Histoire
Parti treize ans plus tôt se battre au Vietnam, Jim Lamar réapparaît dans Stanford, un village du Missouri, au bord du Mississippi. Ce revenant se réapproprie la ferme familiale pillée par les villageois suite au décès de ses parents.
Son comportement bourru d'ermite inquiète les habitants de cette Amérique rurale profonde et seul un jeune garçon de 13 ans, Billy, se met à le côtoyer.
De silences en longs récits, le vétéran du Vietnam se confie peu à peu à Billy, ce petit dur du village en admiration devant ce géant désillusionné qui parle comme dans les livres.
Une amitié naissante qui va bouleverser le cours de la vie du jeune narrateur.
Impressions
L'Amérique profonde, ambiance de 'Les raisins de la colère'. Rôdent dans Stanford actes de lâchetés, violence sourde, ségrégation, préjugés, discrimination... Sur fond de blues, coule le Mississippi...
Et dans ce décor, Lionel Salaün déroule un récit à l'écriture sobre et très riche en thèmes.
Il évoque
le fossé social entre les riches qui s'instruisent et ont des loisirs et les pauvres qui sont envoyés comme chair à canon sur les fronts,
une éloge de l'amitié et de la tolérance, entre noirs et blancs, entre instruits et culs-terreux,
un hymne à la nature- refuge pour Billy qui fuit son père alcoolique et pour Jim en quête du passé, porté par les flots illusoires -du Missisippi ?- d'un retour à une vie révolue.
Roman extrêmement bien écrit, bouleversant et captivant. Coup de cœur pour ce premier roman d'un quarantenaire de Chambéry.
« Transformé en caisse de résonance, je me laissais conduire en état second, fasciné par une chanson que j’entendais pour la première fois et dont je marmonnais le refrain en même temps que son auteur, Rainy Night in Georgia ».
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