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Liste par auteurs & titres dans Kronik list

dimanche 18 mai 2025

597: 'Terrasses ou Notre long baiser si longtemps retardé' de Laurent Gaudé

Genre : Hommage aux victime du 13 novembre 2015

Histoire
Un 


Impressions
C'est 


Gros coup de cœur, 

596: 'Le bureau des affaires occultes' d'Eric Fouassier

Genre : 

Histoire
Un 


Impressions
C'est 


Gros coup de cœur, 

samedi 17 mai 2025

595: 'Sur la route' de Cormac Mc Carthy

Genre : cendré

Histoire
Dévasté par un cataclysme mystérieux, il ne reste du globe qu'un amas de cendres, de ruines et de cadavres.
Un père et son jeune fils marchent vers le Sud, vers la côte, sous la neige, poussant un caddie. Marche éprouvante où le danger est omniprésent.



Impressions
Récit minimaliste.
Pas d'intrigue. Aucun nom de personnages. Une écriture dépouillée. Très peu de dialogues.
Le lecteur ne sait pas quel cataclysme s'est abattu sur la terre. Ni les noms et prénoms du père et de son fils.

Seuls quelques survivants errent dans un paysage noir, irrespirable. 
Il y a les 'gentils' et 'méchants', 
Les gentils survivent en mangeant ce qu'ils trouvent dans les ruines de maisons abandonnées. Les méchants sont cannibales.

Tous sont vêtus de haillons. Ils ont froid, ils ont faim, ils ont peur.
Leur seule occupation c'est trouver de quoi boire et manger.

Et tout est gris. Même la mer.
"Là-bas c'était la plage grise avec les lents rouleaux des vagues mornes couleur de plomb et leur lointaine rumeur. Telle la désolation d'une mer extraterrestre se brisant sur les grèves d'un monde inconnu. [...] Au-delà l'océan vaste et froid et si lourd dans ses mouvements comme une cuve de mâchefer lentement ballottée et plus loin le front froid de cendre grise. Il regardait le petit. Il voyait la déception sur son visage. Je te demande pardon, elle n'est pas bleue, dit-il. Tant pis, dit le petit."

A l'exception de certaines images 'éclair', on ne connait rien du passé, mais qu'en est-il de l'avenir ?
Le père dit à l'enfant qu'il doit « porter le feu ». Serait-il un prophète ? Doit-il  rejoindre une communauté d'autres survivants qui ont gardé comme eux leur part d'humanité ?
Je n'ai pas saisi le message.

Alors quel avis ?
Ce fut une lecture peu agréable, ce qui est tout à fait logique dans un univers désormais ravagé, sans vie autre que quelques survivants. -Ni faune ni flore ne subsistent.

Mais ce qui m'a gêné est que je n'ai pas trouvé de sens ou de message. J'ai ressenti la monotonie en écho à la monocouleur du récit. En terme de construction se répète trois fois La séquence de 'on marche en crevant la dalle et en ayant froid la nuit sous la bâche battue par la pluie' - 'on trouve un abri avec de la nourriture'. A part quelques rencontres parfois très angoissantes, aucun autre élément n'apporte de relief. On ne sait pas ce qui s'est passé ni ce qu'ils cherchent.
C'est le vide sur terre et l'austérité règne chez les survivants, et aussi pour le lecteur.
On pourrait imaginer 'Sur la Route'  comme un épilogue de 'Malevil' de Robert Merle où tout finit mal. Les humains vont disparaître quand ils auront épuisé les dernières réserves issues de l'époque où la terre était encore nourricière.
L'Humain confronté à la mort de la Nature. 

Un roman qui donne envie de toucher des fleurs, de caresser un animal, de ressentir la chaleur d'un rayon de soleil sur notre peau, de croquer un fruit, de profiter d'un sourire, d'une main tendue. De profiter de cette planète bleue que notre société moderne néglige et ne respecte pas.

Minimaliste et noir. L'Humain condamné à disparaître à la mort de la Nature. 

samedi 3 mai 2025

'Oleg' de Frederik Peeters - BD - relecture... (idem 513 :)

Genre : regard acéré d'un dessinateur myope sur notre société

Histoire
Oleg, c'est Frederik Peeters ou presque. Auteur de BD, il s'attelle à l'écriture d'un livre duquel il discute avec sa compagne Alix. On pénètre au quotidien dans l'envers du décor de la production d'une bande dessinée avec le travail de l'imaginaire, les affres de la création, les relations avec l'éditeur. Mais surtout on pénètre dans les pensées de l'auteur, ses doutes, ses malaises vis à vis de la société qui l'entoure, et ses sentiments forts pour Alix et sa fille.

