Histoire
2084, un siècle s'est écoulé depuis le chef d'oeuvre de George Orwell.
Un satellite de Saturne abrite Cerclon, une ville de 7 millions d'humains. Loin de la Terre ravagée par une guerre mondiale.
D'apparence, c'est une démocratie vertueuse qui gouverne ce monde, un havre de paix et de sécurité. C'est en réalité un totalitarisme qui a pris les traits bonhommes de la social-démocratie. Tout est lisse, pensé pour le plaisir, mais nul ne doit sortir du cadre, s'aventurer aux limites du Dehors.
Ce n'est pas l'avis des Voltés...
Impressions
Entre un roman de SF catégorie "dystopie" et une dissertation philosophique.
Mon impression est mitigée.
Qu'est-ce qui m'a dérangé ?
Le rythme est inégal. Par exemple, les 150 premières pages mettent lentement en place le décor et les personnages, sur fond de rendez-vous entre les Voltés et ceux de l'histoire d'amour-cul naissante entre CAPTP et Boule. Quand le rythme accélère, c'est finalement assez brouillon, en particulier l'assaut de la tour de la Télévision où il est très difficile de suivre les différentes actions qui se chevauchent.
Le style d'Alain Damasio n'est pas extraordinaire. Certains blogueurs parlent d’une incroyable poésie, de mots qui vous emportent dans un ouragan palpitant, qui vous coupe le souffle, qui vous ballote. Pour moi c'est réellement excessif. L'écriture est vivante et efficace, mais je n'ai pas été emporté par la poésie. Alain Damasio n'est pas un écrivain à l'histoire d'amour qui emporte.
Beaucoup de spécificités de cette dystopie s'inspirent de "1984" et 'Le Meilleur des Mondes". Caméras omniprésentes, tours de surveillance, contrôles à tous les niveaux, sa hiérarchie sociale...
"Une société de contrôle, de flicage de tous par tous, aussi splendidement démocratique serait-elle, je la vomis. Et je la vomis pour des valeurs qui sont autrement vitales que ce triomphe à la régulière du conformisme, de la docilité et de la peur, que vous cautionnez parce qu’issu d’une majorité. Je la vomis pour la liberté. Pour que la vie siffle dans nos viscères, comme un ruisseau ardent. Je la vomis pour un espoir : que l’homme vaut mieux que ce qu’il est aujourd’hui."
Qu'est-ce qui m'a plu ?
Cette dystopie, c'est une société possible que décrit l'auteur, une pseudo-démocratie de contrôle, lisse, où chacun est « invité » à bien se comporter, chacun est géré, pour son plus grand confort. Une démocratie au pouvoir diffus, où chaque individu surveille les autres. Une démocratie où la position de chacun n’est plus susceptible d’être injuste : chacun est clastré. Un monde normé, statisticien, conformiste.
Et force est de constater que de nombreux traits de Cerclon s'installent progressivement dans nos sociétés, de l'Europe, l'Asie au continent Américain. Le système de notation établi en Chine par exemple...
A ce simili de ville démocratique s'oppose le Dehors, ce no-man's land, un espace démesuré (90% de la surface) qui n’appartient à personne. Dehors est à l'image des Voltés, qui luttent pour préserver la vie, la liberté inconditionnelle de créer, penser, toucher.
Privation des libertés, de penser, de toucher.
"Une société de contrôle, de flicage de tous par tous, aussi splendidement démocratique serait-elle, je la vomis. Et je la vomis pour des valeurs qui sont autrement vitales que ce triomphe à la régulière du conformisme, de la docilité et de la peur, que vous cautionnez parce qu’issu d’une majorité. Je la vomis pour la liberté. Pour que la vie siffle dans nos viscères, comme un ruisseau ardent. Je la vomis pour un espoir : que l’homme vaut mieux que ce qu’il est aujourd’hui."
Ce cri de révolte est porté par une polyphonie, où les différents personnages principaux s'expriment alternativement. Droit de ne pas penser comme les autres, comme Kamio qui rejette les actions violentes.
