Genre : tragi-comique
Histoire
Récit de la vie de Paul Blick tandis que se succèdent les présidents de la Ve République Française de de Gaulle à Chirac.
Impressions
C'est bien écrit, fluide, parfois drôle, voire très comique, riche d'ironie, et inversement certains passages m'ont fait coulé une larme (surtout la fin qui m'a touché). L'auteur peint avec brio notre société. La lecture de cette histoire est divertissante, elle fait du bien et parfois du mal. (c'est déjà beaucoup, me direz-vous !).
Cela peut aller du lourdingue
— Putain, ça pue l'ail.
— Quoi, tes doigts ?
— Non, ma bite. J'ai la bite qui pue l'ail, à mort. C'est à cause du rôti, de ce putain de rôti.
— Quel rôti ?
Et là, David Rochas, quatorze ans, élève de 4e A au lycée Pierre-de-Fermat me raconta comment depuis près d'une année il s'enfilait jusqu'à la garde tous les rôtis de bœuf que Mme Rochas, sa mère, faisait préparer et larder, deux fois par semaine, par M. Pierre Aymar, chef de comptoir à la Boucherie Centrale.
A la légèreté de l'amour
Vivre avec Anna était aussi simple, aussi agréable, que descendre une longue côte à vélo par un après-midi d'été. L'air de la vie sifflait doucement à vos oreilles et une brise aux odeurs de foin coupé vous caressait le visage. Les heures et les jours s'engrenaient sans la moindre secousse, et la nuit, lorsque vous ouvriez les yeux, vous éprouviez ce précieux sentiment d'avoir trouvé votre place sur cette terre.
En dépit de cette maîtrise de l'écriture, 'Une vie Française' ne peut être qualifié de un chef d'œuvre de la littérature; pas de messages clés ni de réflexions profondes.
L'impression que je retiens est celle d'un regard plutôt désabusé de la vie, désenchanté. Très surprenant en regard des nombreuses scènes cocasses qui relèvent plus du théâtre de boulevard que de Ionesco...
Regard désabusé sur l'amour...
Nous avons tous la faiblesse de croire que chaque histoire d'amour est unique, exceptionnelle. Rien n'est plus faux. Tous nos élans de cœur sont identiques, reproductibles, prévisibles. Passé le foudroiement initial, viennent les longues journées de l'habitude qui précèdent le couloir infini de l'ennui.
L'amour est l'un de ces sentiments sophistiqués que nous avons appris à développer. Il fait partie des divertissements opiacés qui nous aident à patienter en attendant la mort.
Regard triste sur la vie et la mort
Perdre un enfant... c'est un tourment qui ne finit pas, un poids qui n'écrase pas les épaules mais, plus insidieusement, pèse à l'intérieur de nous-même et enserre le cœur.
La vie n'est rien d'autre que ce filament illusoire qui nous relie aux autres et nous donne à croire que, le temps d'une existence que nous pensons essentielle, nous sommes simplement quelque chose plutôt que rien.
Roman à la fois drôle-corrosif mais cynique et au final morose. Un goût surprenant salé-sucré qui reste en bouche à la fermeture du livre...
prix FNAC et prix Fémina 2004
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