Impressions

J'avais déjà chroniqué cette BD. Et comme c'est intéressant de comparer, je conserve cette chronique, et je confirme que j'ai beaucoup aimé cette BD :)

L'histoire est d'apparence anodine,
De par sa fenêtre de dessinateur qui vit en retrait du monde, l'auteur dépeint son quotidien dans une société où le racisme s'est décomplexé, où l'individualisme prime et où la consommation est devenue folle.

Ultra-modernité technologique et pensée réactionnaire, culte de la superficialité et quête d’authenticité, surabondance...
Autant de thèmes plutôt déprimants, mais au final c'est une BD qui ne donne pas envie de baisser les bras.

D'abord parce que l'auteur livre un témoignage touchant de l’amour qu’il porte à sa femme et à sa fille. C'est pour Oleg une fantastique raison de vivre qui lui permet de tenir debout, de faire front, de continuer à avancer. 
Son amour inconditionnel pour sa femme Alix ne s’est pas émoussé avec les années, depuis son album 'Les Pillules Bleues'.
Sa fille est aussi pour Oleg un véritable rayon de soleil sans son quotidien. J'ai particulièrement apprécié leurs conversations qui m'ont rappelé des scènes vécues personnellement...

Ce n'est également pas un récit sombre grâce à son regard désabusé et humoristique sur les scènes du quotidien. Comme, par exemple, lors de e voyage en TGV pour Paris où il 'tagge' chacun des voyageurs dans une bulle de fiction. 'Netflix', 'Instagram', ... Chacun dans sa bulle.

Son dessin noir et blanc très expressif sert à la perfection le récit.  Il insère sans prévenir des cases représentant des scènes ou des références tout à fait hors du quotidien d'Oleg. Ou d'autres fois, il transporte ses personnages dans des scènes futuristes, dans des tableaux de maîtres, dans des grottes et paysages de montagne tandis qu'ils poursuivent leur conversation. Cela surprend le lecteur, et apporte de l'imaginaire et du rythme.


Un regard myope plutôt désabusé. Un album touchant, pertinent et original. J'adôôre.

594: 'Comme les Amours' de Javier Marias

Genre : à pas feutrés

Histoire
Chaque matin, dans le café où elle prend son petit déjeuner, l'éditrice madrilène María Dolz observe un couple qui, par sa complicité et sa gaieté, irradie d'un tel bonheur qu'elle attend avec impatience, jour après jour, le moment d'assister en secret à ce spectacle rare et réconfortant.
Or, l'été passe et, à la rentrée suivante, le couple n'est plus là. María apprend alors qu'un malheur est arrivé.
Impressions
Par l'intermédiaire de la veuve Luisa, María rencontre Javier Díaz-Varela, le meilleur ami de Miguel, et elle comprend vite que les liens que cet homme tisse avec la jeune veuve ne sont pas sans ambiguïté. 
A travers de longues phrases sans point final, l'auteur nous plonge dans les doutes, les convictions, les déductions de Maria. La progression est lente et minutieuse dans les contorsions de l'âme de cette femme instinctive. 

En dépit de l'étirement de certaines réflexions ou de certains dialogues qui semblent infinis, le lecteur (en l'occurrence moi...) est envouté, fasciné par les intuitions et les observations de la narratrice qui petit à petit dénoue les mystères. Et quelles réflexions sur la place que les morts occupent auprès des vivants, ou sur l’engouement amoureux, l'"enamourement"  !
C'est sophistiqué, aux colorations presque surannées mais tout de même très modernes, une histoire sombre mais cependant un récit éblouissant.

Belle découverte pour moi, un écrivain qui sonde les profondeurs de l'âme humaine. Brillantissime

Deux chefs-d'œuvre de la littérature française sont cités au service de cette fiction à de nombreuses reprises : « le colonel Chabert » De Balzac et « les trois mousquetaires » de Dumas. A relire ?

vendredi 2 mai 2025

593: "L’heure des prédateurs" de Giuliano da Impoli

Genre : essai sur un monde qui devient borgiaque et machiavélique

Histoire
« Aujourd’hui, l’heure des prédateurs a sonné et partout les choses évoluent d’une telle façon que tout ce qui doit être réglé le sera par le feu et par l’épée. Ce petit livre est le récit de cette conquête, écrit du point de vue d’un scribe aztèque et à sa manière, par images, plutôt que par concepts, dans le but de saisir le souffle d’un monde, au moment où il sombre dans l’abîme, et l’emprise glacée d’un autre, qui prend sa place. »

Impressions
L’auteur du "Mage du Kremlin" livre une suite de récits de rencontres au sommet avec des plus hauts dirigeants de New York à Riyad, de l’ONU au Ritz-Carlton de MBS.

