Genre : à l'affut
Histoire
Sylvain part à l'affût des dernières panthères des neiges sur les hauts plateaux du Tibet avec le photographe animalier Vincent Munier, Marie, la compagne de Vincent Munier et Léo, son aide de camp.
Impressions
Comme dans ses autres écrits, Sylvain Tesson fait briller le récit ce voyage par son style, de nombreuses références tant occidentales qu'orientales et ses aphorismes souvent sur un ton caustique.
« Sur ces pentes de lœss les troupeaux laissaient leurs pointillés d’empreintes. La haute couture du monde."
" Les yacks viennent des époques immémoriales : ce sont les totems de la vie sauvage, ils étaient sur les murs paléolithiques, ils n'ont pas varié, on dirait qu'ils s'ébrouent d'une caverne."
"On pouvait toujours prier Dieu. C’était une occupation agréable, moins fatigante que la pêche à l’espadon."
"En voyage, toujours emmener un philosophe avec soi."
Le marcheur sans repos vit une aventure où il faut de poster, immobile.
Tapis dans les orties, j’obéissais à Meunier : pas un geste, pas un bruit. Je pouvais respirer, seule vulgarité autorisée. J’avais pris dans les villes l’habitude de dégoiser à tout propos. Le plus difficile consistait à se taire.
La panthère des neiges © Vincent Munier
Ce que j'ai moins aimé est que cette plongée dans la nature se traduit par un voyage loin des valeurs de respect de notre environnement:
- Avion jusqu'au Tibet
- Equipement de pointe : pataugas, pantalon molletonné, doudoune en duvet d'eider,
- Trajets en 4X4.
- Des porteurs tibétains portent le barda de la 'bande des quatre"...
Lui qui a pourtant tant de fois traversé ces montagnes du Tibet à pied ou à vélos. Alors on peut d'interroger sur la profondeur de ses diatribes contre la destruction de notre planète.
"L'une des traces du passage de l'homme sur la Terre aura été sa capacité à faire place nette. L'être humain avait résolu la question philosophique de la définition de sa nature propre : il était un nettoyeur.
Certaines de ses réflexions ne m'ont pas plu, traduisant une tendance à la généralisation et un parti pris que je ne partage pas.
"Les scientifiques le regardaient de haut. Munier considérait la nature en artiste. Il ne valait rien pour les obsédés de la calculette, serviteurs du "règne de la quantité". J'en avais rencontré quelques-uns de ces calculateurs. Ils baguaient les colibris et éventraient des goélands pour prélever des échantillons de bile. Ils mettaient le réel en équation. Les chiffres s'additionnaient. La poésie ? Absente. La connaissance progressait-elle ? Pas sûr. La science masquait ses limites derrière l'accumulation des données numériques. L'entreprise de mise en nombre du monde prétendait faire avancer le savoir. C'était prétentieux.»
Eloge du silence et de la patience.
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