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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

dimanche 27 mars 2016

229: 'Sapiens : Une brève histoire de l'humanité' de Yuval Noah Harari

Genre : mise en perspective

Histoire
Histoire de l'humanité depuis les chasseurs cueilleurs jusqu'aux hommes manipulant la génétique en quête d'immortalité.


Impressions
Oeuvre magistrale s'attaquant à 700 ans d'histoire des hommes. Comment un petit prédateur insignifiant est devenu le dernier maillon de la chaîne alimentaire dominant tout le règne animal ? Pas à pas l'auteur nous apporte son regard décalé -et sans jugement à l'exception du massacre de la faune sauvage et du non-respect des animaux- égrène les étapes au gré des révolutions cognitives, agricoles, industrielles... Le langage est simple et ne requiert pas d'être diplômé d'un doctorat en histoire pour suivre le cours du raisonnement.

Une oeuvre très impressionnante qui mérite d'y replonger. Brillantissime.

vendredi 25 mars 2016

228: 'Le Caillou' de Sigolène Vinson

Genre : une femme qui veut devenir un caillou

Histoire
Monsieur Bernard, le voisin de palier, est mort. L'héroïne quitte Paris pour partir sur les traces de son voisin disparu qui partait régulièrement à Cala d'Orzu, un village au sud d'Ajaccio.


Impressions
Roman surprenant, que j'ai parcouru comme une pièce en 3 actes.

Le premier, le plus long et que j'ai apprécié, réunit le livre I 'Monsieur Bernard' et II 'Le voyage'.
Je me suis laissé embarqué dans cette histoire d'une femme prisonnière de son silence qui se terre dans son petit appartement quand elle n'est pas serveuse dans un bar. Sa rencontre avec ce vieux monsieur souffrant du cœur prend progressivement de plus en plus de place, laissant le lecteur s'interroger sur le passé de l'héroïne.
A noter une grande similitude avec le roman 'La silencieuse'.

Le chapitre III 'La métamorphose' m'a déstabilisé, voire dérangé. Ce saut de quarante ans dans le temps et cette métaphore de la roche cassent la linéarité établie auparavant.

L'épilogue très court, 'les choses telles qu'elles sont', ramènent au concret, dur comme le caillou.

Des références à des œuvres ou anecdotes agrémentent la narration.
En 2013, un jeune homme équipé d'une tronçonneuse a découpé la défense d'un squelette éléphant du muséum d'histoire naturelle de Paris. Ce squelette avait été offert à Louis XIV par le roi du Portugal en 1668...
On découvre aussi:
- la découverte du bronze 'Apoxyomène' en mer Adriatique en 1993- l'étonnante statue funéraire inachevée de Catherine de Medicis par Della Robbia
- les chevaux de Marly  sculptés par Guillaume Coustou à la demande de Louis XV pour remplacer 2 groupes équestres d'Antoine Coseyvox.

Roman surprenant et contrasté. Une histoire de pierre et de chair. A lire pour goûter aux flagrances de la Corse.

dimanche 6 mars 2016

2 BDs sympas

D'abord California Dreamin'
Dessins au crayon mine, c'est l'histoire de la chanteuse Cass du groupe  Mamas and Papas.


Ensuite Facteur pour femmes
Dessin plus conventionnel mais très belles aquarelles.


227: 'Le voyage d'Octavio' de Miguel Bonnefoy

Genre : Roman picaresque au Venezuela

Histoire
Octavio est un paysan vénézuélien analphabète qui vit dans le bidonville de St Paul du Limon. Après la rencontre d'un médecin, de la belle Venezuela et du gentleman cambrioleur Guerrera, il prend la route à travers son pays.


Impressions
Très court roman.
Les tribulations d'Octavio sont décrites avec un rythme soutenu, la magie et l'imaginaire règnent (quelle fin !), les légendes colorent le récit -l'histoire du citronnier à l'origine de ce village- la dure vie des bidonvilles n'est pas épargnée.
Quête initiatique spirituelle et culturelle (avec en particulier le thème de l'alphabétisation extrêmement bien illustré) assortie d'une peinture de ce pays sud-américain.


Personne n'apprend à dire qu'il ne sait ni lire ni écrire. Cela ne s'apprend pas. Cela se tient dans une profondeur qui n'a pas de structure, pas de jour. C'est une religion qui n'exige pas d'aveu.
Cependant, Don Octavio avait toujours gardé ce secret, creusé dans son poing, feignant une invalidité qui lui épargnait la honte. Il n'échangeait avec les êtres que des mots simples, taillés par l'usage et la nécessité. Il avait traversé l'humanité en comptant sur ses doigts, devinant certains mots par la somme de leurs lettres, lisant ailleurs, les yeux et les mains, la pantomime des autres, étranger à la jalouse relation des sons et des lettres. Il parlait peu, ou presque pas. Par mimétisme, il répétait ce qu'il entendait, parfois sans comprendre, supprimant des syllabes, prononçant à l'ouïe, et souvent les paroles déposées sur ses lèvres étaient comme des aumônes enfermées dans ses mains. De ce monde, il ne prenait que l'oxygène : au monde, il ne donnait que son silence.

