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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

jeudi 29 mai 2025

600: 'L'Intelligence artificielle : vers une domination programmée ?' de Jean-Gabriel GANASCIA

 Genre : 

Histoire
[4ième de couverture]

Aujourd’hui, les ordinateurs sont présents dans toutes nos activités quotidiennes. Une machine a vaincu le champion du monde du jeu de go, on construit automatiquement des connaissances à partir d’immenses masses de données (Big Data), des automates reconnaissent la parole articulée et comprennent des textes écrits en langage naturel… Les machines seraient-elles vraiment devenues intelligentes, posséderaient-elles un esprit, voire une conscience ?
La complexité de l’intelligence artificielle dépasse notre entendement immédiat et suscite nombre d’idées reçues. Ainsi, l’intelligence artificielle reproduirait l’activité de notre cerveau, elle ferait que les ordinateurs ne se trompent jamais et… qu’à terme nous en devenions les esclaves.
Jean-Gabriel Ganascia, en distinguant la réalité du pur fantasme, nous permet de comprendre ce qui se joue avec l’intelligence artificielle, quelles sont ses potentialités et ce qu’elle ne sera jamais… sauf au cinéma.

Suite à des études de physique et de philosophie, Jean-Gabriel Ganascia s’est spécialisé en intelligence artificielle puis en modélisation cognitive. Professeur à l’université Pierre et Marie Curie, il dirige l’équipe ACASA (Agents cognitifs et apprentissage symbolique automatique) au sein du laboratoire d’informatique de Paris-VI.




Impressions
Voilà un essai bien construit, sans digressions comme en a pâti le livre de Luc Julia chroniqué récemment.




Instructif et agréable à lire

lundi 26 mai 2025

599: 'Tempête sur Kinlochleven' de Peter May

Genre : Ambiance 'Shining' écossais

Histoire
- 2051 -
La perturbation des phénomènes climatiques s'est traduite par la transformation de l'Ecosse en une zone polaire avec un niveau des eaux qui a englouti de très grandes surfaces terrestres.
- Glasgow -
Le chef de l'inspecteur de police Cameron Brodie lui demande de se rendre dans les Highlands où le corps d’un journaliste d’investigation a été retrouvé dans un névé de la région du Loch Leven.
 

Impressions
C'est un polar dystopique, noir et multiforme.
Je reste dans la tonalité de 'La route', un peu moins désespéré tout de même.
Ici en Ecosse, il reste un semblant de gouvernement avec des élections, l'énergie est encore produite pour se chauffer, se déplacer, s'éclairer, et les hommes ne sont pas (encore ?) devenus des survivants cannibales.

Pour le reste, le tableau est bien chargé en noirceur.
Le flic de Glasgow est veuf, taciturne, désabusé, condamné à court terme au niveau santé (oups, je n'en dis pas plus), sans nouvelles de sa fille depuis le suicide de sa fille... n'en rajoutez plus !
Et donc en parallèle de l'enquête relative au cadavre congelé du pauvre bougre de journaliste, se dénouent les confessions de Cameron à sa fille. 
Les différents rebondissements pêchent par un excès d'invraisemblable. Le flic survit à une avalanche, survit à une noyade, survit à un énorme coup... Il se regarde dans un miroir et constate le visage ravagé, c'est le moindre qu'on puisse attendre.
Finalement c'est la partie de l'intrigue la plus sensible et sensée, parce que du côté de l'enquête officielle cela tourne au complot politique et carnage systématique.

Ce récit aborde également les thématiques du dérèglement climatique (l'auteur s'est référencé aux études du GIEC) qui s'accompagne d'une modification profonde de la géographie des terres émergées et de migrations humaines terribles,  de l'intelligence artificielle mal utilisée pour générer des vidéos "deep fake", et de la problématique du stockage des déchets nucléaires.

Enfin, Peter May est écossais et il excelle à croquer les paysages des Highlands terriblement beaux et terrifiants.


