Histoire
"Dans cet ouvrage, je vous invite à me suivre, de mon petit village près de Toulouse à la Silicon Valley, sur les traces de cette fameuse « intelligence artificielle », à propos de laquelle on entend dire tant de bêtises, pour comprendre de quoi il s’agit exactement et anticiper ce qu’elle peut nous réserver dans le futur.
Car aujourd’hui je l’affirme haut et fort : l’intelligence artificielle n’existe pas !"
Impressions
Derrière son titre un brin provocateur, cet ouvrage ne tient pas ses promesses.
D'abord parce que d'abord plus du tiers du livre est passé à décrire le parcours de l'auteur. Certes ces pages légitiment la prise de parole par M. Julia qui a au un parcours très riche dans la tech et l'entreprenariat. Mais c'est trop long.
Et personnellement, je ne suis pas adepte des outils de type Siri. Je ne suis pas emporté par les envolées lyriques sur le bonheur du réfrigérateur connecté qui communique avec ma voiture et ma montre pour signaler que je n'ai plus de lait et que je dois en racheter...
Ensuite, un tiers du livre expédie un résumé de l'histoire de la genèse de l'IA: expéditif.
Puis un tout petit chapitre de 40 pages 'Mais alors c'est quoi l'intelligence artificielle' liste des applications en restant très superficiel quant à la question posée. Il digresse notamment sur des considérations sur l'IoT -l'Internet des Objets- le domaine d'expertise de l'auteur hors champ de la réponse à ce qu'est l'IA. Si le lecteur cherche à être éclairé techniquement sur l'IA, c'est raté.
Et enfin la conclusion sur le futur .
Cet auteur fait partie des optimistes quant à l'IA, qu'il préfère nommer l'Intelligence Augmentée.
Il n'est pas angélique sur ses volets négatifs, et cite notamment les dangers quant à la vie privée, les vols d'identité, les possibilités de hacking et en particulier il dénonce l'énorme voracité énergétique des mécanismes de stockage (le fameux "cloud") des quantités gigantesques d'informations dont se nourrit l'IA dans sa forme actuelle.
J'ai apprécié sa notion d'hivers de l'IA, comme par exemple celui apparu dès les années 60.
"Après l'invention très prometteuse du terme d'IA en 1956, les scientifiques se sont rendus compte que les modèles mathématiques qui avaient été créés n’avaient strictement aucune capacité d’imiter le cerveau humain à l’époque. l'IA a été remplacé dans les années soixante-dix par quelque chose qui est connu sous le terme de « systèmes experts ».
Un renouveau est arrivé avec la victoire aux échecs du PC
"Donc c’est des machines qui ont l’air intelligentes, mais si on réfléchit bien, on se rend compte qu’elle n’est pas si intelligente que ça, elle suit des règles par définition. Les échecs, c’est un jeu avec des règles et donc la machine est capable d’aller placer le pion au bon endroit en fonction de l’endroit où on est en ce moment sur l’échiquier, voilà. Donc, mais ça a donné quand même des résultats intéressants, impressionnants, qui grâce à la puissance de calcul et grâce aux mémoires des ordinateurs qui se sont améliorées d’année en année, on se retrouve avec des machines qui, pour des fonctions particulières, pour des tâches très particulières, sont devenues juste plus fortes que nous. "
Et je suis assez sensible à l'argumentaire quant aux limitations de l'IA exposées à l'aune de
’IA statistique, qui est le machine learning, le deep learning on appelle ça, l’IA basée sur l’apprentissage, ces IA-là, elles sont basées sur des règles qui existent ou sur des données qui existent. Donc sur des choses qui se sont déjà passées, elles ne vont pas inventer quoi que ce soit contrairement à nous quand on se retrouve face une situation qu’on n’a jamais vue avant, on va pouvoir inventer.
"Donc c’est pour ça que je dis que l’intelligence artificielle telle qu’on la décrit depuis le début, celle-ci elle n’existe pas, cette intelligence artificielle générique, générale elle n’existe pas. Par contre, l’intelligence artificielle qui est capable de résoudre des problèmes très particuliers, très pointus, elle existe, elle est bien meilleure que nous. Mais elle est bien meilleure que nous comme tous les outils qu’on fabrique depuis la nuit des temps mais ces outils ils sont effectivement très spécialisés comme par exemple un marteau qui va être capable de planter un clou correctement, mais bon, il ne va pas servir à grand-chose d’autre."
'[...] pour moi, l’humain innove. On va pouvoir se sortir de situations qu’on n’a jamais vues en s’adaptant. Une intelligence artificielle ne s’adapte pas. Elle suit soit les règles qu’on lui a données, soit les Data donc les données qui lui ont été données pour l’apprentissage et donc quand il ne va pas y avoir quelque chose qu’elle est capable de comprendre, elle va juste s’arrêter parce qu’il n’y a pas de chemin possible pour ça, et nous on ne va pas s’arrêter. Nous on va trouver une façon de se dépatouiller du machin
Un livre sur l'IA pas indispensable, si ce n'est pour la clarté de sa définition de ce qu'est l'intelligence humaine par rapport à l'IA.
En réserve pour une future chronique sur Bolloré
J'ai découvert qu'OCB, sigle de Odet-Cascadec-Bolloré, est une marque française de papier à rouler (ou papier à cigarette) fondée sous la direction de René Bolloré en 1918 à Ergué-Gabéric, près de Quimper en Bretagne