Agréable moment de lecture qui fait penser à Gabriel Garcia Marquez ou à Luis Sepulveda. Roman élégant et original.

lundi 22 février 2016

226: "Vous prendrez bien un dessert ?" de Sophie Henrionnet

Genre : Un air de 'un air de famille' de Cedric Klapish

Histoire
3 générations se rejoignent sous le même toit d'un chalet savoyard de luxe loué pour fêter Noël et les 90 ans de Louis le patriarche et Noël.


Impressions
Chacun des invités a droit à la parole le temps d'un chapitre. Ce récit à multiples voix permet de découvrir les événements sous différents angles et de voir au fur et à mesure les mensonges tomber et les règlements de compte sévir.
Derrière le rythme enlevé assorti d'un comique apparent, le cynisme et la cruauté des confidences règnent, pas un des protagonistes ne souffre de désillusions, d'amertumes, de griefs, surtout celui qu'on n'attend le moins.

Roman moins futile qu'il ne parait. Au contraire c'est extrêmement cruel et conclu par une chute extrêmement bien amenée.
Un dessert de Noël au vitriol


dimanche 7 février 2016

225: "La silencieuse" de Ariane Schréder

Genre : Petit bijou

Histoire
Clara est sculpteuse, créant à partir de fils de fer, papiers, plâtre, des silhouettes fragiles, aériennes et silencieuse, comme elle. Sa rupture -sans drame- avec Barnabé la conduit à louer une grande maison isolée à 1h30 de Paris. Refuge loin de la vie trépidante parisienne et de ses amis artistes, un retour à la sérénité avec la nature qui l'inspire, une solitude qui s'étiolera progressivement à travers la rencontre des gens du voisinage qui l'aideront à se reconstruire. 


Impressions
C'est un roman fluide et limpide à l'image de ce fleuve qui s'écoule à proximité de la maison de Clara.
Plusieurs facettes enrichissent le récit. 

C'est avant tout le portrait d'une jeune femme, blessée par sa rupture -mais pas uniquement- qui réfléchit, réapproprie ses désirs et ses émotions. Les ballades avec le chien d'un voisin, son adoption de Plume le chaton, les visites de sa cousine Lise et de sa nièce Julie, ses dîners couscous avec Omar, une cascade de petits événements l'aident à reprendre prise avec la vie, l'inspirant pour positionner ses propres choix.

"Je n'ai jamais été très douée avec les mots. Ceux qu'il faut prononcer, échanger. Les miens restent bloqués à l'intérieur, encombrés au moment de sortir, disparus. Ils me reviennent quand il n'y a plus personne pour les recevoir."

A travers ces personnages environnants, l'auteur peint diverses trajectoires de vie, du vieil algérien veuf esseulé, à la pharmacienne divorcée coincée par son établissement.
C'est aussi un hymne à la poésie et à la délicatesse de la nature.

"J'ai visité les fleurs. L'araignée à corps de bulle sur ses longues pattes fines dans le rosier, la sauterelle à l'arrêt sur la feuille de figuier, la coccinelle, plus audacieuse, sur les althéas blancs. Il faut avoir des yeux de loupe pour aimer la campagne. le regard à ras de terre, ou bien accroché aux étoiles."



Enfin j'ai aussi particulièrement apprécié le témoignage sur la création artistique, nourri de nombreuses références à Giacometti et Arp dont elle relit les écrits.

"Je n'ai pas la prétention d'être une grande artiste. Ni d'être un jour reconnue. Je ne vois pas comment ajouter au monde tel qu'il est, plein comme un oeuf, encore moins comment introduire du nouveau. Je le peuple simplement, à ma manière, pour qu'il me soit habitable. je le recrée, et c'est ce que cherchent ceux qui parfois m'achètent des sculptures. Ils voient l'ensemble, et en emportent un morceau."

Seul petit bémol: la fin, plutôt mal amenée, le 'terrain' ne m'a pas semblé assez bien préparé. Dommage.


Très beau roman délicat et riche. Une lecture apaisante.




BD Globbing: 3 BDs au Musée du Louvre


Encore des coups de cœur, avec pour points communs ce lieu magique qu'est le Musée du Louvre et des auteurs talentueux du 9ième art.


"La Traversée du Louvre", de David Prudhomme

Le héro déambule à la recherche de son amie tout en discutant sur son portable de son projet d'album sur le Louvre.


Un scénario minimaliste prétexte à une mise en scène et en cases extrêmement jubilatoire.
C'est astucieux, les clins d’œil s'enchaînent, fusionnant les positions des visiteurs avachis avec les naufragés de la Méduse, jouant des ressemblances physiques entre les gens et des œuvres d'art,  ou déclinant les visages avec des styles différents inspirés de périodes artistiques.


"Les Gardiens du Louvre", de Jirô Tanigushi
Mon auteur fétiche, une commande du Musée du Louvre.
Un dessinateur japonais perdu dans les galeries.


"Les Sous-Sols du Révolu", de Marc Antoine Mathieu
Marc Antoine Mathieu, à l'oeuvre protéiforme, complexe et surprenante.




Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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