Genre : l'élégance de l'écriture
Histoire
Peinture d'une descendance familiale où les femmes jouent un rôle central.
Écriture aussi élégante que le sont les veuves du titre.
C'est une histoire triste et dure, celle de ces femmes du début du 20ième siècle qui enfantent jusqu'à 10 filles et garçons en mettant en danger leur vie, leur santé, puis qui endurent la perte d'un mari, d'un fils, d'une fille, la solitude. Portrait d'un autre temps, grave, d'abnégation, de souffrance.
En revanche les amateurs de sensations s'ennuieront à la lecture de cette succession assez linéaire de naissances et autres événements moins plaisants de la vie.
Dentellière de l'écriture.
"Elle avait couvé sa mort sans y songer, elle la traversa avec la même sérénité. Ce ne fut pas une agonie crispée et terrifiante, mais un évanouissement doux, une fuite lente, quelque chose de simple et paisible comme un mouvement de fleuve, un courant inexorable qui l'entraînait : elle fondait d'épuisement, se diluait dans son sang, ce sang sauvage qui courait, fluide insaisissable parti rejoindre l'eau et la terre et tout ce qui n'était pas Mathilde. Par moments elle fermait les yeux sur ce frémissement liquide et chaud à l'orée de son ventre. Elle était déjà renoncement et humilité : son corps lui échappait, mais elle avait toujours vu qu'il n'en faisait qu'à sa tête. Et maintenant elle écoutait ses chuchotis de machine lassée, ses bruissements d'organes, son silence et ses respirations, tout cela qui n'était pas éternel et allait s'interrompre, en ce jour, elle le savait."
C'est une histoire triste et dure, celle de ces femmes du début du 20ième siècle qui enfantent jusqu'à 10 filles et garçons en mettant en danger leur vie, leur santé, puis qui endurent la perte d'un mari, d'un fils, d'une fille, la solitude. Portrait d'un autre temps, grave, d'abnégation, de souffrance.
En revanche les amateurs de sensations s'ennuieront à la lecture de cette succession assez linéaire de naissances et autres événements moins plaisants de la vie.
Dentellière de l'écriture.
"Elle avait couvé sa mort sans y songer, elle la traversa avec la même sérénité. Ce ne fut pas une agonie crispée et terrifiante, mais un évanouissement doux, une fuite lente, quelque chose de simple et paisible comme un mouvement de fleuve, un courant inexorable qui l'entraînait : elle fondait d'épuisement, se diluait dans son sang, ce sang sauvage qui courait, fluide insaisissable parti rejoindre l'eau et la terre et tout ce qui n'était pas Mathilde. Par moments elle fermait les yeux sur ce frémissement liquide et chaud à l'orée de son ventre. Elle était déjà renoncement et humilité : son corps lui échappait, mais elle avait toujours vu qu'il n'en faisait qu'à sa tête. Et maintenant elle écoutait ses chuchotis de machine lassée, ses bruissements d'organes, son silence et ses respirations, tout cela qui n'était pas éternel et allait s'interrompre, en ce jour, elle le savait."
PRIX DU LIVRE C.E. 38 2013 :
En
résumé, une peinture courte (moins de 150 pages) et finement écrite des femmes du début du 20ième siècle.
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