Polar noir. Avis mitigé. A ne pas lire un soir de déprime alors que la tempête fait rage...

samedi 24 mai 2025

598: 'Le Colonel Chabert' de Honoré de Balzac

Genre : Histoire de revenant

Histoire
Paris, février 1817, trois ans après la chute de l'Empire, l'avoué Derville reçoit la visite d'un vieillard misérablement vêtu. Il assure être le colonel Chabert, laissé pour mort à la bataille d'Eylau en 1807. Il avait alors contribué à la victoire en conduisant une charge de cavalerie devenue célèbre. Le vieil homme raconte comment, se réveillant dans un fossé entre des cadavres, il a survécu à ses blessures. Il revient dix ans après et souhaite réclamer son titre, faire valoir ses droits et revivre avec sa femme.  

Impressions
Soyons clair, cette lecture d'un classique n'a pas été  motivée par l'adaptation filmographique où Gérard Depardieu incarne le colonel. Film tourné en 1994, avec Fanny Ardan
t dans le rôle de la comtesse de Ferraud, Fabrice Luchini dans celui de l'avoué Derville. Malgré l'excellence du jeu de Depardieu, je ne supporte plus ce personnage abjecte par ses propos et son comportement.
Non, ce qui m'a donné envie de lire cet ouvrage est le roman 'Comme les Amours' de Javier Marias qui cite à de nombreuses reprises cette nouvelle de Balzac.
Et quel bonheur.

C'est la tragédie d'un brave colonel héroïque combattant dans les rangs de Napoléon, déclaré mort lors de la bataille d'Eylau et qui revient enfin réclamer justice.
'J'ai été enterré sous des morts, mais maintenant je suis enterré sous des vivants, sous des actes, sous des faits, sous la société tout entière, qui veut me faire rentrer sous terre !"
En effet, pour gagner un procès il faut de l'argent que le Colonel n'a pas. Revenu vivant du pays des morts il se retrouve comme mort au pays des vivants et dépourvu.
Et Balzac ne nous sert pas un dénouement bien juste.
Bijou ciselé, grand densité dramatique pour si peu de pages. 

Nouvelle courte et efficace. La densité du récit est impressionnante. Ah, les classiques !

dimanche 18 mai 2025

597: 'Terrasses ou Notre long baiser si longtemps retardé' de Laurent Gaudé

Genre : Requiem en hommage aux victime du 13 novembre 2015

Histoire
[4ième de couverture]
Vendredi 13 novembre 2015. Douceur automnale : ce soir pourrait avoir un air de fête. On rêve de ce que sera cette nuit qui s’ouvre. Deux amoureuses savourent l’impatience de se retrouver ; des jumelles se sont demandé où célébrer leur anniversaire ; une infirmière se promet le repos mérité. Un mari s’agace de devoir garder seul « la petite » – sa femme part écouter de la musique. Partout dans Paris, on va bavarder, trinquer, rire, danser. Et du côté des forces de secours et de l’ordre, rien n’annonce l’horreur imminente.


Impressions
C'est un roman - témoignage pour ne pas oublier et pour ne pas rester terrassés !
A travers le ressenti des victimes, des proches, des forces de l'ordre, les chapitres égrènent la succession d'événements de ce vendredi 13 novembre 2015 où la barbarie terroriste a privé 130 êtres humains du droit de vivre, d'embrasser, de sourire, d'avoir des projets...

Il donne la parole aux victimes, aux proches de victimes, aux forces institutionnelles qui sont intervenus pour neutraliser les fanatiques obscurantistes. Il ne donne pas la parole aux terroristes, ils sont morts et c'est tant mieux.

C'est sobre, sans pathos, les 130 pages peuvent se lire d'une seule traite.
Un message de résistance aussi, ô combien important.

"Qu'avons-nous perdu ? Un peu de nous-mêmes. De notre sérénité. De notre insouciance. Mais quelque chose est né en nous. Nous avons envie de brandir fièrement ce que nous sommes. Pour défier ceux qui voulaient nous abattre. Nous ne sommes pas soumis. Blessés. Sonnés. Mais pas soumis. Ils voulaient nous châtier. Genou a terre. Mais nous ne savons pas être autrement que ce que nous sommes. Nous nous relevons. Les terrasses des cafés deviennent le symbole de notre mode de vie. Nous y retournons. Nous trinquons haut et fort."
Court hommage. Polyphonique et sobre. Pour ne pas oublier l'horreur et ne pas se soumettre à la barbarie.

