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mercredi 21 décembre 2022

515: 'Azincourt par temps de pluie' de Jean Teulé

Genre : raclée dans l'Artois

Histoire
25 Octobre 1415.
Azincourt, commune française située dans le département du Pas-de-Calais.

Sous une pluie battante, 8500 Anglais attendent d'être massacrés par 12000 à 15000 Français. Les troupes d'Henri V d'Angleterre ont pris position au sud, au sommet de la côte. Les troupes françaises de Charles d'Albret, connétable de France, elles, leur font face au nord, à 900 mètres à peine.


Jean Teulé : « La bataille d'Azincourt est un festival de conneries »

Impressions
Récit court, efficace où action se conjugue avec humour.


Charles d'Albret, encore frais et paradant avant la bataille

Je ne vais pas spoiler la fin en disant que cela finit mal pour les Frenchies...

Jean Teulé décrit avec verve les différents épisodes de cette bataille absurde où les Français en surnombre ont accumulé les erreurs graves de stratégie -toujours gonflés des préceptes de combats qualifiés de chevaleresques-, de préparation -ils ont par exemple ripaillé toute la nuit, sans protéger les armes de la pluie,- et d'organisation.
Dans l'armée française où plus personne ne sait ni quoi faire ni à qui obéir et sans reste d'autorité pour réorganiser le combat en aboyant des ordres, c'est le bordel.

Alors que les Anglais sont fatigués, malades à cause de moules pas fraîches
— Les moules de la baie de Somme ont presque suffi à tous les tuer, alors nous..., pouffe le Danois. Ne pas parvenir à réaliser ce qu’ont pu faire des moules pas fraîches serait un comble !'


Et la boucherie a eu lieu, inexorable.

"Au premier rang, beaucoup de grands noms de l’aristocratie française ont péri. Ces morts ne bougent pas, ce qui est fréquent, mais quoique debout ils ne tombent pas non plus, ce qui est plus rare. Ils ne tombent pas car ils ne peuvent tomber. L’armure médiévale étant peu flexible, et parce qu’ils sont englués jusqu’aux genoux dans la gadoue qui les retient, leurs dépouilles ne parviennent à basculer ni en avant ni en arrière. Les nombreux succombés sans avoir combattu, entre d’autres Français qui étouffent dans leur armure, forment un vertical rempart. Ils ressemblent aux statues alignées de l’île de Pâques."

Le roi de France Charles VI, à la santé mentale fragile, ressort de cette défaite très affaibli et, de façon plus globale, c'est toute la stratégie militaire de l'époque qui est remise définitivement en question : la bataille d'Azincourt marque la fin de la chevalerie française dans un royaume au bord du gouffre.

Trop bloquée en ses immuables principes ancestraux, la fantastique chevalerie française paie cash sa vanité et son incapacité à s'adapter aux temps nouveaux.

Un roman jubilatoire sur une bataille inutile mais tellement chevaleresque !



Le roi de France Charles VI n'a joué aucun rôle dans la bataille d'Azincourt. Il faut dire que sa santé l'en rendait incapable. Couronné à seulement 11 ans, après le décès de son père Charles V, son règne a plutôt bien débuté. Le peuple apprécie ses efforts pour rétablir l'ordre et la sécurité et il est surnommé Charles le Bien-Aimé. Mais le 5 août 1392, alors qu'il voyage avec sa troupe il est pris d'un accès de folie et tue quatre hommes de son escorte. S'il se rétablit au bout de deux jours, ses accès de folie vont se répéter régulièrement jusqu'à son décès en 1422. À tel point qu'il est aujourd'hui connu sous le nom de Charles le Fou. 

Comme évoqué dans le roman,  en plus de souffrir de schizophrénie, Charles VI pensait que son corps était entièrement en verre
Il portait des cerceaux autour de son torse pour que, selon lui, son corps ne se brise pas en mille morceaux. Il était aussi sujet à des troubles de la mémoire. Effectivement, il oubliait qu’il était roi de France, mais aussi qu’il était marié et avait des enfants. Par ailleurs, ses sujets étaient dans l’obligation de recourir à la force pour le laver.

C'est son cousin et connétable de France Charles 1er d'Albret qui commande les troupes françaises à Azincourt.

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