Histoire
Clara est sculpteuse, créant à partir de fils de fer, papiers, plâtre, des silhouettes fragiles, aériennes et silencieuse, comme elle. Sa rupture -sans drame- avec Barnabé la conduit à louer une grande maison isolée à 1h30 de Paris. Refuge loin de la vie trépidante parisienne et de ses amis artistes, un retour à la sérénité avec la nature qui l'inspire, une solitude qui s'étiolera progressivement à travers la rencontre des gens du voisinage qui l'aideront à se reconstruire.
Impressions
C'est un roman fluide et limpide à l'image de ce fleuve qui s'écoule à proximité de la maison de Clara.
Plusieurs facettes enrichissent le récit.
C'est avant tout le portrait d'une jeune femme, blessée par sa rupture -mais pas uniquement- qui réfléchit, réapproprie ses désirs et ses émotions. Les ballades avec le chien d'un voisin, son adoption de Plume le chaton, les visites de sa cousine Lise et de sa nièce Julie, ses dîners couscous avec Omar, une cascade de petits événements l'aident à reprendre prise avec la vie, l'inspirant pour positionner ses propres choix.
Plusieurs facettes enrichissent le récit.
A travers ces personnages environnants, l'auteur peint diverses trajectoires de vie, du vieil algérien veuf esseulé, à la pharmacienne divorcée coincée par son établissement.
C'est aussi un hymne à la poésie et à la délicatesse de la nature.
"J'ai visité les fleurs. L'araignée à corps de bulle sur ses longues pattes fines dans le rosier, la sauterelle à l'arrêt sur la feuille de figuier, la coccinelle, plus audacieuse, sur les althéas blancs. Il faut avoir des yeux de loupe pour aimer la campagne. le regard à ras de terre, ou bien accroché aux étoiles."
Enfin j'ai aussi particulièrement apprécié le témoignage sur la création artistique, nourri de nombreuses références à Giacometti et Arp dont elle relit les écrits.
"Je n'ai pas la prétention d'être une grande artiste. Ni d'être un jour reconnue. Je ne vois pas comment ajouter au monde tel qu'il est, plein comme un oeuf, encore moins comment introduire du nouveau. Je le peuple simplement, à ma manière, pour qu'il me soit habitable. je le recrée, et c'est ce que cherchent ceux qui parfois m'achètent des sculptures. Ils voient l'ensemble, et en emportent un morceau."
Seul petit bémol: la fin, plutôt mal amenée, le 'terrain' ne m'a pas semblé assez bien préparé. Dommage.
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