596: 'Le bureau des affaires occultes' d'Eric Fouassier

Genre : 

Histoire
Un 


Impressions
C'est 


Belle découverte d'un polar sur fonds historique.

samedi 17 mai 2025

595: 'Sur la route' de Cormac Mc Carthy

Genre : cendré

Histoire
Dévasté par un cataclysme mystérieux, il ne reste du globe qu'un amas de cendres, de ruines et de cadavres.
Un père et son jeune fils marchent vers le Sud, vers la côte, sous la neige, poussant un caddie. Marche éprouvante où le danger est omniprésent.



Impressions
Récit minimaliste.
Pas d'intrigue. Aucun nom de personnages. Une écriture dépouillée. Très peu de dialogues.
Le lecteur ne sait pas quel cataclysme s'est abattu sur la terre. Ni les noms et prénoms du père et de son fils.

"En ce temps-là déjà tous les magasins d’alimentation avaient fermé et le meurtre régnait partout sur le pays. Le monde allait être bientôt peuplé de gens qui mangeraient vos enfants sous vos yeux et les villes elles-mêmes seraient entre les mains de hordes de pillards au visage noirci qui se terraient parmi les ruines et sortaient en rampant des décombres, les dents et les yeux blancs, emportant dans des filets en nylon des boîtes de conserve carbonisées et anonymes, tels des acheteurs revenant de leurs courses dans les économats de l’enfer."

Seuls quelques survivants errent dans un paysage noir, irrespirable. 
Il y a les 'gentils' et 'méchants', 
Les gentils survivent en mangeant ce qu'ils trouvent dans les ruines de maisons abandonnées. Les méchants sont cannibales.

Tous sont vêtus de haillons. Ils ont froid, ils ont faim, ils ont peur.
Leur seule occupation c'est trouver de quoi boire et manger.

Et tout est gris. Même la mer.
"Là-bas c'était la plage grise avec les lents rouleaux des vagues mornes couleur de plomb et leur lointaine rumeur. Telle la désolation d'une mer extraterrestre se brisant sur les grèves d'un monde inconnu. [...] Au-delà l'océan vaste et froid et si lourd dans ses mouvements comme une cuve de mâchefer lentement ballottée et plus loin le front froid de cendre grise. Il regardait le petit. Il voyait la déception sur son visage. Je te demande pardon, elle n'est pas bleue, dit-il. Tant pis, dit le petit."

A l'exception de certaines images 'éclair', on ne connait rien du passé, mais qu'en est-il de l'avenir ?
Le père dit à l'enfant qu'il doit « porter le feu ». Serait-il un prophète ? Doit-il  rejoindre une communauté d'autres survivants qui ont gardé comme eux leur part d'humanité ?
Je n'ai pas saisi le message.

Alors quel avis ?
Ce fut une lecture peu agréable, ce qui est tout à fait logique dans un univers désormais ravagé, sans vie autre que quelques survivants. -Ni faune ni flore ne subsistent.

Mais ce qui m'a gêné est que je n'ai pas trouvé de sens ou de message. J'ai ressenti une lassitude en écho à la monotonie du récit. En terme de construction se répète trois fois La séquence de 'on marche en crevant la dalle et en ayant froid la nuit sous la bâche battue par la pluie' - 'on trouve un abri avec de la nourriture'. A part quelques rencontres parfois très angoissantes, aucun autre élément n'apporte de relief. On ne sait pas ce qui s'est passé ni ce qu'ils cherchent.
C'est le vide sur terre et l'austérité règne chez les survivants, et aussi pour le lecteur.
On pourrait imaginer 'Sur la Route'  comme un épilogue de 'Malevil' de Robert Merle où tout finit mal. Les humains vont disparaître quand ils auront épuisé les dernières réserves issues de l'époque où la terre était encore nourricière.
L'Humain confronté à la mort de la Nature. 