Portraits acérés, il donne l’alerte aux démocrates désormais "old style".

D’abord les nouveaux dirigeants politiques parmi lesquels Donald Trump bien sûr, mais aussi le salvadorien Bukele ou le saoudien MBS. Le parallèle entre l'action criminelle commise par César Borgia  et des faits imputables au prince héritier d’Arabie, à six siècles de distance est sidérant. Violence extrême y compris physique, sidération née de l’imprévisibilité totale, absence de toute considération morale, culte de l’action et du résultat quels que soient les moyens employés.

Ensuite, la seconde catégorie de prédateurs est composée des patrons de la tech, qui depuis trente ans taillent leur chemin pour prendre le contrôle du monde sans que personne ne les ait vus venir. Ces hommes sont assimilés aux 250 conquistadors espagnols qui ont fait main basse sur l’immense empire aztèque aux 100.000 soldats dont le chef Moctezuma « fit ce que les politiques, de tout temps, font dans ce genre de situation : il décida de ne pas décider ».

Un essai qui ne laisse pas plus de perspectives optimistes que celles véhiculées par l'essai d'Attali.
Peut-on garder de l'espoir en constatant que César Borgia est mort piteusement dans une embuscade de troisième ordre à l’âge de 31 ans, sans que ses projets n’aient de postérité directe ? Que les historiens s’accordent aujourd’hui pour voir dans la prise de main de l'Amérique par les conquistadores le commencement du déclin de l’Espagne, incapable de créer une économie moderne tant elle était submergée par l’afflux de richesses obtenues sans effort ?

Court essai, pertinent, efficace, qui fait froid dans le dos. La démocratie est menacée, la gouvernance repose sur la brutalité et le rapport de force.

lundi 28 avril 2025

592: 'L'intelligence artificielle n'existe pas' de Luc Julia

Genre : Siri, dis-moi ce qu'est l'IA ?

Histoire
"Dans cet ouvrage, je vous invite à me suivre, de mon petit village près de Toulouse à la Silicon Valley, sur les traces de cette fameuse « intelligence artificielle », à propos de laquelle on entend dire tant de bêtises, pour comprendre de quoi il s’agit exactement et anticiper ce qu’elle peut nous réserver dans le futur.
Car aujourd’hui je l’affirme haut et fort : l’intelligence artificielle n’existe pas !"

Impressions
Derrière son titre un brin provocateur, cet ouvrage ne tient pas ses promesses.

D'abord parce que d'abord plus du tiers du livre est passé à décrire le parcours de l'auteur. Certes ces pages légitiment la prise de parole par M. Julia qui a au un parcours très riche dans la tech et l'entreprenariat. Mais c'est trop long.
Et personnellement, je ne suis pas adepte des outils de type Siri. Je ne suis pas emporté par les envolées lyriques sur le bonheur du réfrigérateur connecté qui communique avec ma voiture et ma montre pour signaler que je n'ai plus de lait et que je dois en racheter...

Ensuite, un tiers du livre expédie un résumé de l'histoire de la genèse de l'IA: expéditif.

Puis un tout petit chapitre de 40 pages 'Mais alors c'est quoi l'intelligence artificielle' liste des applications en restant très superficiel quant à la question posée. Il digresse notamment sur des considérations sur l'IoT -l'Internet des Objets- le domaine d'expertise de l'auteur hors champ de la réponse à ce qu'est l'IA. Si le lecteur cherche à être éclairé techniquement sur l'IA, c'est raté.

Et enfin la conclusion sur le futur .

Cet auteur fait partie des optimistes quant à l'IA, qu'il préfère nommer l'Intelligence Augmentée.
Il n'est pas angélique sur ses volets négatifs, et cite notamment les dangers quant à la vie privée, les vols d'identité, les possibilités de hacking et en particulier il dénonce l'énorme voracité énergétique des mécanismes de stockage (le fameux "cloud") des quantités gigantesques d'informations dont se nourrit l'IA dans sa forme actuelle.

J'ai apprécié sa notion d'hivers de l'IA, comme par exemple celui apparu dès les années 60.
"Après l'invention très prometteuse  du terme d'IA en 1956, les scientifiques se sont rendus compte que les modèles mathématiques qui avaient été créés n’avaient strictement aucune capacité d’imiter le cerveau humain à l’époque. l'IA a été remplacé dans les années soixante-dix par quelque chose qui est connu sous le terme de « systèmes experts ».

