Genre : essai sur l'effondrement
Histoire
« Et si l'optimisme m'a depuis longtemps quittée, sur la marche du monde comme sur la nature humaine, la réflexion m'oblige à continuer, à ne pas faire sécession. Non dans l'espoir de victoires futures, je ne crois plus aux actions déterminantes qui pourraient tout changer et je doute de plus en plus que nous soyons en mesure de redresser la situation, non, si je reste concentrée ce n'est plus dans l'objectif de gagner un jour. Pas que j'ai le moindre goût pour les batailles perdues d'avance ou pour la marginalité politique, mais la lucidité acquise au fil des ans, couplée à l'effondrement qui vient, me souffle qu'il est vain de prétendre changer le monde. Tout juste peut-on tenter d'en préserver la beauté, en gage de notre humanité. Avant d'avoir tout saccagé. S'il faut continuer c'est pour ça, pour la dignité du présent ».
Impressions
Un message général simple: "Refuser de parvenir et restaurer la dignité du présent pour endiguer le naufrage généralisé."
Que l'auteure illustre par des références en particulier:
- au navigateur Bernard Moitessier, qui a participé en 1968 à la première course autour du monde, en solitaire et sans escale, le Golden Globe Challenge. Alors qu'il est annoncé vainqueur, il a renoncé à franchir la ligne d'arrivée, a abandonné la course et continué, toujours sans escale, en direction de l'océan Indien. A lire 'La longue route' de ce marin hors pair.
- à "Les racines du ciel" de Romain Gary, où le héros Morel, veut empêcher l'extermination des éléphants en Afrique. Une lutte à la fois pour la nature et pour les hommes, liant la défense des éléphants, l'indépendance, la sauvegarde des traditions.
Des réflexions personnelles en écho au parcours de cette auteure qui se qualifie d'écosocialiste.
Un essai au titre en beauté et à la personnalité gracieuse. Court et pertinent.
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