Histoire
Témoignage de la survie animale dans les tranchées pour ces soldats allemands sacrifiés. Inspiré du roman "Le feu" de Barbusse, prix Goncourt 1916, transposé dans le camp ennemi.
Témoignage de la survie animale dans les tranchées pour ces soldats allemands sacrifiés. Inspiré du roman "Le feu" de Barbusse, prix Goncourt 1916, transposé dans le camp ennemi.
Impressions
Une première pour moi. J'ai lu cette bande dessinée sur la tablette, bénéficiant le temps du confinement d'un abonnement gratuit à la bibliothèque numérique.
Une première pour moi. J'ai lu cette bande dessinée sur la tablette, bénéficiant le temps du confinement d'un abonnement gratuit à la bibliothèque numérique.
Première constatation: ce n'est pas le format d'une page de BD -c'est beaucoup plus petit-, c'est pixelisé, et cela perd en émotion visuelle ainsi qu'en sensation de toucher.
Indépendamment du support, la forme de cette BD est inhabituelle.
Dessins aux crayonnés noirs, austères: uniquement des paysages dévastés, d'océans de boue et de cadavres et ces soldats casqués, sans pied (car dans la boue) aux visages décharnés. Les pages se ressemblent, pas de lieux reconnaissables, pas de visages identifiés.
Même austérité en ce qui concerne les dialogues. Quasiment pas de dialogue mais une voix off, qui énonce les statistiques et décrit l'horreur du quotidien.
La BD est découpée en 13 chapitres, tous localisés dans le champ de bataille.
"Autour de nous il y a peu d'intellectuels, de professions libérales, d’instituteurs, d'artistes. Il y a peu de riches qui risquent leur figure aux créneaux sinon en passant ou sous des képis galonnés."
Mais ce roman graphique dénonce surtout un enfer absurde où la terre est ravagée, les soldats aussi.
Evidemment par la mitraille,
"Autour de nous, les coups de fusil, la canonnade qui crépite, qui roule."
"On arrive dans une grande plaine. Écorchée, défoncée."
Mais aussi par
"Le brouillard qui pénètre la vareuse en gros draps lourd d'eau qui fait comme un suaire avant l'heure."
"La pluie devient torrentielle. C'est le déluge dans la nuit."
Et surtout par l'eau...
"Au début j'ai cru que le pire enfer c'était les flammes, les obus. Puis j'ai longtemps pensé que c'était l'étouffement des souterrains qui se rétrécissent éternellement. Mais non, tous ceux qui ont mis un pied sur le bord d'un trou d'obus le savent. Le pire enfer, c'est l'eau."
"La pluie pénètre nos étoffes. La pluie pénètre nos corps. La pluie pénètre nos âmes. La pluie remplit nos bottes."
A l'image de son thème, cette bande dessinée est évidemment pesante, triste, sans espoir.
La transposition du roman côté allemand témoigne de ce que tout est pareil et que rien ne change, la Guerre est abominable des deux côtés, il n’y a que des victimes.
Bande dessinée pas plaisante à lire, à considérer comme un témoignage pour ne pas oublier.
Indépendamment du support, la forme de cette BD est inhabituelle.
Dessins aux crayonnés noirs, austères: uniquement des paysages dévastés, d'océans de boue et de cadavres et ces soldats casqués, sans pied (car dans la boue) aux visages décharnés. Les pages se ressemblent, pas de lieux reconnaissables, pas de visages identifiés.
Même austérité en ce qui concerne les dialogues. Quasiment pas de dialogue mais une voix off, qui énonce les statistiques et décrit l'horreur du quotidien.
La BD est découpée en 13 chapitres, tous localisés dans le champ de bataille.
- Kamerad, Camarade
- Graben, Fossé
- Verbindungsgraben, Boyau
- Streifzug, Dégagement
- Kanonenfutter, Chair à Canon
- Die Gezeichneten, Les Marqués
- Boschung, Talus
- Wasserelache, Eau
- Morast, Marécage
- Stimmen, Voix
- Flachland, Plaine
- Morgenröte, L'Aube
- So ist es, C'est ça
"Autour de nous il y a peu d'intellectuels, de professions libérales, d’instituteurs, d'artistes. Il y a peu de riches qui risquent leur figure aux créneaux sinon en passant ou sous des képis galonnés."
Mais ce roman graphique dénonce surtout un enfer absurde où la terre est ravagée, les soldats aussi.
Evidemment par la mitraille,
"Autour de nous, les coups de fusil, la canonnade qui crépite, qui roule."
"On arrive dans une grande plaine. Écorchée, défoncée."
Mais aussi par
"Le brouillard qui pénètre la vareuse en gros draps lourd d'eau qui fait comme un suaire avant l'heure."
"La pluie devient torrentielle. C'est le déluge dans la nuit."
Et surtout par l'eau...
"Au début j'ai cru que le pire enfer c'était les flammes, les obus. Puis j'ai longtemps pensé que c'était l'étouffement des souterrains qui se rétrécissent éternellement. Mais non, tous ceux qui ont mis un pied sur le bord d'un trou d'obus le savent. Le pire enfer, c'est l'eau."
"La pluie pénètre nos étoffes. La pluie pénètre nos corps. La pluie pénètre nos âmes. La pluie remplit nos bottes."
A l'image de son thème, cette bande dessinée est évidemment pesante, triste, sans espoir.
"Gardant juste assez d'énergie pour repousser la douceur qu'il y aurait à se laisser mourir."
"Rien qu'on est, rien qu'un point parmi des milliers d'autres pareils malheurs. On est rien. Rien."
Mais elle a le mérite de témoigner, pour ne pas oublier.
"C'est que nous, les hommes, on est des machines à oublier."
"Il n'y aurait plus de guerre si on se rappelait."
"La voici la guerre qui viole le bon sens, qui avilit les grandes idées, hideuse au moral comme au physique, la guerre qui commande tous les crimes."
"La bêtise et l'oubli sont des péchés et des crimes.
Le silence, n'aura d'autre conséquence que la répétition des événements."
"Rien qu'on est, rien qu'un point parmi des milliers d'autres pareils malheurs. On est rien. Rien."
Mais elle a le mérite de témoigner, pour ne pas oublier.
"C'est que nous, les hommes, on est des machines à oublier."
"Il n'y aurait plus de guerre si on se rappelait."
"La voici la guerre qui viole le bon sens, qui avilit les grandes idées, hideuse au moral comme au physique, la guerre qui commande tous les crimes."
"La bêtise et l'oubli sont des péchés et des crimes.
Le silence, n'aura d'autre conséquence que la répétition des événements."
La transposition du roman côté allemand témoigne de ce que tout est pareil et que rien ne change, la Guerre est abominable des deux côtés, il n’y a que des victimes.
Bande dessinée pas plaisante à lire, à considérer comme un témoignage pour ne pas oublier.
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