'Pourquoi un Conseil de défense sur un tel sujet ? se demanda alors un journaliste. La réponse lui vint quand il remémora l'allocution télévisée du chef de l'Etat.
Le pays est en guerre, avait déclaré le Président.
En guerre contre la Mort.'
'Mener une guerre n'est pas une mince affaire, et le Président s'arrogea les services d'un cabinet de conseil américain, pour près d'un million d'euros par mois.
Certains s'interrogèrent : n'y a-t-il pas de consultants compétents dans le pays pour qu'il faille choisir des étrangers ? D'autres firent remarquer que c'était le cabiner qui avait conseillé le Président dans sa campagne électorale, sans facturer d'honoraires.'
Et ainsi de suite, le fil de l'histoire de la crise Covid gérée en France est revu sans complaisance.
Evidemment avec le narrateur Français qui à chaque événement plaide en faveur du gouvernement, 'Mais je me refusai à prêter attention à ces médisances.'
En écho, son ami grec Christos Anastopoulos connu pendant ses études, tente de l'éclairer.
'Ca pue la manipulation des foules.'
Le début de la manipulation des masses est rattachée à la commission 'Committee on Public Information' ou 'commission Creel' du nom du journaliste qui l'a dirigée. Objectif : retourner l'opinion publique en lui insufflant l'envie d'entrer en guerre contre les Allemands en 1917.
La charte de Biderman a été reconnue par Amnesty International comme décrivant les 'outils universels de la torture et de la coercition'.
Tomas Noronha, expert en cryptologie, est appelé au Caire par une mystérieuse jeune femme. Sa mission : déchiffrer un cryptogramme caché dans un document détenu par le gouvernement de Téhéran. Un manuscrit écrit de la main d'Albert Einstein dont le contenu pourrait bousculer l'ordre mondial...
Tatata !...
Impressions
C'est du Dos Santos.
La grosse cavalerie.
On prend des thèmes poids lourds, ici l'origine du Monde avec les visions religieuses et les différents modèles de l'astrophysique.
- Ajoute un zest de romance (vraiment pas convaincante..)
- Assaisonne des dictatures du Moyen-Orient et de l'hégémonie américaine,
- et lui affuble un titre en toute simplicité, 'la formule de Dieu'.
Evidemment, nous retrouvons notre sympathique Tomas, écartelé entre sa conscience scientifique, des parents vieillissants et malades et une superbe femme orientale et énigmatique, et évidemment superbe :)
Pour ce qui est de la dose "thriller", il vaut mieux passer son chemin. Les épisodes présentent une invraisemblance rare, qui dépasse les James Bond !
Longue réflexion sur la possibilité de démontrer l'existence d'un dieu créateur de l'univers qui, tout en étant profondément différent du dieu de la Bible ou de ses nombreuses variantes, n'en aurait pas moins été pressenti dans tous les mythes de la Création, en particulier dans la Genèse.
Au final l'intrigue romanesque semble là pour meubler les séances de réflexions religieuses, scientifiques ou même philosophiques. Einstein aurait-il découvert, dans ses équations, une preuve irréfutable de l’existence de Dieu ? Quid des remarquables convergences entre les écritures sacrées des grandes traditions spirituelles et les théories scientifiques récentes, dans le domaine de la physique et de l’astrophysique.
Ce sont ces réflexions liées aux résultats les plus récents de la science et leur écho dans le monde des religions qui m'ont plu. Mais cela aurait pu faire l'objet d'un essai sans être 'parasité' par une histoire d'amour et d'espionnage tirée par les cheveux...
Avis mitigé pour lequel je ne trouve pas la bonne formule ! :)
Une station-service, une nuit d'été, dans les Ardennes.
Sous la lumière crue des néons, ils sont douze à se trouver là, en compagnie d'un cheval et d 'un macchabée. Juliette, la caissière, et son collègue Sébastien, marié à Mauricio. Alika, la nounou philippine, Chelly, prof de pole dance, Joseph, représentant en acariens... Il est 23h12. Dans une minute tout va basculer. Chacun d'eux va devenir le héros d'une histoire, entre elles vont se tisser parfois des liens.
