Genre : gâchette facile
Histoire
' Avec Mathilde, jamais une balle plus haute que l’autre, du travail propre et sans bavures.' Mais il lui prend de faire une fantaisie lors d'une commande au lieu de ne tirer qu’une seule balle. Un écart aux protocoles qui bouscule l'ordre établi...
Impressions
Pierre Lemaitre publie son tout premier manuscrit, un polar écrit en 1985, en guise d'adieu à ce genre, un 'cadeau' à ses fans, mais on pourrait dire aussi pour faire du chiffre avec le label 'Lemaître', Goncourt 2013.
C'est un version très peu retravaillé que l'auteur publie, et le résultat se laisse lire avec fluidité, le rythme est soutenu, un grand nombre de passages sont comiques.
Les personnages sont caricaturaux, souvent grotesques, on ne pleure pas de les voir exécuté par Mathilde qui se rebelle contre ce monde machiste dominé par les hommes.
"L’effet positif de la colère, c’est que ça vous éloigne des morosités quotidiennes, c’est comme une parenthèse de vie dans l’océan des emmerdements."
"Le tueur est comme le commerçant, l’état d’urgence fait sa fortune"
Au delà de la cavalcade sauvage dans le monde des tueurs à gages, le thème de la vieillesse revient souvent comme un thème clé.
"Bien des hommes ont un problème avec l'âge. Soit ils refusent les années et ils sont pathétiques, soit ils les revendiquent et ils sont ridicules."
"Mathilde conduit très près du volant parce qu'elle a les bras courts. Elle a soixante-trois ans, elle est petite, large et lourde. En regardant son visage, on devine qu'elle a été belle. Très belle même. Sur quelques photos remontant à la guerre, c'est une jeune fille d'une grâce étonnante, silhouette souple, cheveux blonds encadrant un visage rieur et d'une grande sensualité. Aujourd'hui, bien sûr, tout a doublé, le menton, la poitrine, le derrière, mais elle conserve ces yeux bleus, ces lèvres minces et ce quelque chose d'harmonieux dans le visage qui demeure la trace de son ancienne beauté."
Cela reste une lecture de divertissement, pas de pensées profondes, de psychologies fouillées.
Ce roman m'a fait penser à 'Mamie Luger' de Benoît Philippon, chroniqué en novembre 2018, une vieille tueuse féministe avant-gardiste !
Grand défouloir. Un polar déjanté et loufoque qui distrait, mais pas un incontournable.
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