Histoire Est-ce que 27 ans doit être l’âge de la retraite des rings pour Pierre, meurtri par une défaite douloureuse? Doit-il désormais se contenter de son métier (le seul rémunérateur) de barman ? Ou est-ce que Pierre doit se reconvertir dans le "gros bras" pour prêteur sur gages ? Le présent aura tôt fait de plonger Pierre dans une histoire criminelle embrouillée sur fond d’Histoire des Balkans, une série noire d'événements qui mettra à mal sa seule amitié. Son passé difficile refera surface et il faudra à cet anti-héro une bonne dose de punch pour se dépêtrer du sac de nœuds et de vipères qui le manipulent… Mais pour quel futur ?...
Impressions
Premier livre du cru 2011-2012 concours Alyce inter-CE. Le polar du concours. L’intrigue est très bien ficelée, rondement menée, avec de nombreux rebondissements. L’auteur mêle habilement l’histoire personnelle du héros à des événements historiques. L’univers de la boxe est extrêmement bien rendu, avec la sueur, le cuir, le sang et le bruit des coups qui claquent. (Les deux combats de boxe tiennent en haleine). Ce récit illustre aussi la complexité du conflit Yougoslave, et en particulier relativise la notion de méchants souvent attribués aux serbes alors que des atrocités ont pu être commises de l’autre côté.
J’ai moins aimé le style, certes vivant, facile à lire, viril, réaliste, mais d’un niveau d’écriture assez inégal et sans poésie.
Vous, le lecteur, êtes le narrateur, un directeur parisien de la firme italienne de machines à écrire Scabelli. Vous quittez Paris en train pour venir surprendre votre maîtresse qui vit à Rome et lui annoncer que vous vous installerez en couple à Paris. Mais pendant les 21 heures que durera ce trajet à huis clos ferroviaire, votre esprit va vagabonder; vous penserez à l'avenir, vous vous remémorerez les instants passés avec votre famille, avec votre maîtresse, vous observerez les autres passagers, le décor intérieur, le paysage qui défile, vous analyserez, disséquerez vos sentiments, vos peurs, vos projets, et petit à petit vos convictions se dilueront, les rêves vous envahiront et vos réflexions perdront en rigueur...
C'est sûr je ne considérerai plus de la même manière les heures qui défilent lors d'un trajet en train. J'observerai les miettes de pain qui roulent au pieds des voyageurs, je prêterai aux autres voyageurs un nom, un métier, des préoccupations, guettant le moindre indice dévoilé... Surtout, il m'arrivera sans doute de sourire en constatant le fil de mes pensées évoluer au fur et à mesure du voyage qui s'écoule.
Un roman hors norme, exigeant (il ne faut pas perdre le fil pour en profiter) et donc plutôt cérébral. Une expérimentation inédite sur l'écriture revendiquée par le mouvement "Nouveau Roman", et pour moi, incontestablement une expérimentation inédite de lecture.
Quelques infos glanées sur le Net:
-Le Nouveau roman est un mouvement littéraire des années 1953-1970, regroupant quelques écrivains appartenant principalement aux Éditions de Minuit. Repoussant les conventions du roman traditionnel, il se veut un art conscient de lui-même.
-Michel Butor a été professeur de langue française à l'étranger et professeur de philosophie à l'Ecole Internationale de Genève dans les années 1950 après l'obtention de l' agrégation de philosophie. Il fut ensuite professeur de littérature, tout d'abord aux États-Unis, puis en France à l'université de Nice et finalement à l'université de Genève jusqu'à sa retraite en 1991.
-Ce roman est souvent un sujet proposé au baccalauréat...