Impressions
On lui donnerait le bon dieu sans confession à découvrir le minois de cette auteure belge.
Et pourtant, ce n'est pas une romance à l'eau de rose, c'est trash et noir.
Des coupures de vie, 'short cuts' - raccourcis de vie, 14 au total, avec pour seul point commun de se croiser dans une station d'essence d'une autoroute des Ardennes.
Faible point commun narratif (si on fait abstraction du cheval Red Apple et de Monica)...
Finalement, le dénominateur commun de ce kaléidoscope de tranches de vie, c'est la violence, l'absurde et la férocité des portraits.
La pole-danseuse qui fait un pétage de câble sanglant, le gigolo Puputte piégé par celle qui le nourrit, une rébellion contre l'hyper-hygénisme des organes sexuels par un famille de gynéco-obstétriciens, sur un parking d'autoroute un couple en plein ébat rythmé par une vieille en chaise roulante qui mange ses cerises, etc...
C'est donc très noir et caustique, servi par une écriture spontanée.
Et finalement je n'en ai retiré ni du plaisir de l'écriture, ni sourires ou rires, sans émotions. J'ai enchaîné les portraits en tentant d'imaginer le thème suivant qui pouvait être abordé avec du sexe, ou du sang, de la bêtise humaine, ou de la violence...
Et pourtant j'ai aimé Virginer Despentes, ou d'autres écrivain.es qui peuvent décrire des scènes trash, mais là c'est le flop.
Il faut dire que certains passages ne volent pas haut, ainsi quand l'autrice compare Central Park à "une techat bien taillée"…
Tranches de vie 'ordinaires' sans réel lien et trash. A la limite du mauvais goût, franchie pour de nombreux lecteurs et lectrices... Non.
J'ai appris certains événements de cette période noir
Adélaïde Hautval, surnommée Haïdi, née Marthe Adélaïde Haas le 1er janvier 1906 au Hohwald (Bas-Rhin) et morte le 12 octobre 1988 à Groslay (Val-d'Oise),
Médecin psychiatre, elle est arrêtée en 1942 lors du passage de la ligne de démarcation. Indignée par les traitements réservés aux juifs, elle prend la défense d'une famille juive, ce qui la conduit à partager leur sort funeste. Déportée à Auschwitz en janvier 1943, elle prodigue ses soins aux autres détenus et refuse de participer aux expériences des médecins criminels nazis dans le block 10.
Son parcours de vie l'a amené à croiser dans le camp de Auschwitz Noémie, la sœur de Myriam, la grand-mère de la narratrice.
Échappant de peu à la mort, elle est transférée à Ravensbrück en août 1944 et y demeure quelque temps après la libération du camp pour aider les malades qui ne peuvent être transportés. Dès 1946, elle écrit son témoignage sur les camps et les expériences médicales nazies.
Elle est la première femme alsacienne reconnue "Juste parmi les nations" par Yad Vashem en 1965. Sa vie et son engagement comme protestante, amie des juifs, médecin et résistante sont d’une remarquable exemplarité.
La Liste Otto, publiée le qui recense les ouvrages retirés de la vente par les éditeurs ou interdits par les autorités allemandes.
La première liste Ocomporte 1 060 titres, parmi lesquels Mein Kampf, ainsi que des textes d'auteurs juifs, communistes ou opposants au nazisme, dont Thomas Mann, Stefan Zweig, Max Jacob, Joseph Kessel, Sigmund Freud, Léon Blum, Karl Marx, Léon Trotski et Louis Aragon ou Daniel Guérin.
Du 5 septembre 1941 au 5 janvier 1942, l'exposition intitulée « Le Juif et la France » se tient au palais Berlitz, situé dans le deuxième arrondissement de Paris, près de l'Opéra.
