Histoire
Octavio est un paysan vénézuélien analphabète qui vit dans le bidonville de St Paul du Limon. Après la rencontre d'un médecin, de la belle Venezuela et du gentleman cambrioleur Guerrera, il prend la route à travers son pays.
Impressions
Très court roman.
Les tribulations d'Octavio sont décrites avec un rythme soutenu, la magie et l'imaginaire règnent (quelle fin !), les légendes colorent le récit -l'histoire du citronnier à l'origine de ce village- la dure vie des bidonvilles n'est pas épargnée.
Quête initiatique spirituelle et culturelle (avec en particulier le thème de l'alphabétisation extrêmement bien illustré) assortie d'une peinture de ce pays sud-américain.
Personne n'apprend à dire qu'il ne sait ni lire ni écrire. Cela ne s'apprend pas. Cela se tient dans une profondeur qui n'a pas de structure, pas de jour. C'est une religion qui n'exige pas d'aveu.
Cependant, Don Octavio avait toujours gardé ce secret, creusé dans son poing, feignant une invalidité qui lui épargnait la honte. Il n'échangeait avec les êtres que des mots simples, taillés par l'usage et la nécessité. Il avait traversé l'humanité en comptant sur ses doigts, devinant certains mots par la somme de leurs lettres, lisant ailleurs, les yeux et les mains, la pantomime des autres, étranger à la jalouse relation des sons et des lettres. Il parlait peu, ou presque pas. Par mimétisme, il répétait ce qu'il entendait, parfois sans comprendre, supprimant des syllabes, prononçant à l'ouïe, et souvent les paroles déposées sur ses lèvres étaient comme des aumônes enfermées dans ses mains. De ce monde, il ne prenait que l'oxygène : au monde, il ne donnait que son silence.
Les tribulations d'Octavio sont décrites avec un rythme soutenu, la magie et l'imaginaire règnent (quelle fin !), les légendes colorent le récit -l'histoire du citronnier à l'origine de ce village- la dure vie des bidonvilles n'est pas épargnée.
Quête initiatique spirituelle et culturelle (avec en particulier le thème de l'alphabétisation extrêmement bien illustré) assortie d'une peinture de ce pays sud-américain.
Personne n'apprend à dire qu'il ne sait ni lire ni écrire. Cela ne s'apprend pas. Cela se tient dans une profondeur qui n'a pas de structure, pas de jour. C'est une religion qui n'exige pas d'aveu.
Cependant, Don Octavio avait toujours gardé ce secret, creusé dans son poing, feignant une invalidité qui lui épargnait la honte. Il n'échangeait avec les êtres que des mots simples, taillés par l'usage et la nécessité. Il avait traversé l'humanité en comptant sur ses doigts, devinant certains mots par la somme de leurs lettres, lisant ailleurs, les yeux et les mains, la pantomime des autres, étranger à la jalouse relation des sons et des lettres. Il parlait peu, ou presque pas. Par mimétisme, il répétait ce qu'il entendait, parfois sans comprendre, supprimant des syllabes, prononçant à l'ouïe, et souvent les paroles déposées sur ses lèvres étaient comme des aumônes enfermées dans ses mains. De ce monde, il ne prenait que l'oxygène : au monde, il ne donnait que son silence.
Agréable moment de lecture qui fait penser à Gabriel Garcia Marquez ou à Luis Sepulveda. Roman élégant et original.
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