Un cadeau offert à Julia par ses copines pour ses 40 ans l'emporte dans un élan de rupture d'avec sa vie monotone de femme mariée caissière dans un supermarché. Elle saute dans le premier Paris-Toulouse et...
"[...] elle veut juste s'amuser et envoyer valser toute cette fatalité, ce mélodrame à deux balles dans lequel la maintiennent Djamel, Laura, Martine, [...]"
Et alors débute un chassé-croisé des passagers, de la vieille Colette éternelle amoureuse, du contrôleur Germinal anarchiste et d'autres encore riches en couleur comme le mendiant pseudo sourd-muet et roumain qui n'a pas pu descendre du train
"[...] Je suis grec. Je suis venu en France pour chanter. [...] Mais pas marché. Alors j'ai fait la manche. Muet, c'est bien pour faire la manche. Et Roumain. Ici, Roumain ça paye. Tout le monde habitué. Plus généreux..."
Je ne suis pas certain que Roumain ça paye ces temps-ci...
Mes impressions
Un roman au premier abord léger, "vaudevillesque", très agréable à lire. Les scènes cocasses prêtent à rire, et cet ouragan de ruptures avec son propre quotidien contamine petit à petit l'ensemble des passagers: ils se libèrent, rompent avec leurs carcans. Et le rythme de ces "pétages de câbles" va en s'accélérant dans ce roman.
L'autre attrait de ce roman, un peu moins léger (mais loin de la thèse de sociologie), est cette peinture de la société française, et en particulier ses 'castes' sociales à l'image des premières et secondes classes du TGV...
"Il pressentait chez elle ce travers naïf si répandu dans les milieux les plus défavorisés, qui n'ont, pour toute volonté de s'en sortir, que le rêve du prince charmant ou celui du ticket gagnant de loto."...
"[...] C'est une pauvre fille. Une barbare ! Tu comprends ? Au sens grec du terme ! Elle ne parle même pas la même langue que nous, elle n'a rien de commun avec nous. Il n'y a qu'à voir comment elle se fringue..."
C'est drôle, enlevé, un bon moment de lecture, un ouvrage plus subtil qu'un simple roman de gare.
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