Autre découverte, relative à un événement plus récent avec une déclaration bien inquiétante de Raymond Barre en 1980.
Ce dernier, le 3 octobre 1980, à la suite de l'attentat de la rue Copernic, a déclaré : « Cet attentat odieux qui voulait frapper les Israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic66 ».
Voilà une phrase fortement polémique, même si l'intéressé, prenant la parole le 8 octobre 1980 à la tribune de l'Assemblée nationale, a tenu à assurer ses « compatriotes juifs » de la « sympathie de l'ensemble de la nation ».
Genre : l'histoire d'un personnage détestable et indéboulonnable
Histoire
Par la voix de Clyde Tolson, le principal adjoint et très probablement amant de John Edgar Hoover, , Marc Dugain revient sur le rôle de celui qui a dirigé le FBI sous huit présidences américaines, avec leur lot de malversations et compromissions.
Hoover et Clyde Tolson vers 1939.
Impressions
Edgar: antisémite, anticommuniste, antilibéral, très antipathique, voilà un personnage que je ne regrette pas de ne pas connaître !
A noter, pas anti-homosexuel, étant lui-même très probablement en couple avec Clyde Tolson, son second et sans doute amant. Mais cela n'a pas empêché de monter des dossiers diffamants sur des homosexuels et de les avoir utilisés comme arme de pression pour faire céder ses rivaux.
Hoover et Clyde Tolson
Marc Dugain retrace 50 ans d'activités retors de ce directeur du FBI, carrière débutée sous Roosevelt et terminée sous Nixon.
Amateurs d'écoutes téléphoniques sans limites, promoteurs de la chasse aux sorcières communistes, en pleine collusion avec la mafia, pour Edgar et Clyde toutes leurs compromissions, entêtements ou cruautés sont justifiés par l'intérêt du pays, selon leurs propres interprétations bien sûr.
J'ai beaucoup appris sur la succession des présidents des Etats-Unis.
Ainsi, sous le couvert de développer une police fédérale, Edgar Hoover a mis en place une police politique qui travaillait au développement des idées d’extrême-droite. Un seul exemple suffit. Quand les frères Kennedy sont arrivés au pouvoir en 1960, Hoover qui les détestait, leur disait que le point le plus important était la lutte contre le communisme. Or évidemment à cette époque le Parti communiste américain qui n’a jamais été très important avait vu ses effectifs fondre. Ses membres étaient évalués à 8000, autant dire un groupuscule, et Robert Kennedy disait que la moitié au moins de ses membres étaient des agents du FBI. Il exagérait à peine. En tous les cas, à cette époque, à New York, le FBI comptait 400 agents attachés à la lutte contre le communisme, et seulement 4 agents attachés à la lutte contre le crime organisé, la mafia. Hoover prétendait que celle-ci n’existait pas.
J. Edgar Hoover en 1961 en présence du président John Kennedy et de son frère Robert Kennedy, secrétaire à la Justice.
Joseph McCarthy et Roy Cohn, les créatures d’Hoover
Autre passage intéressant, c'est celui relatif à la chasse aux sorcières où l’on voit Joseph McCarthy en créature de Hoover qui était un des instigateurs les plus importants de cette ignominie
Marc Dugain est un narrateur talentueux, et c'est toujours un plaisir renouvelé de lire un de ses romans.
Comme pour d'autres de ses ouvrages, Marc Dugain s'appuie sur de la documentation d'époque et sur une solide bibliographie. Tout en gardant à l'esprit que certaines révélations dans le roman restent de l'ordre de l'hypothèse -il en est ainsi des deux thèses très claires sur l'assassinat de Kennedy et sur la mort de Marilyn- et le point de vue narratif choisi par l'auteur ne révèle que subjectivement et partiellement la personnalité de Hoover.
Roman captivant qui n'est pas une malédiction pour les lectrices et lecteurs. Foncez !