Un roman qui donne envie de toucher des fleurs, de caresser un animal, de ressentir la chaleur d'un rayon de soleil sur notre peau, de croquer un fruit, de profiter d'un sourire, d'une main tendue. De profiter de cette planète bleue que notre société moderne néglige et ne respecte pas.

En particulier, j'ai été frappé par l'expression du bonheur immense ressenti pour des 'événements' très simples.
Comme par exemple, lorsque le père découvre une réserve d'eau pure
[...] il y avait une cuve remplie d'eau si douce qu'on pouvait en sentir l'odeur'
[...] 'et renifla et goûta et ensuite il but. Il resta allongé là un bon moment, puisant et portant l'eau à sa bouche une main à la fois. Rien dans son souvenir nulle part de n'importe quoi d'aussi bon.'
De quoi se sensibiliser à la chance et au luxe que nous avons d'accéder à l'eau pure et potable. De quoi comprendre que dans ce monde dévasté, même les besoins les plus basiques sont en danger.


Minimaliste et noir. L'Humain condamné à disparaître à la mort de la Nature. 

samedi 3 mai 2025

'Oleg' de Frederik Peeters - BD - relecture... (idem 513 :)

Genre : regard acéré d'un dessinateur myope sur notre société

Histoire
Oleg, c'est Frederik Peeters ou presque. Auteur de BD, il s'attelle à l'écriture d'un livre duquel il discute avec sa compagne Alix. On pénètre au quotidien dans l'envers du décor de la production d'une bande dessinée avec le travail de l'imaginaire, les affres de la création, les relations avec l'éditeur. Mais surtout on pénètre dans les pensées de l'auteur, ses doutes, ses malaises vis à vis de la société qui l'entoure, et ses sentiments forts pour Alix et sa fille.

Impressions

J'avais déjà chroniqué cette BD. Et comme c'est intéressant de comparer, je conserve cette chronique, et je confirme que j'ai beaucoup aimé cette BD :)

L'histoire est d'apparence anodine,
De par sa fenêtre de dessinateur qui vit en retrait du monde, l'auteur dépeint son quotidien dans une société où le racisme s'est décomplexé, où l'individualisme prime et où la consommation est devenue folle.

Ultra-modernité technologique et pensée réactionnaire, culte de la superficialité et quête d’authenticité, surabondance...
Autant de thèmes plutôt déprimants, mais au final c'est une BD qui ne donne pas envie de baisser les bras.

D'abord parce que l'auteur livre un témoignage touchant de l’amour qu’il porte à sa femme et à sa fille. C'est pour Oleg une fantastique raison de vivre qui lui permet de tenir debout, de faire front, de continuer à avancer. 
Son amour inconditionnel pour sa femme Alix ne s’est pas émoussé avec les années, depuis son album 'Les Pillules Bleues'.
Sa fille est aussi pour Oleg un véritable rayon de soleil sans son quotidien. J'ai particulièrement apprécié leurs conversations qui m'ont rappelé des scènes vécues personnellement...

Ce n'est également pas un récit sombre grâce à son regard désabusé et humoristique sur les scènes du quotidien. Comme, par exemple, lors de e voyage en TGV pour Paris où il 'tagge' chacun des voyageurs dans une bulle de fiction. 'Netflix', 'Instagram', ... Chacun dans sa bulle.

Son dessin noir et blanc très expressif sert à la perfection le récit.  Il insère sans prévenir des cases représentant des scènes ou des références tout à fait hors du quotidien d'Oleg. Ou d'autres fois, il transporte ses personnages dans des scènes futuristes, dans des tableaux de maîtres, dans des grottes et paysages de montagne tandis qu'ils poursuivent leur conversation. Cela surprend le lecteur, et apporte de l'imaginaire et du rythme.


Un regard myope plutôt désabusé. Un album touchant, pertinent et original. J'adôôre.