Un renouveau est arrivé avec la victoire aux échecs du PC
"Donc c’est des machines qui ont l’air intelligentes, mais si on réfléchit bien, on se rend compte qu’elle n’est pas si intelligente que ça, elle suit des règles par définition. Les échecs, c’est un jeu avec des règles et donc la machine est capable d’aller placer le pion au bon endroit en fonction de l’endroit où on est en ce moment sur l’échiquier, voilà. Donc, mais ça a donné quand même des résultats intéressants, impressionnants, qui grâce à la puissance de calcul et grâce aux mémoires des ordinateurs qui se sont améliorées d’année en année, on se retrouve avec des machines qui, pour des fonctions particulières, pour des tâches très particulières, sont devenues juste plus fortes que nous. "

Et je suis assez sensible à l'argumentaire quant aux limitations de l'IA exposées à l'aune de 
’IA statistique, qui est le machine learning, le deep learning on appelle ça, l’IA basée sur l’apprentissage, ces IA-là, elles sont basées sur des règles qui existent ou sur des données qui existent. Donc sur des choses qui se sont déjà passées, elles ne vont pas inventer quoi que ce soit contrairement à nous quand on se retrouve face une situation qu’on n’a jamais vue avant, on va pouvoir inventer. 

"Donc c’est pour ça que je dis que l’intelligence artificielle telle qu’on la décrit depuis le début, celle-ci elle n’existe pas, cette intelligence artificielle générique, générale elle n’existe pas. Par contre, l’intelligence artificielle qui est capable de résoudre des problèmes très particuliers, très pointus, elle existe, elle est bien meilleure que nous. Mais elle est bien meilleure que nous comme tous les outils qu’on fabrique depuis la nuit des temps mais ces outils ils sont effectivement très spécialisés comme par exemple un marteau qui va être capable de planter un clou correctement, mais bon, il ne va pas servir à grand-chose d’autre."

'[...] pour moi, l’humain innove. On va pouvoir se sortir de situations qu’on n’a jamais vues en s’adaptant. Une intelligence artificielle ne s’adapte pas. Elle suit soit les règles qu’on lui a données, soit les Data donc les données qui lui ont été données pour l’apprentissage et donc quand il ne va pas y avoir quelque chose qu’elle est capable de comprendre, elle va juste s’arrêter parce qu’il n’y a pas de chemin possible pour ça, et nous on ne va pas s’arrêter. Nous on va trouver une façon de se dépatouiller du machin
 
Un livre sur l'IA pas indispensable, si ce n'est pour la clarté de sa définition de ce qu'est l'intelligence humaine par rapport à l'IA.


En réserve pour une future chronique sur Bolloré
J'ai découvert qu'OCB, sigle de Odet-Cascadec-Bolloré, est une marque française de papier à rouler (ou papier à cigarette) fondée sous la direction de René Bolloré en 1918 à Ergué-Gabéric, près de Quimper en Bretagne


Les livres qui m'ont marqué... (pas tous chroniqués)

  • 'Beloved' & 'Jazz' de Toni Morrison
  • 'Charlotte' de David Foenkinos
  • 'Crime et châtiment' de Dostoievski
  • 'Kite runner' de Khaled Hosseini
  • 'La joueuse de go" de Shan Sa
  • 'Le quatrième mur' 'Profession du père' de Sorj Chalandon
  • 'Les enfants de Minuit' de Salman Rushdie
  • 'Sombre dimanche' & "L'art de perdre" d'Alice Zeniter
  • 'Sous le soleil des Scorta' et 'Eldorado' de Laurent Gaudé
  • "1984" de George Orwell
  • "Au Zénith" de Dong Thuong Huong
  • "Candide" de Voltaire
  • "En attendant Godot" de Samuel Beckett
  • "Fanrenheit 451" de Bradbury
  • "L'écume des jours" de Boris Vian
  • "L'insoutenable légéreté de l'être", de Milan Kundera
  • "L'œuvre au noir" de Marguerite Yourcenar
  • "L'ombre du vent" de Carlos Ruis Zafon
  • "La métamorphose" de Kafka
  • "La vie devant soi" de Romain Gary
  • "Le Hussard sur le toit" et "Les âmes fortes" de Jean Giono
  • "Le parfum" de Patrick Suskind
  • "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde
  • "Le rouge et le noir" de Stendhal
  • "Les Cavaliers" de Joseph Kessel
  • "Les Déferlantes" de Claudie Gallay
  • "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
  • "Malevil" de Robert Merle
  • "Mr Vertigo" de Paul Auster
  • "Sur la route" de Jack Kerouac
  • à suivre
  • L'univers de Haruki Murakami
  • Les contes d'Alessandra Barrico
  • Les polars de Fréd Vargas
  • Les romans de Sepulveda
  • Les romans de Yasunari Kawabata

Grand Canyon

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