse de Bamberg (vers l'an mil).

4- Le cavalier 'pâle' nommé La Mort', explicite...
Mais le mot grec (thanatos) qui signifie la mort sert aussi à qualifier la peste. Ce serait donc une allégorie aux phénomènes épidémiques, un cavalier qui distille la maladie à grande échelle. Une pandemia ?
Le cavalier nommé Mort, sur le cheval livide. Tapisseries de l'Apocalypse d'Angers.


Un roman 'page-turner' qui peut agir comme un vaccin contre la crise COVID qu'on subit depuis plus d'un an. Ou encore plus stresser ?
En tout cas, efficace, vite dévoré si on supporte les grosses ficelles.

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  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
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