Genre : horreurs des années 1936 et 1937 durant la guerre civile espagnole
Histoire
Deux voix entrelacées. Celle, révoltée, de Georges Bernanos, témoin direct de la guerre civile espagnole, qui dénonce la terreur exercée par les nationalistes avec la bénédiction de l’Église catholique contre les "mauvais pauvres".
Celle, roborative, de Montse, mère de la narratrice et "mauvaise pauvre", qui, soixante-dix ans après les événements, a tout gommé de sa mémoire, hormis les jours radieux de l'insurrection libertaire par laquelle s'ouvrit la guerre de 36 dans certaines régions d'Espagne.
Impressions
C'est la fougue des idées libertaires épousée par Montse quand elle quitte le village de Lerida pour suivre son frère Josep. Elle avait alors 15 ans en 1936,
Courte pause idéaliste avant les exactions des forces de mort qui briseront les rêves et ramèneront à l'immobilisme antérieur que beaucoup préfèrent.
Et plutôt que le rêveur Josep, ce sera son ennemi juré, Diego, le fils adoptif de la riche famille Burgos, qui gagnera, celui qui se veut d'une gauche organisée en se révoltant contre sa famille.
Une histoire personnelle de l'autrice en écho à l'Histoire, où Bernanos n'en peut plus des massacres perpétrés par les franquistes et de cette absolution au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit par l'Eglise Catholique. Il finit par écrire et publier un ouvrage, « Les grands cimetières sous la lune », qui l'écartera de ses amis catholiques et des suiveurs. La Sainte Eglise Catholique, la « Putain des militaires épurateurs », semble avoir oublié le 5e commandement, qui bénit la tuerie, qui absout la torture perpétrée par les fascistes.
Roman en Fragnol qui donne un éclairage profond d'une page sombre de l'histoire espagnole en mêlant l'universel au particulier (cf. critique du Figaro).
couronné par le prix Goncourt 2014