594: 'Comme les Amours' de Javier Marias

Genre : à pas feutrés

Histoire
Chaque matin, dans le café où elle prend son petit déjeuner, l'éditrice madrilène María Dolz observe un couple qui, par sa complicité et sa gaieté, irradie d'un tel bonheur qu'elle attend avec impatience, jour après jour, le moment d'assister en secret à ce spectacle rare et réconfortant.
Or, l'été passe et, à la rentrée suivante, le couple n'est plus là. María apprend alors qu'un malheur est arrivé.
Impressions
Par l'intermédiaire de la veuve Luisa, María rencontre Javier Díaz-Varela, le meilleur ami de Miguel, et elle comprend vite que les liens que cet homme tisse avec la jeune veuve ne sont pas sans ambiguïté. 
A travers de longues phrases sans point final, l'auteur nous plonge dans les doutes, les convictions, les déductions de Maria. La progression est lente et minutieuse dans les contorsions de l'âme de cette femme instinctive. 

En dépit de l'étirement de certaines réflexions ou de certains dialogues qui semblent infinis, le lecteur (en l'occurrence moi...) est envouté, fasciné par les intuitions et les observations de la narratrice qui petit à petit dénoue les mystères. Et quelles réflexions sur la place que les morts occupent auprès des vivants, ou sur l’engouement amoureux, l'"enamourement"  !
C'est sophistiqué, aux colorations presque surannées mais tout de même très modernes, une histoire sombre mais cependant un récit éblouissant.

Belle découverte pour moi, un écrivain qui sonde les profondeurs de l'âme humaine. Brillantissime

Deux chefs-d'œuvre de la littérature française sont cités au service de cette fiction à de nombreuses reprises : « le colonel Chabert » De Balzac et « les trois mousquetaires » de Dumas. A relire ?

vendredi 2 mai 2025

593: "L’heure des prédateurs" de Giuliano da Impoli

Genre : essai sur un monde qui devient borgiaque et machiavélique

Histoire
« Aujourd’hui, l’heure des prédateurs a sonné et partout les choses évoluent d’une telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l’épée. Ce petit livre est le récit de cette conquête, écrit du point de vue d’un scribe aztèque et à sa manière, par images, plutôt que par concepts, dans le but de saisir le souffle d’un monde, au moment où il sombre dans l’abîme, et l’emprise glacée d’un autre, qui prend sa place. »

Impressions
L’auteur du "Mage du Kremlin" livre une suite de récits de rencontres au sommet avec des plus hauts dirigeants de New York à Riyad, de l’ONU au Ritz-Carlton de MBS.

Portraits acérés, il donne l’alerte aux démocrates désormais "old style".

D’abord les nouveaux dirigeants politiques parmi lesquels Donald Trump bien sûr, mais aussi le salvadorien Bukele ou le saoudien MBS. Le parallèle entre l'action criminelle commise par César Borgia  et des faits imputables au prince héritier d’Arabie, à six siècles de distance est sidérant. Violence extrême y compris physique, sidération née de l’imprévisibilité totale, absence de toute considération morale, culte de l’action et du résultat quels que soient les moyens employés.

Ensuite, la seconde catégorie de prédateurs est composée des patrons de la tech, qui depuis trente ans taillent leur chemin pour prendre le contrôle du monde sans que personne ne les ait vus venir. Ces hommes sont assimilés aux 250 conquistadors espagnols qui ont fait main basse sur l’immense empire aztèque aux 100.000 soldats dont le chef Moctezuma « fit ce que les politiques, de tout temps, font dans ce genre de situation : il décida de ne pas décider ».

Un essai qui ne laisse pas plus de perspectives optimistes que celles véhiculées par l'essai d'Attali.
Peut-on garder de l'espoir en constatant que César Borgia est mort piteusement dans une embuscade de troisième ordre à l’âge de 31 ans, sans que ses projets n’aient de postérité directe ? Que les historiens s’accordent aujourd’hui pour voir dans la prise de main de l'Amérique par les conquistadores le commencement du déclin de l’Espagne, incapable de créer une économie moderne tant elle était submergée par l’afflux de richesses obtenues sans effort ?

Court essai, pertinent, efficace, qui fait froid dans le dos. La démocratie est menacée, la gouvernance repose sur la brutalité et le rapport de force.

Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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