Genre : Luxe et luxure verbale
Histoire
Errances d'un ouvrier passionné de littérature et qui ambitionne de devenir écrivain. En attendant il fait le gigolo auprès de sa Hollandaise, Mlle Van Hoecke, qui l'accueille à c... ouvertes.
Impressions
"Au commencement était le sexe"
D'un côté un texte très cru, obscène, obsédé, irrévérencieux, blasphématoire... Un livre qualifié de pornographique, interdit pendant 20 ans jusqu'à être édité en 1984 par Denoël. (La version que j'ai lue était éditée chez Folio)
'Les livres me donnaient confiance. Sentiment assez indéfinissable. Ils représentaient une force sûre, un secours permanent. Toujours réceptif, un livre ! À la première lecture on a laissé une marque à telle ou telle page, le coin plié, c’est le passage qui répondait à une préoccupation, à un doute. Le dialogue est ininterrompu. D’autant plus vaste qu’on y ajoute tout ce qu’on veut. L’auteur n’a fait que poser les jalons indispensables. À vous de faire la tournée d’inspection'
'L’usine et ses contingences, son bruit, sa graisse, son atmosphère de prison déguisée, ses hommes crasseux, pauvres, disparaissaient alors dans un lointain imperceptible, et je rouvrais le livre à la page où je l’avais laissé pendant la précédente séance qui remontait parfois à moins d’une demi-heure.'
De l'autre une plume virtuose, qui peint une société peu reluisante, une vision noire et pessimiste, un monde où le sexe et l'argent règnent.
Une oeuvre autobiographique en 2 parties, sa période avec Nora la Hollandaise, puis ses errances aux crochets de la société, tapant du fric à toutes ses connaissances.
J'avoue avoir connu plusieurs phases de lassitude, peu d'événements se produisant et les digressions du héros se répétant dans un décor étouffant de stupre et de noirceur à l'image de celle qu'on se fait de l'appartement de Nora. Plus de 400 pages avec les pensées tordues d'un personnage fainéant (il ne commence jamais à écrire), obsédé, tordu, cynique, dépressif, mais lucide sur sa personnalité et décalage par rapport à la société qu'il rejette.
'En dépit des années, je n'avais pas changé, hein ? Pas d'un pouce. Toujours attiré par le lugubre, le macabre, l'insolite, les trucs plus ou moins agressifs, les cas, les idées, les gens extrêmes.'
'Me mettaient en transe, naguère, les oeuvres marquées par la label du mystère, de l'inconscient, ... (Et sexe, oubliait-il d'ajouter à son énumération.)
Un brûlot noir à lire à petites doses. Une expérience littéraire laborieuse. 'Zunck !"
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