Ces voix tissent une réflexion politique sur le devenir de nos sociétés démocratiques modernes, et évoquent notamment l'anarchie comme une possible alternative. Damasio est un révolutionnaire, un anarchiste sans doute.
Un très bon roman de SF.
Sorti en 1998, puis retravaillé.
Mon impression est mitigée.
Qu'est-ce qui m'a dérangé ?
Le rythme est inégal. Par exemple, les 150 premières pages mettent lentement en place le décor et les personnages, sur fond de rendez-vous entre les Voltés et ceux de l'histoire d'amour-cul naissante entre CAPTP et Boule. Quand le rythme accélère, c'est finalement assez brouillon, en particulier l'assaut de la tour de la Télévision où il est très difficile de suivre les différentes actions qui se chevauchent.
Le style d'Alain Damasio n'est pas extraordinaire. Certains blogueurs parlent d’une incroyable poésie, de mots qui vous emportent dans un ouragan palpitant, qui vous coupe le souffle, qui vous ballote. Pour moi c'est réellement excessif. L'écriture est vivante et efficace, mais je n'ai pas été emporté par la poésie. Alain Damasio n'est pas un écrivain à l'histoire d'amour qui emporte.
Beaucoup de spécificités de cette dystopie s'inspirent de "1984" et 'Le Meilleur des Mondes". Caméras omniprésentes, tours de surveillance, contrôles à tous les niveaux, sa hiérarchie sociale...
"Une société de contrôle, de flicage de tous par tous, aussi splendidement démocratique serait-elle, je la vomis. Et je la vomis pour des valeurs qui sont autrement vitales que ce triomphe à la régulière du conformisme, de la docilité et de la peur, que vous cautionnez parce qu’issu d’une majorité. Je la vomis pour la liberté. Pour que la vie siffle dans nos viscères, comme un ruisseau ardent. Je la vomis pour un espoir : que l’homme vaut mieux que ce qu’il est aujourd’hui."
Qu'est-ce qui m'a plu ?
Cette dystopie, c'est une société possible que décrit l'auteur, une pseudo-démocratie de contrôle, lisse, où chacun est « invité » à bien se comporter, chacun est géré, pour son plus grand confort. Une démocratie au pouvoir diffus, où chaque individu surveille les autres. Une démocratie où la position de chacun n’est plus susceptible d’être injuste : chacun est clastré. Un monde normé, statisticien, conformiste.
Et force est de constater que de nombreux traits de Cerclon s'installent progressivement dans nos sociétés, de l'Europe, l'Asie au continent Américain. Le système de notation établi en Chine par exemple...
A ce simili de ville démocratique s'oppose le Dehors, ce no-man's land, un espace démesuré (90% de la surface) qui n’appartient à personne. Dehors est à l'image des Voltés, qui luttent pour préserver la vie, la liberté inconditionnelle de créer, penser, toucher.
Privation des libertés, de penser, de toucher.
"Une société de contrôle, de flicage de tous par tous, aussi splendidement démocratique serait-elle, je la vomis. Et je la vomis pour des valeurs qui sont autrement vitales que ce triomphe à la régulière du conformisme, de la docilité et de la peur, que vous cautionnez parce qu’issu d’une majorité. Je la vomis pour la liberté. Pour que la vie siffle dans nos viscères, comme un ruisseau ardent. Je la vomis pour un espoir : que l’homme vaut mieux que ce qu’il est aujourd’hui."
Ce cri de révolte est porté par une polyphonie, où les différents personnages principaux s'expriment alternativement. Droit de ne pas penser comme les autres, comme Kamio qui rejette les actions violentes.
Ces voix tissent une réflexion politique sur le devenir de nos sociétés démocratiques modernes, et évoquent notamment l'anarchie comme une possible alternative. Damasio est un révolutionnaire, un anarchiste sans doute.
Un très bon roman de SF.
Sorti en 1998, puis retravaillé.
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